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  • : Le blog de Fontenay pour la Diversité
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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 12:22

Ce qui était inacceptable sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy le reste sous celui de son successeur.

JANVIER 2013

9 janvier, Metz (57)
Deux enfants en rétention (2 ans et 7 mois)
Arrestation brutale à son domicile et placement en rétention de Metz d’une famille arménienne. Demandeurs d’asile, ils étaient assignés à résidence depuis le mois de novembre, et avaient clairement indiqué leur refus d’être renvoyés en Pologne. Le père était absent lors de l’arrestation, la famille, a été amenée à l’embarquement pour un vol vers Varsovie. 
Elle a refusé d’embarquer et a été placée en rétention au CRA du Mesnil-Amelot. 
Libérée et assignée à résidence

Une famille de trois enfants (dont un majeure) en rétention 
La famille KHODOYAN – BAKOYAN, composée des parents et des trois enfants : 23 ans, 14 ans et 11 ans. Les deux mineurs sont scolarisés. Ils avaient déclaré à la préfecture qu’ils étaient d’accord pour repartir en Suède si la préfecture organisait le départ (déclaration reprise dans l’arrêté de réadmission même !). Ils étaient assignés à résidence. Ils ont déposé une nouvelle demande d’asile en France après 6 mois de non action de la part de la France suite à la première décision de réadmission. Légalement, ils n’ont absolument rien à faire en rétention, car ils ne sont pas en état de fuite et la France devrait désormais être responsable de leur demande d’asile !!! 
Expulsée le 10 janvier

 

7 janvier, Paris 
Arrestation et placement en rétention au CRA de Vincennes de M. Ming WANG, 
arrivé en France il y a 6 ans, marié, père de deux enfants nés en France : Emilia, 3 ans ½, et Tony, 11 mois. Une banderole a été posée sur l’école maternelle d’Emilia.

 

 

DECEMBRE 2012

31 décembre, Roissy
Ahmed Sohail expulsé et emprisonné à son arrivée à Karachi

30 décembre

Marseille (13)
Expulsion programmée à Marignane pour M. Ribeiro
Depuis le 3 septembre, M. Ribeiro, cap-verdien, en France depuis père d’un enfant français scolarisé en CP n’aura connu que l’enfermement : .garde à vue + rétention (25 jours) + rétention (20 jours) + prison (2 mois) + rétention (25 jours), il refuse d’embarquer le 30 décembre. 
Ramené au CRA, il devrait être expulsé le 13 janvier 2013

Lille (59)
Azzedine B, Ahmed B, algériens, vivant et travaillant en France depuis de nombreuses années,grévistes de la faim à Lille depuis 58 jours et dans un état de santé critique
Expulsés vers l’Algérie

26 décembre, Paris
Florentina CONSTANTIN, 20 ans, jeune mère roumaine, placée au CRA Cité sur la base d’une OQTF de juillet 2012, qu’elle a exécutée 
Au moment de l’arrestation, c’est la grand-mère qui était en charge de l’enfant, qui se trouve de fait séparé de sa mère.
Libérée le 28 décembre par la préfecture de police de Paris.

19 décembre, Reims (51)
Tentative d’expulsion de David GALEMDJYAN, 40 ans, d’origine arménienne. 
Assigné à résidence, après le rejet de sa demande d’asile et du recours CNDA, avec sa famille. Le 19 décembre, il est amené à Roissy, et parvient à refuser d’embarquer, d’où il est à nouveau placé en rétention au CRA de Plaisir (78)
Libéré au TA le 22 décembre.

18 décembre, Saint-Brieuc (22)
Zviad Suladze, Géorgien, interpelé par la police à Rennes, lors d’un contrôle routier, est conduit au Centre de rétention administrative de St Jacques de Lalande. 
Arrivé en France depuis 2004, débouté de toutes ses demandes d’asile et de régularisation, il réside avec sa famille à Saint-Brieuc. Il est père de deux enfants : Olga, 16 ans, venue le rejoindre il y a deux ans, après la mort de sa mère, scolarisée dans un collège de Saint-Brieuc, et un petit garçon de 21 mois, né d’un second mariage. Le 25 décembre, la PAF est venue au domicile de la famille. 
Toujours en rétention.

17 décembre, Grenoble (38)
Expulsion des Roms du hangar dit « de la MC2 », à Grenoble. 
A 6h10, la police a encerclé le hangar, situé face à l'Externat Notre-Dame, non loin de la MC2 (hangar occupé en majorité par des roms roumains venus se réfugier là après l'expulsion du camp de La Tronche en juillet 2012).

12 décembre, 

Le Mans (72)

Alors qu’il se rendait au commissariat pour aller pointer comme il le faisait depuis la rentrée, Wissem REKIK, élève de 1ère bac pro « plastiques et composites » a été arrêté, menotté et jeté dans une voiture de police pour être emmené, on suppose, vers un des aéroports parisiens.
On ne l’a pas même laissé repasser chez lui prendre ses affaires et voir sa famille.
Arrêté et expulsé en Tunisie le 12 décembre comme un dangereux criminel.

Belfort (90)
Expulsion d’une famille kosovare, hébergée à l'Armée du salut, avec ses deux enfants de 5 ans et 8 mois
Expulsée le 12 décembre

7 décembre, Tours (37)
Arrestation à Cholet de Vilik BAYADYAN, qui a quitté l’Arménie en 1988, avec son épouse et leur 1er fils Vrej, fuyant les violences infligées aux couples mixtes : Vilik est arménien chrétien, et sa femme Azéri musulmane. Leurs enfants sont nés en Russie, les persécutions anti-caucasiennes les ont à nouveau chassés ; la famille est à Tours de puis 2008 et leurs filles lycéennes au L. Albert Bayet . Le 26 décembre, Vilik refuse d’embarquer, est renvoyé au CRA du Mesnil-Amelot
Libéré le 27 décembre, après 20 jours de rétention.

