Le 12 avril, à Paris, marche nationale pour l’égalité, l’espoir, la lutte contre toutes les injustices, à l’appel de personnalités, de personnalités du monde associatif, syndical et politique.
Idriss Bakayoko a tout juste 20 ans, est un "excellent élève", de l’aveu même de la proviseur du lycée où il étudie… et est menacé d’expulsion, selon un post d’un blog du Monde.fr, publié ce samedi par l’équipe du quotidien spécialisée dans l’éducation.
Le jeune homme, sans-papiers, inscrit en 1re au lycée professionnel Camille-Jenatzy, dans le 18e arrondissement de Paris, prépare un bac professionnel de logistique, mais est en sursis. Depuis le mois de septembre, le jeune homme est soumis à une OQTF, une obligation de quitter le territoire français. Une décision qu’il vient de contester, vendredi 11 avril, auprès du tribunal administratif de Paris.
Le jeune homme n’est pas venu seul ce jour-là. Des camarades de classe ainsi que des professeurs ont fait le déplacement pour le soutenir.
"Un excellent élève"
"C'est un excellent élève, absolument irréprochable. Il a même reçu les félicitations du conseil de classe". La proviseure du lycée, Mme Dumas, ne tarit pas d’éloge sur Idriss, inscrit dans son établissement depuis deux ans.
12.000 sans-papiers de plus en vertu des nouvelles règles de régularisation fixées par Manuel Valls : tel est le chiffre des titre de séjour établis en 2013 lorsqu'il était à l'Intérieur, selon des statistiques officielles publiées jeudi.
Le nombre d'"admissions exceptionnelles au séjour" est passé de 23.294 en 2012 à 35.204 en 2013, une hausse de 51%. L'écart concerne en grande majorité des parents d'enfants scolarisés (9.400) et des salariés (2.100), d'après un bilan publié sur le site du ministère de l'Intérieur.
NB: sans oublier qu'en 2013, il y a eu 27 000 expulsions et presque 20 000 Roms expulsés aussi.
Au sein du collectif Solidarité migrants, Adelaïde Ekwalla assure du très concret pour venir en aide aux familles déracinées.
Elle s'appelle Adelaïde Ekwalla et elle est la bonne fée des sans-papiers. Depuis septembre dernier, cette jeune femme a été recrutée par le collectif local « Solidarité migrants ».
Cette structure a été constituée en 2007. Elle regroupe plusieurs associations (Emmaus, Ligue des droits de l'homme, Secours catholique, Ferme de l'espoir…) et particuliers qui viennent en aide aux migrants en attente de régularisation. Châtellerault est de longue date une terre de migration… « On se disait déjà à l'époque qu'il serait nécessaire d'avoir une intervenante sociale ou une accompagnatrice pour aider les familles », explique Brigitte Amia, vice-présidente de Solidarité migrants.
" On est face à de grandes souffrances "
Les cinq militants girondins de l'association Droit au Logement seront fixés sur leur sort le 14 mai !
Au terme de leur procès, hier après-midi, le tribunal correctionnel de Bordeaux a mis son jugement en délibéré dans l'affaire de l'immeuble de la rue Planterose, dans le quartier Saint-Michel.
En juillet 2013, des familles de sans papiers bulgares, arméniens et russes, avaient occupé cet immeuble. Et ce, avec le soutien de l'association Droit au Logement qui le croyait désaffecté. Or, la propriétaire, partie se reposer chez son fils près de Cherbourg après l'ablation d'un rein, n'avait pas pu rentrer chez elle.
Les cinq militants du DAL étaient poursuivis pour avoir fracturé la porte de l'immeuble et changé les serrures.
Le 12 avril, à Paris, marche nationale pour l’égalité, l’espoir, la lutte contre toutes les injustices, à l’appel de personnalités, de personnalités du monde associatif, syndical et politique.
350 sans-papiers qui occupaient vendredi un pôle d’action sociale de Carrières-sous-Poissy (Yvelines) pour demander leur régularisation ont quitté les lieux dans la soirée après avoir obtenu «l’engagement que leur cas sera examiné un par un», a annoncé la préfecture. «Après une longue discussion, nous sommes parvenus à un accord, avec l’engagement de la préfecture de reprendre au regard des textes et avec des éléments de bienveillance les dossiers qui nous seront soumis» par le collectif de soutien aux sans-papiers des Yvelines, avait dit dans l’après-midi à l’AFP le préfet des Yvelines, Erard Corbin de Mangoux.
Le préfet qui s’est rendu sur place dans la journée, s’était également engagé à intervenir auprès des préfectures voisines dont dépendraient certains sans-papiers du collectif pour que «les procédures de traitement des dossiers soient harmonisées». Le préfet, qui en contrepartie avait demandé au collectif de quitter les lieux, avait précisé que le sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye Philippe Court recevrait lundi matin le collectif qui doit lui remettre une liste de cas individuels.