4 décembre, La Varenne St Hilaire (94) 
Arrestation et placement en rétention au CRA de Vincennes d’Ayman El Ouardi, en France depuis 3 ans, élève au lycée GOURDOU LESEURRE à La Varenne St Hilaire. Il rentrait dans les critères de la circulaire Valls. 
Expulsé le 12 décembre

1er décembre, Lyon (69) 
Zone d’attente de l’aéroport Lyon. Une mineure de 16 ans, venue du Congo, placée en zone d'attente pour 4 jours, elle demande l'asile. 
Interrogée par les policiers sur cette demande (illégale), examen osseux et gynécologique sans avis du Procureur. Prolongation du placement en zone d'attente par le Juge des Libertés, confirmée par la cour d'appel de Lyon. Audition de 15 minutes au téléphone par l'OFRA qui refuse l'asile estimant que "c'est sans la moindre émotion qu'elle décrit les circonstances dans lesquelles elle prétend avoir perdu sa mère il y a dix jours, tuée sous ses yeux par des soldats." Facile de redire au téléphone son calvaire quand on est enfermée depuis 5 jours au milieu de policiers hostiles, sans pouvoir communiquer avec quiconque, sans pouvoir changer de vêtements, dans une cellule de garde à vue. Le ministère de l'Intérieur refuse l'entrée sur le territoire, décision contestée en tribunal administratif qui la confirme. La cour Européenne des droits de l'homme saisie en urgence demande au gouvernement "de ne pas expulser la requérante vers la république du Congo". 

Expulsée le 7 décembre, elle arriva à Kinshasa où elle est aussitôt arrêtée et enfermée dans un commissariat.

Lire la suite mois par mois sur le site de RESF
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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 16:33

L’histoire d’Amed Sohail est édifiante. Pathétiquement. Il a 15 ans quand il arrive du Pakistan, confié par sa famille à un passeur. Il parle Ourdou.  Il n'a pas demandé à venir en France et ne sait même pas dans quel pays il est.  Il s'est retrouvé un jour dans les rues de la capitale française, errant, abandonné à son sort. Il est alors ballotté d’hébergement temporaire chez des compatriotes de rencontre en foyers pour mineurs étrangers. Il fugue à plusieurs reprises.

Une insertion réussie

En 2006, Ahmed est enfin pris en charge par l'ASE de Nanterre et confié aux Apprentis d’Auteuil du côté de Chartres. Il retrouve un peu de stabilité et peut enfin suivre une scolarité, en CAP plomberie.

Le rapport de son éducateur référent de l’époque est élogieux :  Ahmed « ne pos[ait] aucun problème de comportement, respectant parfaitement les règles établies ». « Il se montre[ra] sérieusement investi dans l’apprentissage de la langue française ». Par la suite, placé en appartement de pré-insertion, « Ahmed entretient l’appartement qui est impeccablement tenu, il fait les courses et prépare les repas, s’occupe de son linge. Sa gestion du temps est bonne et Ahmed respecte les contraintes horaires, tant vis-à-vis de son employeur que du lycée. »

L’éducateur conclut enfin sur « la réussite de sa formation professionnelle puisqu’il a obtenu son CAP plomberie en juin 2009.  La prise en charge d’Ahmed s’arrêtera le 2 juillet 2009, à sa demande, alors qu’il avait trouvé un employeur et un lieu d’hébergement ».

L’histoire aurait dû se poursuivre dans cette veine : celle d’un mineur isolé, ballotté par la vie mais récupéré par les institutions dont c’est la (noble !) mission et bâtissant son avenir dans le pays qui devenait le sien.

La machine à fabriquer légalement des sans papiers

C’était sans compter sans les effets dévastateurs de la politique du chiffre des ministres de la Rafle et du drapeau. En 2007, à sa majorité, aidé par ses éducateurs, Ahmed demande un titre de séjour. Pris en charge par l’ASE avant ses 16 ans, il y a normalement  droit. Mais la préfecture de Chartres, comme les autres, a pour consigne de restreindre le nombre de titres de séjours délivrés : elle fait traîner les choses, presque un an, comme le signale le rapport de l’ASE. Puis, finalement lui octroie un titre « Etudiant ». Etudiant en CAP plomberie… une curiosité qui permet tout à la fois de ne pas délivrer de titre de séjour Vie privée et familiale (qui autorise à travailler et à vivre normalement) et, à terme de fabriquer des sans papiers, ce qui va arriver à Ahmed.  

En quittant l’ASE, Ahmed a donc une promesse d’emploi de plombier et un hébergement. Sauf que, pour travailler  effectivement, il faut qu’il en ait l’autorisation et que son  titre étudiant soit converti en titre VPF. Comme son homologue d’Eure et Loir et pour les mêmes raisons, la préfecture de Seine-St-Denis fait traîner les choses, tant et si bien que le patron d’Ahmed, lassé, renonce à l’employer.  C’est ainsi qu’aujourd’hui, en France, on fabrique des sans papiers à partir de garçons ou de filles qui vivent ici depuis des années, y ont fait des études et obtenu des diplômes, sont francophones, vivent comme tous les jeunes de leur âge mais qui, brutalement, du fait d’une politique absurde et malfaisante, se retrouvent plongé dans un monde kafkaïen, sans papiers, sans travail légal et sans avenir.

Autant l’administration avait été lente pour donner à Ahmed l’autorisation de travailler, autant elle fait diligence pour lui délivrer un ordre d’expulsion (OQTF, Obligation de quitter le territoire français). Il peut dès lors être arrêté et expulsé à tout moment.  En janvier 2012, il connaît une première période de rétention. Il est libéré par le Juge des libertés et de la détention.  Il avait d’ailleurs récemment pris un rendez-vous avec la Cimade pour être conseillé et demander sa régularisation.  Il n’a pas pu se rendre à ce rendez-vous : il était en rétention. 

La machine à expulser

Le 21 novembre 2012, il se fait contrôler à la gare de Lyon sans titre de transport. Il a un joint de haschich sur lui. Aucune poursuite, évidemment. S’il fallait expulser tous les jeunes qui ont un jour fumé un joint …

Menottage, fouille, garde à vue, il est enfermé au CRA de Vincennes. Il va y rester 41 jours. Aucun délit mais 41 jours de prison tout de même. Jour après jour, il parcourt le calvaire des retenus promis à l’expulsion, des journées d’angoisse ponctuées de quelques parloirs et de quelques présentations au tribunal administratif et au Juge des libertés  de la détention qui entérinent les décisions préfectorales.  Et quand il arrive qu’un tribunal abroge une décision préfectorale, le parquet fait appel comme cela a été le cas pour Ahmed.   Le JLD avait demandé sa libération le 16 décembre, la cour d’appel l’a maintenu en rétention.

La situation d’Ahmed, son jeune âge, la longueur de son séjour en France, son intégration dans la société, son français, etc, attirent pourtant l’attention. Le RESF est alerté. Le cas d’Ahmed figure à plusieurs reprises dans les messages d’alerte diffusés aux 33 000 abonnés de la liste resf.info invités à faire connaître leur sentiment aux préfets, aux conseillers ministériels et présidentiels dont les adresses mails sont gracieusement communiquées. Résultat : plusieurs centaines de messages, pas tous aimables, dans les boîtes mail des responsables. Une pratique inaugurée sous Sarkozy qu’il a malheureusement fallu prolonger sous Hollande.

Ahmed est informé qu’il sera mis dans un avion le  30 décembre. Alerté par de très nombreux mails, le cabinet de M. Valls demande l’avant-veille des éléments sur « les perspectives d’insertion de ce garçon » comme si avoir passé le tiers de sa vie en France, être parfaitement francophone, avoir été pris en charge par l’ASE jusqu’à 21 ans, avoir obtenu son CAP de plombier, travailler (au noir, évidemment) aussi bien comme plombier que comme électricien ou peintre sur des chantiers, être hébergé chez des amis, n’étaient pas des preuves d’insertion ! Pourtant, le 30 décembre au matin, le conseiller immigration de Valls annonçait hypocritement : « Nous avons décidé de ne pas intervenir et de laisser les choses aller à leur terme ». Ponce-Pilate a emménagé place Beauvau !

Ahmed est donc extrait du CRA et embarqué, menotté, pour Roissy pendant que dans le hall de l’aérogare, une vingtaine de militants RESF discutent avec les passagers pour les prévenir de la présence du jeune homme menotté dans l’avion. Certains sont surpris et choqués, d’autant quela compagnie Qatar Airwaysqui assure le vol fait sa publicité sur le confort, voire le luxe de ses avions ! Des fourgons cellulaires volants, certes, mais dorés !

Conduit au pied de la passerelle, Ahmed refuse de monter. Palabres avec les policiers, il persiste et comme c’est assez souvent le cas lors d’un premier refus d’embarquement, il est ramené à Vincennes sans violences.

L’espoir renaît. En principe, si un nouveau vol a lieu, ce devrait être le 2 janvier, ce qui laisse deux jours pour convaincre la présidence de la République du caractère odieux de ce qui est en train de se passer.

Valls décide, Hollande bénit.

Mais, l’affaire commence à faire du bruit. Les coups de téléphone de particuliers indignés, de personnalités et d’élus, y compris socialistes, se multiplient au ministère de l’Intérieur et à l’Elysée.

Manuel Valls décide alors de brusquer les choses

Le 31 décembre à 12h30, Ahmed est informé qu’il sera embarqué à 13h et mis dans l’avion de 15h pour Karachi via Doha. Et cette fois, pas question de refuser l’embarquement : quatre gros bras, probablement des policiers spécialisés dans les expulsions musclées, l’escortent.

Une demi-douzaine de militants RESF se précipitent à l’aéroport, juste à temps pour discuter avec les derniers passagers.

De son côté, Ahmed est « préparé » dans les locaux de la PAF (Police aux frontières). Jeté à terre, il est ligoté de la tête aux pieds et bâillonné puis monté dans l’avion  comme un paquet et attaché à son siège. Impossible de se débattre ni de crier.  Une fois l’avion parti il est autorisé à passer un coup de téléphone désespéré, prenant acte de l’impossibilité de résister et exprimant l’humiliation d’être ainsi chassé et calomnié.

A son arrivée à Karachi, il a pu en passer un second coup de téléphone (écouter à   http://www.educationsansfrontieres.org/article45554.html%20 ).

Il est aujourd’hui retenu par la police pakistanaise qui, racket ou disposition « légale », menace de l’emprisonner tant qu’il n’aura pas versé 1500 €.

Une souscription est ouverte pour lui envoyer cette somme au plus vite et, du même coup, dire la honte qu’inspirent de tels faits.

Cette affaire est, hélas, pleine d'enseignements. On y reviendra dans de prochains billets, jusqu'au retour d'Ahmed.

Malika Chemmah, RESF 93                        Richard Moyon RESF 92-sud


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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 17:18

VallsValls n'a pas bronché. Il prépare tranquillement son réveillon. Pendant ce temps, encadré de policiers qui ne lui ont laissé aucune chance, Ahmed Sohail est en route pour le Pakistan.

Depuis 8 ans, la France l'avait aidé à s'insérer, se former, travailler. Mais pas à obtenir des papiers.

Dans la plus pure tradition des Besson-Hortefeux-Guéant, Manuel Valls, que l'on a dit "de gauche", n'a pas cédé d'un pouce à la mobilisation de RESF... et encore moins à la raison. Il s'est ainsi à nouveau montré digne de ses prédécesseurs en terme de "fermeté", d'obstination, et d'inhumanité. Il a aussi, un fois encore, démontré que tous ceux qui avaient eu un espoir de changement en votant pour le Parti Socialiste ont été bernés : à la tête de l'Etat, rien n'a changé! Ce sont toujours les plus pauvres et les plus démunis qui souffrent.

Nombre de citoyens risquent d'en prendre bonne note dès les prochaines élections.

En attendant, que M.Valls en soit assuré : en 2013, RESF continuera de plus belle son combat contre l'intolérance et la brutalité d'Etat dont il devient un symbole, comme ses prédecesseurs. On espère qu'il en est fier.


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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 10:25

Retoqués le samedi par le Conseil Constitutionnel, incapable de marquer des points contre les riches et les puissants, le président Hollande et son gouvernement prennent leur revanche le dimanche 30 décembre en se montrant intraitables avec ceux qui possèdent le moins, et surtout le moins de moyens de se défendre, à commencer par les sans papiers.

 

 

Premier succès d’envergure : l’expulsion de deux des travailleurs sans papiers en grève de la faim depuis 59 jours à Lille. Ils ont été placés de force dans un avion à destination d’Alger. Félicitations au président, à ses ministres et à leurs conseillers !