Une dizaine de migrants ont été hébergés dans le local de campagne d'Europe-Ecologie les Verts pour les élections européennes dans la nuit de mardi à mercredi. Ce lieu était occupé jusqu'à lundi par la liste « Changez la ville » pour les élections municipales. "On venait de prendre possession du local", précise Jean-Michel Braud, directeur de campagne d'EELV pour les Européennes.
Parmi les militants qui ont accueilli les migrants, Valérie Faucheux (Front de gauche), Matthieu Theurier (EELV), têtes de liste « Changez la ville », récemment élus aux élections municipales.
Matthieu Theurier explique : "On n'a pas changé de ligne avec ce que l'on défendait. On continue notre combat. Que des personnes se retrouvent à la rue à Rennes est un souci qui existe depuis trop longtemps. La Préfecture est très dure. C'est une stratégie de la clochardisation. Il est temps de trouver une solution."
"Le 20 mars dernier, Maka et Sergo Tsiklaouri, tous deux élèves inscrits en 1ère année de CAP logistique au lycéee Camille Du Gast de Chalon-sur-Saône, ont reçu l’obligation de quitter le territoire national avec leur famille, au plus tard le 30 mars 2014, après que leur demande de droit d’asile en France ait été rejetée.
Droit d’asile refusé alors même que cette famille originaire de Géorgie est menacée de mort par le pouvoir en place pour des questions politiques. Leur sécurité n’étant pas assurée dans leur pays, il serait inhumain et indigne pour le « pays des droits de l’homme » de les livrer aux autorités géorgiennes.
De plus,depuis leur arrivée au lycée, Maka et Sergo ont fait preuve d’exemplarité pour s’intégrer à leurs camarades et à la vie éducative. Ils obtiennent d’excellents résultats et ont été très appréciés dans l’entreprise qui les accueillis dans le cadre de leur stage de formation professionnelle. Ils souhaitent poursuivre leurs études en France et font tous les efforts nécessaires pour s’intégrer en prenant des cours de français et de soutien en dehors de leur temps scolaire.
Tony a 5 ans, il est en grande section à l'école maternelle Arago. Sa sœur Elsa est âgée de 7 ans et suit la classe en CP. Denis va sur ses 9 ans, il est en CM1. Ils sont albanais du Kosovo et en France, à Auch, depuis trois ans, arrivés comme demandeurs d'asile. Leur père, malgré un travail de maçon en CDI à Toulouse qui l'attend, n'a pas obtenu les papiers nécessaires pour résider et travailler en France. Cette famille a reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF) le 27 février 2014. Ils avaient un mois pour partir mais le père attend l'autorisation éventuelle de pouvoir travailler.
Toute l'école Arago est mobilisée pour éviter cette expulsion. Surtout Alexandrine Riveyrand, la maman de Norah, 6 ans, la meilleure copine d'Elsa. « Elles jouent chaque jour ensemble depuis la petite section de maternelle, livre la jeune maman. Elles sont un groupe de cinq copines, inséparables, qui s'invitent mutuellement à leurs anniversaires. Elsa est une petite fille pleine de vie qui travaille très bien à l'école. » Des arguments qui ne pèsent pas lourd dans la décision de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) et dans l'application de la loi par l'État. Alexandrine se démène pour cette famille qu'elle a appris à connaître, pour l'égalité des enfants mais aussi pour sa fille.
Au lycée Suger de Saint-Denis, les camarades d’une élève brésilienne, menacée d’expulsion, se mobilisent. Ils ont le soutien de parents, d’enseignants et de la mairie.
«C’est choquant, c’est triste, c’est énervant.» Les élèves en 1ère bac pro photo, du lycée Suger de Saint-Denis, sont sous le coup. Leur camarade de classe Thais Moreira a reçu le 7 mars une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). « Mais elle a tout ici : sa mère, ses frères, ses amis, sa vie !»
La jeune fille de 20 ans, Brésilienne, est arrivée en France en juin 2009. Dès lors, elle a suivi une scolarité exemplaire : une année en classe d’accueil, une seconde générale, un CAP obtenu et une réorientation en Bac pro photographie. Confiante, elle s’est rendue fin février à la sous-préfecture de Nogent-sur-Marne pour demander sa régularisation. Et a reçu, dans sa boîte aux lettres, une OQTF dix jours plus tard.
Réussissant son cursus, parlant très bien français et entourée d’amies, la situation de Thais prouve le fossé béant entre un discours officiel contre les immigrés «qui ne s’intègrent pas», et la violente réalité des expulsions. Rapidement, ses amies de lycée réagissent. Elles écrivent une pétition, et recueillent bientôt plus de 700 signatures - des élèves de Suger, mais aussi d’autres lycées, comme celui voisin de Paul Eluard. « Ma mère a fait signer ses collègues », signale une lycéenne, « et aussi ma sœur dans son lycée, à Paris » poursuit une autre. De leur côté, RESF et la FCPE sortent également leur propre pétition, signée par des dizaines de parents et d’enseignants.
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