 

Deuxième exploit de la journée : la tentative échouée d’expulsion du père Capverdien d’un enfant des Bouches-du-Rhône. Il a refusé de monter dans l’avion et a été ramené au CRA avec l’avertissement explicite de la PAF : « La prochaine fois tu y as droit… »


 

Troisième  haut fait : avoir conduit à l’avion Ahmed Sohail, 23 ans, Pakistanais arrivé tout seul en France à l’âge de 15 ans, pris en charge par l’ASE jusqu’à 21 ans. Il avait trouvé un employeur mais la préfecture du 93 ayant traîné pour lui donner un titre l’autorisant à travailler, son patron s’est lassé et ne l’a pas embauché. Il s’est retrouvé sans papiers, condamné à travailler au noir. Suite à un contrôle, il a été placé en rétention au CRA de Vincennes. Il y est depuis 40 jours. Il a été présenté à l’avion cet après-midi. Une vingtaine de militants du RESF étaient dans le hall de l’aéroport pour informer les passagers du fait qu’ils risquaient de voyager dans un fourgon cellulaire volant avec un garçon de 23 ans menotté, ligoté et bâillonné dans la cabine. Ahmed a finalement réussi à ne pas monter à bord. Il a été ramené au CRA de Vincennes mais il risque fort d’être à nouveau présenté à l’avion dans les prochains jours, avec des risques de violences cette fois. C’est dire s’il est important de continuer à faire savoir aux responsables, et d’abord à l’Elysée, son indignation et sa honte devant de tels faits et devant le comportement du ministre Valls.

 

Le vol d’Ahmed pour Karachi était prévu pour aujourd’hui, 30 décembre. Alerté l’avant-veille, le cabinet de M. Valls demandait des éléments sur « les perspectives d’insertion de ce garçon » comme si avoir passé le tiers de sa vie en France, être parfaitement francophone, avoir été pris en charge par l’ASE jusqu’à 21 ans, avoir obtenu son CAP de plombier, travailler (au noir, évidemment) aussi bien comme plombier que comme électricien ou peintre sur des chantiers, être hébergé chez des amis, n’étaient pas des preuves d’insertion ! « Nous avons décidé de ne pas intervenir et de laisser les choses aller à leur terme » assurait hypocritement le cabinet du ministre Manuel Ponce-Pilate, le 30 décembre au matin, répétant en boucle le discours décidément attaché à la fonction de conseiller à l’immigration du ministre de l’Intérieur. « Il y a des lois, il y a une circulaire, Ahmed Sohail n’entre pas dans les critères de la circulaire, il a vocation à être expulsé ». Raisonnement imparable tenu par des générations entières de conseillers des ministres de l’Intérieur Sarkozy, Hortefeux, Besson, Guéant et Valls aujourd’hui. La fonction crée le discours !

Mais raisonnement dangereux quand même. « J’applique la loi, j’exécute les ordres… » Excuses trop souvent entendues à des comportements inacceptables, voire criminels pour certains.

De plus, les lois, les décrets, les circulaires, les procédures qu’applique le ministère de l’Intérieur avec une rigueur « républicaine » qui confine à l’intégrisme sont ceux-là mêmes que le parti socialiste, ses militants, ses élus et aujourd’hui ses ministres ont dénoncés et combattus à nos côtés des années durant ! On voudrait convaincre l’opinion que les politiques tournent leur veste dès lors qu’ils accèdent au pouvoir qu’on ne s’y prendrait pas autrement !

Enfin, si les lois et les circulaires conduisent à des gestes inhumains (et l’expulsion des grévistes de la faim, comme la tentative d’expulsion d’Ahmed en sont !), il faut changer les lois et les critères des circulaires ! Présidence de la République, majorité à l’assemblée, au sénat, dans la quasi-totalité des régions, etc… Que faut-il de plus ? Un peu de courage politique, peut-être ? Celui qui, à l’évidence, fait défaut au président et gouvernement. Mais aussi celui dont ne témoignent pas assez les militants et les élus socialistes qui sont en désaccord avec la politique conduite par Valls et bénie par Hollande, qui nous le disent, mais qui ne veulent pas le dire publiquement, ou pas trop fort, ou pas encore.

Le résultat est là, sous les yeux de tout le monde. Le gouvernement perd le soutien de ceux qui acceptent, voire revendiquent le métissage de la population et récusent l’idée réactionnaire selon laquelle l’immigration ne peut être évoquée que comme un problème sans pour autant gagner le moindre soutien de ceux toujours prêts à entendre les histoires de pain au chocolat de la droite décomplexée. Faut-il vraiment, en s’acharnant à expulser de la sorte,  brader ses convictions pour faire des concessions à la fraction de  l’électorat qui, en matière de flirt avec la xénophobie, préfèrera toujours l’original à la copie médiocre ?

 

A l'Elysée :

Secrétaire général : pierre-rene.lemas@elysee.fr

Directrice de cabinet : sylvie.hubac@elysee.fr

Directeur de cabinet adjoint : alain.zabulon@elysee.fr

Chef de cabinet : pierre.besnard@elysee.fr

Conseiller politique : aquilino.morelle@elysee.fr

Matignon : premier-ministre@cab.pm.gouv.fr

A l'Intérieur :

Dircab jean.daubigny@interieur.gouv.fr

Conseiller yves.colmou@interieur.gouv.fr

Dircab adjoint renaud.vedel@interieur.gouv.fr

Dircab adjoint thomas.andrieu@interieur.gouv.fr

Conseiller immigration : raphael.sodini@interieur.gouv.fr

Chef de cabinet sec.chefcab@interieur.gouv.fr

 

NOUS EXIGEONS LE RETOUR DE BLENDON GASHI


Le 18 janvier 2012 au matin, Blendon GASHI, 10 ans, hémiplégique, était expulsé avec ses parents et son frère jumeau Blendi vers le Kosovo.

Ses parents étaient venus en France en avril 2011 pour fuir le racket dont ils étaient l’objet : leur demande d’asile a été rejetée par la France en procédure prioritaire. Or, depuis leur retour forcé au Kosovo, ils sont logés à 15 dans la petite maison de la grand-mère maternelle alors que la grande maison dont ils sont propriétaires dans un autre quartier reste vide, tant ils redoutent les violences dont ils sont menacés.

En France, les enfants scolarisés avaient rapidement appris le français. La santé de Blendon avait été prise en charge. Une intervention chirurgicale destinée à remédier aux conséquences d’un accident vasculaire survenu plusieurs années auparavant avait été programmée pour le mois de mars au CHU de Reims.

Mais le préfet de la Marne avait un quota d’expulsion à atteindre.

Le 18 janvier 2012, les Gashi sont arrêtés à 7 heures du matin. Mis au centre de rétention de Metz, ils sont montés le lendemain dans un avion privé du ministère à destination de Pristina.

C’est ainsi que les choses se passaient sous Sarkozy et Guéant.

Mais, interpellé sur ces faits inacceptables, le gouvernement Ayrault refuse de revenir sur la décision de son prédécesseur et l’entérine : la demande de visa de la mère de Blendi et Blendon pour ses fils et elle-même vient d’être rejetée par les services consulaires sur instruction du cabinet du ministre de l’Intérieur.

Ces faits déshonorent ceux qui les ordonnent, ne peuvent que bouleverser ceux qui les exécutent et font honte à ceux qui les laissent se commettre. Il faut réagir !

Nous exigeons le retour immédiat et sans délai de Blendon et de sa famille en France pour qu’il bénéficie des soins que son état impose.

Pour voir la liste des premiers signataires et signer : http://www.educationsansfrontieres.org/article45489.html?id_rubrique=

 

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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 06:58

Communiqué de RESF

A quelques heures de la fin d’année, la machine à expulser s’emballe : expulsion validée dimanche pour deux grévistes  sans papiers de Lille, deux pères sont menacés d’être arrachés à leur famille,  ainsi qu’Ahmed, dont toute la vie est enracinée ici ;

Nous sommes en 2012, huit mois après l’élection de François Hollande. Les situations décrites ci-dessous, et celles dont on ne parle pas, font honte.  Au moment où ils souhaiteront la bonne année à leurs proches, à leurs enfants, il faut que le président de la République François Hollande, son premier ministre Jean-Marc Ayrault, son ministre de l’Intérieur Manuel Valls aient une pensée pour ceux dont ils brisent la vie.

Rien d’autre ne justifie ces  expulsions odieuses que la crainte pour ce gouvernement  d’être accusé de laxisme par la droite. L’absence de courage politique n’est pas une excuse.

 

  

 

 

1/ Vol prévu à Roissy pour Ahmed SOHAIL jeune ressortissant pakistanais de 23 ans arrivé en France à l'âge de 15 ans.

Ses parents, victimes de persécutions, et sans doute assassinés depuis, avaient fait le pari de lui donner une chance en le confiant à un passeur.

Il s'est retrouvé à 15 ans, errant dans les rues de Paris. Balloté de foyer en foyer pour mineurs étrangers, il fugue à plusieurs reprises. Pris en charge par l’ASE en 2006, il tente de se reconstruire dans une famille d’accueil. A 18 ans, il bénéficie d’un contrat “jeune majeur” passé avec l’ASE et obtient un titre de séjour « étudiant » jusqu’à 21 ans. Mais au terme de ce contrat, plus d’accompagnement social, plus de logement.

Il trouve un patron disposé à l’embaucher comme plombier. Il demande le changement du statut étudiant au statut salarié. Mais la Préfecture de Seine-Saint-Denis fait traîner les choses, plus d’un an, tant et si bien que le patron, lassé, renonce à employer Ahmed qui se retrouve sans emploi et sans papiers ! Résultat... une OQTF de mai 2011. Ahmed travaille, comme plombier (il a un CAP), comme maçon, ou électricien. Il est hébergé chez des compatriotes, à qui il verse régulièrement un loyer. Il a des amis, ses éducateurs se souviennent de lui et témoignent en sa faveur.

Il est en rétention depuis plus d’un mois, depuis le 21 novembre 2012 et il devrait être monté de force dans un avion le 30 décembre à destination d’un pays où personne ne l’attend.

 

Préfet de police de Paris : Bernard BOUCAULT

Fax : 01 53 73 67 23
mail : prefpol.dpg-etrangers-secretariat@interieur.gouv.fr

 

 

2/ Expulsion programmée à Marignane pour M. Ribeiro

Depuis le 3 septembre, M. Ribeiro, cap-verdien, père d’un enfant français scolarisé en CP n’aura connu que l’enfermement : .garde à vue + rétention (25 jours) + rétention (20 jours) + prison (2 mois) + rétention (25 jours), il vient d’apprendre qu’il sera expulsé demain 30 décembre.

Dangereux criminel, ou étranger contre lequel la machine à expulser s’acharne ? Le 18 octobre, après 44 jours au CRA de Marseille, veille de sa fin de période de rétention, M. Ribeiro a refusé l’embarquement à l’aéroport de Marignane.  

Le TGI d'Aix en Provence l’a condamné à 2 mois de prison ferme, qui l’ont conduit à la  prison des Baumettes pour "s’être soustrait à une mesure de reconduite à la frontière". Le 6 décembre, jour de sa « libération », 4 policiers l’ont cueilli directement à la prison pour le ramener  au centre de rétention.

M. Ribeiro vit en France depuis 12 ans, il a déjà eu une carte de séjour, dont le renouvellement lui a été refusé suite au verdict du juge des affaires familiales considérant que depuis sa séparation avec sa femme, il n’assurait pas convenablement l’éducation de son fils, E. Depuis, son ex-compagne a écrit au juge pour expliquer les dégâts que causerait une expulsion. Un père peu présent dans l’éducation de son fils, ce n’est pas pareil qu’un père banni à 4000 km!. Et pendant que la justice délibère, pendant que le préfet prend ses arrêtés d’expulsions, pendant que la police trimbale Mr Ribeiro de cellule en cellule, ce petit garçon n’a vu son père qu’au travers d’un parloir depuis 4 mois, ne l’a pas vu à Noël et si nous n’arrivons pas à faire revenir M. le Préfet sur sa décision, ne le verra plus.

Pourtant, le 18 janvier, M. Ribeiro doit repasser devant le juge des affaires familiales, et prétendre à nouveau à une carte de séjour pour parent d’enfant français. Pourtant, la pétition lancée par le RESF a recueilli plus de 1000 signatures. Pourtant, M. Charroux, député de la circonscription de Martigues, a écrit au Préfet pour attirer son attention sur cette situation. Pourtant une délégation du RESF et de la LDH a été reçue à la sous-préfecture d’Istres pour demander la libération de Mr Ribeiro.

Demain, M Ribeiro doit passer à 10 h 30 devant un Juge qui pourrait décider de sa mise en liberté.  ! Quelques heures plus tôt, il aura été conduit  à l’aéroport

 

Préfecture des Bouches du Rhône : Standard 04 84 35 40 00

Prefet 13 :  hugues.parant@bouches-du-rhone.pref.gouv.fr;

Secretariat general :  pref-secretariat-sg@bouches-du-rhone.gouv.fr;

Directeur de cabinet :  christophe.merlin@bouches-du-rhone.gouv.fr

Directeur service Immigration et intégration :  francis.izquierdo@bouches-du-rhone.gouv.fr

 

 

3/ Un père géorgien enfermé au CRA de Saint-Jacques de La Lande

Zviad SULADZE, géorgien, réside avec sa famille à Saint-Brieuc, il a été interpelé par la police à Rennes lors d’un contrôle routier le 18 décembre et conduit au Centre de Rétention Administrative de Saint-Jacques de La Lande

En France depuis 2004, il a demandé plusieurs fois l’asile et a sollicité sa régularisation, mais les réponses furent toujours négatives.

Il est père de 2 enfants, Olga 16 ans, venue rejoindre son père après le décès de sa mère il y a deux ans en Géorgie, et scolarisée au Sacré-Cœur, et un petit garçon de 21 mois d’un second mariage.

Le matin de Noël, la Police des frontières (PAF) est venue au domicile de la famille. Depuis, Olga et sa belle-mère vivent dans la crainte. Zviad est malade, il a un rendez-vous à l’hôpital de Saint-Brieuc le 15 janvier. Mais il peut être monté dans l’avion à tout moment.

 

Préfecture Ile et Vilaine : Tél: +33 2 99 02 10 35

Télécopie : +33 2 99 02 10 15

Préfet : michel.cadot@ille-et-vilaine.gouv.fr

Secrétaire général : claude.fleutiaux@ille-et-vilaine.gouv.fr

 

 

Préfecture des Côtes d’Armor (22) : Tél : +33 2 96 62 44 22

Fax : +33 2 96 62 05 75

Préfet : pierre.soubelet@cotes-darmor.gouv.fr

Tél : +33 2 96 62 43 88

Fax : +33 2 96 62 44 21

Secrétaire général : gerard.drouin@cotes-darmor.gouv.fr

Tél : +33 2 96 62 44 21

Directeur du cabinet : etienne.brun-rovet@cotes-darmor.gouv.fr

Téléphone :  +33 2 96 62 43 28

Fax : +33 2 96 62 43 28

 

Et là où se prennent les décisions :

A l'Elysée :

Secrétaire général : pierre-rene.lemas@elysee.fr

Directrice de cabinet : sylvie.hubac@elysee.fr

Directeur de cabinet adjoint : alain.zabulon@elysee.fr

Chef de cabinet : pierre.besnard@elysee.fr

Conseiller politique : aquilino.morelle@elysee.fr

Matignon : premier-ministre@cab.pm.gouv.fr

A l'Intérieur :

Conseiller yves.colmou@interieur.gouv.fr

Dircab adjoint renaud.vedel@interieur.gouv.fr

Dircab adjoint thomas.andrieu@interieur.gouv.fr

Conseiller immigration : raphael.sodini@interieur.gouv.fr

Chef de cabinet sec.chefcab@interieur.gouv.fr

 

 

NOUS EXIGEONS LE RETOUR DE BLENDON GASHI

Le 18 janvier 2012 au matin, Blendon GASHI, 10 ans, hémiplégique, était expulsé avec ses parents et son frère jumeau Blendi vers le Kosovo. Cela se passait sous Sarkozy et Guéant.

Interpellé sur ces faits inacceptables, le gouvernement Ayrault refuse de revenir sur la décision de son prédécesseur et l’entérine : la demande de visa de la mère de Blendi et Blendon pour ses fils et elle-même vient d’être rejetée par les services consulaires sur instruction du cabinet du ministre de l’Intérieur.

Ces faits déshonorent ceux qui les ordonnent, ne peuvent que bouleverser ceux qui les exécutent et font honte à ceux qui les laissent se commettre. Il faut réagir !

Nous exigeons le retour immédiat et sans délai de Blendon et de sa famille en France pour qu’il bénéficie des soins que son état impose.

Pour voir la liste des premiers signataires et signer : http://www.educationsansfrontieres.org/article45489.html?id_rubrique=

 


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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 11:58

Alors que des délégations de parents d’élèves, enseignants et lycéens se rassemblent aujourd’hui à 14 heures devant la préfecture de Créteil (94) pour apporter leur soutien aux sans-papiers scolarisés et à leurs familles(voir affichette jointe), le gouvernement rend publique la circulaire Valls fixant les conditions de la « régularisation ». Après de longs mois d’attente et quelques échanges inaboutis avec syndicats et associations, la circulaire Valls sort au moment où l’opposition de droite est provisoirement inaudible. 

Point n’était besoin de ce luxe de précaution : les critères proposés pour permettre la délivrance de titres de séjour aux étrangers  privés du droit au séjour par les lois de l’ère Sarkozy ne seront ni plus généreux, ni plus respectueux des droits. Il s’agit d’une régularisation de Gribouille. Elle conforte l’image d’un gouvernement qui sur tous les terrains, du vote des étrangers aux élections locales à la politique de l’immigration en passant par les contrôles au faciès, se refuse à la confrontation idéologique avec la droite et l’extrême droite. Mais refuser le combat, c’est le plus souvent laisser le champ libre à l’adversaire…

La circulaire comporte certes quelques avancées et mettra un certain nombre de familles, de salariés et de jeunes, présents depuis longtemps sur le territoire français à l’abri des menaces d’expulsion.  Mais c’était déjà, le plus souvent, les pratiques préfectorales. Pour les autres, rien n’est réglé !

Pour les parents, l’exigence de 5 années de présence, de trois ans de scolarisation pour les enfants exclut un trop grand nombre d’entre eux, les maintenant un peu plus longtemps dans les situations de détresse morale et matérielle qui sont les leurs et celle de leurs enfants. Au mépris des droits de l’enfant. Et ce n’est pas dans les critères « salariés » que ses parents, ou les célibataires, pourront trouver une issue : la plupart travaillent de façon non déclarée, un peu plus exploités et précarisés encore, et rien n’est prévu pour eux.

Enfin pour les jeunes devenus majeurs, la circulaire passe aussi à côté du but : en cumulant les exigences (années de résidence et de cursus scolaire et/ou présence de parents en situation régulière pour permettre la délivrance d’un titre pérenne), elle avance l’accès de droit au séjour aux jeunes arrivés avant seize ans au lieu de treize actuellement. Ce n’est pas indifférent, mais tous ceux qui connaissent la réalité du terrain savent qu’un tel verrou laissera de côté un bon nombre des jeunes que nous défendons.

Tous les autres se verront délivrer au mieux un titre « étudiant », dont chacun sait qu’il ne règle rien à terme, ou seront menacés comme avant d’une expulsion brutale !

  • Que deviendront  les jeunes qui sont venus rejoindre un frère, une sœur, un oncle ou une tante et dont les parents sont encore dans le pays d’origine ?
  • Que deviendront les jeunes qui ont terminé leurs études, ou dont le parcours scolaire a dû  s’interrompre faute de titre de séjour, et qui ne peuvent donc trouver un emploi ?  
  • Que deviendront les jeunes qui ont accepté, de guerre lasse, un titre "étudiant" qui ne reflétait en rien la réalité de leur vie dans notre pays ?
  • Que deviendront les mineurs isolés devenus majeurs, dont beaucoup n’étaient pas pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance, et qui sont renvoyés à des dispositions de la législation qui ne règlent rien ?

Quant par ailleurs, le Ministre de l’Intérieur affecte d’abandonner la politique du chiffre, mais ne cesse de s’y référer pour revendiquer un nombre d’expulsions en augmentation et une stabilité des régularisations, quand il se dote, avec la retenue de 16 heures, d’un instrument dérogatoire du droit commun à l’encontre des étrangers sans papiers, on est amené à un triste constat : en matière d’immigration, la gauche est au pouvoir, mais c’est toujours peu ou prou la droite qui gouverne.

Pour RESF en tout cas, et pour tous ceux qui le soutiennent, parmi lesquels de très nombreux élus socialistes, l’heure reste aux mobilisations de terrain pour imposer aux préfectures l’appréciation la plus favorable des situations et surtout pour faire passer l’idée qu’une autre politique est possible et nécessaire, plus généreuse et plus respectueuse des droits fondamentaux.

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 13:24

- 51.385 étrangers sans-papiers ont été enfermés dans un centre de rétention administrative (CRA) en 2011. Ce chiffre est dévoilé dans un rapport rendu public mardi 20 novembre par les associations autorisées à intervenir dans les CRA: l'Assfam, la Cimade, Forum réfugiés, France Terre d'Asile et l'Ordre de Malte.

Dans l'Hexagone : Près de 25.000 sans-papiers ont été placés en rétention en métropole.

- Outre-Mer : Outre-Mer, ce sont environ 27.000 sans-papiers qui ont été placés en rétention, surtout à Mayotte. Dans ce département, la baisse (-4.000) est "essentiellement le résultat de désaccords diplomatiques avec l'Union des Comores qui a sporadiquement refusé le renvoi forcé de ses ressortissants".

- 5.701 enfants ont été enfermés : 312 en métropole et 5.389 à Mayotte, selon le rapport

- 8% de femmes parmi les personnes retenues.

- Une forte baisse : Le nombre global de 50.000 étrangers en rétention est en baisse par rapport à 2010 (60.000 environ) mais cela "n'est pas le fruit d'une volonté politique", selon le rapport. En métropole, le placement en CRA a chuté d'avril à juin, car la France a tardé à transposer une directive européenne lui imposant d'épuiser toutes les alternatives avant d'enfermer un étranger. (...)

Lire la suite sur Le Nouvel Obs .fr

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 11:27

Franck KIWOUNZOU, de nationalité congolaise, père de Léo, 6 ans, a été renvoyé au Congo sur ordre des pouvoir publics.

Condamné à 7 ans d’emprisonnement, Franck a été libéré au bout de 5 années, le juge d’application des peines ayant jugé sa conduite exemplaire. Il a bénéficié de 4 permissions en 2011 et de 5 en 2012 dont la dernière de 10 jours et à chaque fois rendait visite à son fils et à la mère de celui-ci. Libéré …, Franck a été conduit directement au Centre de rétention administrative du Mesnil Hamelot, puis expulsé le 3 octobre menottes aux mains.

Une double peine, véritable bannissement qui nie à la personne toute possibilité de réinsertion. Guillaume Fillâtre, éducateur de Franck devenu son parrain dit de lui :

« Accompagnant Franck depuis presque 5 ans, dans ses divers lieux de détention, maison d’arrêt de Fresnes et le centre de détention de Melun et à présent au centre de rétention près de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, j’affirme que c’est un homme qui a su faire profit de ces années de détention pour passer quelques diplômes français lui ouvrant la possibilité d’une resocialisation et insertion professionnelle.

Franck ne sera pas livré à lui-même dans la société, sa compagne et ses deux fils, de nationalité française, l’attendent également pour reconstituer le tissu familial.

A titre personnel, et au nom du titre de parrain qui me rattache à Franck, je me porte garant pour « prendre sous mon aile » Franck Kiwounzou afin de chercher et trouver avec lui un emploi. »

La présidente de la FCPE de l’école maternelle de Léo témoigne dans le même sens : « Depuis quelques temps un travail a été fait avec Léo afin de préparer la sortie de son père et qu’ils puissent vivre enfin ensemble, construire une famille dans un esprit serein, Léo a beaucoup souffert de l’absence de son père pendant son incarcération, malgré les visites, les permissions octroyées, Léo attendait le retour de son père à la maison avec impatience ».

A chacune de ses sorties, Franck a rendu visite à son fils Léo scolarisé en CP à l’école Félix Eboué de Créteil et à la mère de celui-ci, Sonia DE-PINA.

Pendant son incarcération Franck KIWOUNZOU a obtenu le DNB (Diplôme National du Brevet), son DAEU (Diplôme d’Accès aux Etudes Universitaire) et un CAP de métallurgie serrurerie.

Monsieur Laurent CATHALA, Député-maire de Créteil, a envoyé un courrier au Ministre de l’intérieur, Manuel VALS, pour que Franck KIWOUNZOU soit libéré et obtienne une carte de séjour.

Le ministère public avait requis l’enfermement de Franck KIWOUNZOU, au motif qu’il représenterait un danger pour la société (ceci en contradiction totale avec l’appréciation du juge d’application des peines qui l’a suivi), et le Tribunal Administratif de Melun, sans entendre Franck ni la mère de Léo, présente à l’audience, a rejeté la demande d’annulation de l’Obligation à Quitter le Territoire Français (OQTF lors d’une audience expéditive.

Tous ces témoignages, ses interventions, ces pétitions n’ont pas été entendues.

Dans l’intérêt supérieur de cet enfant et de toute la famille, en application de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme et l’article 3-1 de la Convention internationale des Droits de l’Enfant, Franck Kiwounzou doit pouvoir retourner en France auprès de son fils et de sa compagne.

« Le changement c’est pour tout de suite », disait François HOLLANDE, Président de la république. La suppression de la double peine doit en faire partie.

Nous demandons aux pouvoirs publics l’obtention d’un visa de retour pour Franck KIWOUNZOU et une carte de séjour Vie privée et familiale.

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 17:32
L’évacuation par « des riverains » d’une trentaine de Rroms à Marseille et la mise à feu de leurs affaires marquent le début des pogromes anti-tsiganes en France. La police de M. Valls, présente sur place, n’a procédé à aucune interpellation « en l’absence d’agression physique ». Mais le vrai incendiaire est leur ministre de tutelle lui-même, puisque depuis l’été dernier il martèle inlassablement le message de l’urgence du « démantèlement des campements illicites », qu’il juge « un défi au vivre ensemble ».

Depuis 20 ans, à chaque expulsion de Rroms, la police indique aux médias qu’elle s’est faite « sans heurts ». Car les Rroms ne cherchent pas de heurts. La police non plus, du moins pas ouvertement. Comme aucun des protagonistes ne cherchait de heurts, par l’affirmation d’un « défi au vivre ensemble », le gouvernement a réussi à créer le troisième protagoniste à Marseille. A force d’appâter des gens avec ce message pour leur faire faire la sale besogne sous l’œil d’une police inactive, si ce n’est bienveillante, le ministre a réalisé son rêve de voir sa supputation concrétisée.

La déshumanisation et la diabolisation des Rroms il y a deux jours, lorsque des parents d’enfants qui se livraient à des vols de téléphones portables ont été qualifiés d’esclavagistes et de trafiquants d’enfants participe pleinement à l’ouverture illimitée de la chasse aux Rroms. L’inaction de ce qu’on appelle « forces de l’ordre » fait de ces dernières des complices par omission de pogromes. Nous exigeons du gouvernement une condamnation ferme de ces actes et l’ouverture d’une enquête pour qu’ils ne restent pas impunis.

Dans le cas contraire, les mêmes causes produisant les mêmes conséquences, qui pourra s’étonner si la France, à l’instar de la Hongrie, voit des Rroms qui, n’ayant pas d’autre choix, s’organisent pour se défendre? A ce moment-là, qu’on ne vienne pas nous dire que le «défi au vivre ensemble » c’est nous.

http://la-voix-des-rroms.agence-presse.net/2012/09/28/marseille-lincendiaire-se-trouve-place-beauvau/

 

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 17:25

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que l’interdiction de la rétention des enfants promise par le candidat François Hollande et mise en application, à sa façon, par le ministre Valls montre ses limites.

Deux enfants, l’un de deux mois et demi, l’autre de trois ans et demi sont emprisonnés avec leurs parents au centre de rétention du Mesnil-Amelot sur ordre du préfet de la Sarthe, Pascal Lelarge. Il s’agit d’une famille afghane. Les parents ont fait 10 mois de marche à pied au travers de l’Afghanistan et du Pakistan pour fuir. Avant d’arriver en France, ils ont traversé la Hongrie où ils ont été contrôlés (ce qui fournit le prétexte à leur expulsion vers ce pays en vertu de la procédure dite Dublin 2[). Déboutés de l’asile, ils ont été   assignés à résidence. C’est pour ne s’être pas présentée à l’heure et avec leurs bagages au rendez-vous fixé pour l’expulsion qu’ils ont été arrêtés sur leur lieu d’assignation à résidence et enfermés au Mesnil-Amelot. Mais ils sont allés pointer pour plus tard dans la matinée et les jours suivants (sauf une fois le père pour raison médicale).  « Seuls seront dispensées du centre de rétention, les enfants dont les parents se laisseront volontiers expulser » écrivions-nous lors de la publication de la circulaire de Manuel Valls du 6 juillet censée « interdire » la rétention des enfants.  La preuve est faite, et de façon bien sordide.

Le médecin du CRA vient de délivrer des certificats d’incompatibilité avec la rétention aux enfants. Pour l’heure, le ministère s’assoit dessus.

Tout est « normal »  dans cette affaire : le respect des engagements du président de la République, l’âge des enfants emprisonnés, le respect des préconisations médicales et la destination de la famille, l’Afghanistan d’où les troupes françaises sont évacuées parce que trop dangereux d’y rester…

Pour faire savoir au ministre, au premier ministre et à l’Elysée ce que vous pensez de leur normalité, voir coordonnées en fin de message

C’est à la dure qu’il faut les élever !

Le ministre de l’Intérieur et ses services ont des conceptions très fermes de l’éducation des tout petits enfants. Qu’on en juge.

Une jeune femme roumaine, a été interpellée il y a trois jours et conduite au CRA du Mesnil-Amelot. Or, elle allaite son enfant de 11 mois. Pas de problème : chez Valls, on pratique le sevrage à la hache. Le lait maternel ? Terminé ! Maman est en prison et le petit, qui, semble-t-il a beaucoup de mal à s’adapter au biberon dans ces conditions spéciales, avec papa.

Le médecin a  délivré un certificat d’incompatibilité avec la rétention ce qui a semble-t-il, conduit la préfecture à la libérer. Mais il n’empêche ! Trois jours d’enfer pour la mère et l’enfant, sous Hollande, c’est normal !

 

Pour faire savoir à qui de droit ce que vous inspire ces faits :

A l'Elysée :

Secrétaire général : pierre-rene.lemas@elysee.fr 

 Directrice de cabinet : sylvie.hubac@elysee.fr

Directeur de cabinet adjoint : alain.zabulon@elysee.fr  

Chef de cabinet : pierre.besnard@elysee.fr  

Conseiller politique : aquilino.morelle@elysee.fr

Matignon :  premier-ministre@cab.pm.gouv.fr

A l'Intérieur :

Dircab jean.daubigny@interieur.gouv.fr

Conseiller yves.colmou@interieur.gouv.fr

Dircab adjoint renaud.vedel@interieur.gouv.fr

Dircab adjoint thomas.andrieu@interieur.gouv.fr

Conseillère immigration : eleonore.lacroix@interieur.gouv.fr

Préfet du Mans pierre.lelarge@sarthe.gouv.fr

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