Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Qui Sommes-Nous?

  • : Le blog de Fontenay pour la Diversité
  • : Blog du Collectif Fontenay pour la Diversité - RESF Fontenay-sous-Bois
  • Contact
10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 16:10

Mardi 8 juin

7h30 Halina Krasniqui et son fils Edi sont brutalement interpellés par la police à l’hôtel de la Cloche. Edi n’a pas l’autorisation de boire son lait du matin, en route pour l’hôtel de police.

Le RESF 38, alerté immédiatement cherche à en savoir plus.

8h30 Emoi et indignation à l’école maternelle Marguerite Tavel à Fontaine: la chaise d’EDI est vide ce matin! Enseignants et parents d’élèves se mobilisent: les élus de Fontaine, alertés, se rendent à l’école.

9h30 La police accompagne Edi et sa maman à l’hôtel: ils ont récupéré leurs affaires, Edi part découvrir le centre de rétention, son nounours sous le bras. La préfecture projette de lui offrir en prime un voyage en Suède, premier pays a avoir accueilli sa maman. Edi parle serbe et français, il va pouvoir apprendre le suédois, une chance pour son avenir.

11h30 Suite à l’arrestation de Mme Krasnicki et de son fils, Les parents d’élèves de l’école Marguerite Tavel de Fontaine, les élus de Fontaine, le maire de Seyssin et le RESF 38 appellent à un rassemblement de protestation à l’école maternelle Tavel. Les médias, alertés, répondent présents et couvrent largement l’événement.

A l’appel des élus, tout le monde décide de se rendre dans la foulée devant la préfecture à Grenoble. Le maire de Fontaine, Yannick Boulard obtient qu’une délégation soit entendue. La place d'Edi l'attend à l'école, les parents d'élèves veulent revoir d'urgence le sourire d'Halima, sa maman, très impliquée dans la vie de l'école.(...)


Lire la suite sur le libéblog A l'école des sans papiers

Partager cet article
Repost0
9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 09:05

Bonjour,

 

Mon Dieu! Quelle galère! Je vis ce retour forcé pire que je ne l'ai imaginé.

 

Tout d'abord, j'ai préalablement écris ce message sur papier libre avant de "l'emailer". Parce que d'une part, il n'y a pas d'électricité pour espérer avoir une connexion Internet qui, d'autre part, est extrêmement lente et sujette à coupure régulière.

 

À Conakry (la capitale de la Guinée), l'électricité est fournie aux foyers 1 jour sur 3 selon les quartiers ! Ce qui fait que tout un pan de milliers de foyers, de petits commerçants et artisans se retrouvent régulièrement privés d'électricité plus de 24H durant! 

 

Mais passons.

 

Car le pire n'est pas là pour moi. Le pire est d'avoir perdu LE socle de mon avenir privé et professionnel. Le socle qui m'aurait permis de regarder devant moi et avancer. Ce socle, c'est ma famille. 

 

Mon arrivée ce Mercredi 5 Mai 2010 (le jour où tout a basculé vraiment), je n'ai vu aucun membre de ma famille. Ni celui qui devait m'accueillir à l'aéroport (c'est à dire mon propre frère), ni ma mère, ni mon père, ni qui que ce soit d'autre.

 

Le vide total !

 

Je suis bloqué aux alentours de l'aéroport. San document d'identité. Sans sous; à part quelques dizaines d'euros que j'ai retirés par chance quelques jours plutôt en France.

 

Mon Dieu! Quel malheur! 

Dès l'arrivée à l'aéroport, des ennuis ont commencé. D'énormes ennuis. 

 

À l'arrivée donc, bien que descendu de l'avion librement (c'est à dire sans escortes), je fus récupéré par des gendarmes du "service de l'immigration/émigration". Des  pseudo-gendarmes dirais-je. Ils m'ont placé en garde à vue pendant au moins 6 heures. Non pas pour vérifier mon identité ou répondre à je ne sais quelles procédures de reconduite mais plutôt pour fouiller dans mes affaires en espérant trouver des objets de valeur.

 

Malheureusement pour eux, il n'y avait que des documents administratifs pour l'essentiel. Ils m'ont quand même pris quelques objets avant de me libérer non sans m'avoir averti. "Ici" me disait un lieutenant, "les refoulés sont mal vus". Un refoulé. C'est à dire un reconduit à la frontière comme moi. Un refoulé. J'en suis donc un. Et c'est mal vu. Mal vu pas seulement par les concitoyens, mais aussi "par sa propre famille" renchérissait un autre agent. Car un refoulé comme moi est une honte pour la famille. Il est sale et porte la poisse. Je serais donc sale et porterais la poisse ! Qu'elle a changé ma famille ou plutôt on ex-famille.

 

J'ai composé une dizaine de numéros de téléphone. Tous appartiennent aux membres plus ou moins proches de ma famille. Sans succès. Certains d'entre eux ont même décroché mais immédiatement raccroché en sachant que c'est moi qui suis à l'autre bout du fil.

 

Le choc est vraiment terrible. 

 

Je me rend compte que je n'ai plus d'attache familiale dans mon Pays. Quelle malédiction ! J'ai l'impression de chuter indéfinimment dans une abîme. Pourquoi tant de circonstances négatives à mon encontre ? Je ne sais y répondre. Maintenant, c'est mon espoir de construire une nouvelle vie dans mon pays qui est fortement compromis, voire devenu impossible.

 

Mon frère n'habitant plus à la dernière adresse connue, c'est un ancien collègue de classe à l'école primaire qui m'héberge chez lui pour une semaine. Après, je ne sais ce qui peut m'arriver. Je suis comme étranger dans mon propre pays. De plus, sans aucune pièce d'identité. Ce qui est particulièrement dangereux ici. Les pseudo-gendarmes ayant confisqué mon passeport provisoire sans aucune raison.

 

48 heures ont suffi pour me faire regretter profondément ce retour forcé.

 

Je savais que ça allait être difficile. Mais pas autant. Je n'arrête plus de penser à mon entreprise restée en France. Je viens de lire le message de validation de deux devis de la part d'un de mes clients. Le début des travaux était prévu fin Mai.

 

Je suis vraiment perdu. 12 ans sans mettre pied chez moi!

 

Dans la rue où je suis hébergé provisoirement, des kilomètres de jeunes gens désœuvrés, sales et affamés pour la plupart s'entassent sous une température de 35°. 

 

C'est l'enfer !

 

Voilà. Ce sont mes premières nouvelles comme promis. Et vous l'aurez remarqué; je les ai données 4 jours après mon arrivée pour des raisons que j'évoquais en début du message.

 

Je vous en donnerai d'autres dès que je pourrai. 

 

Avec mon argent de poche, je me suis procuré un téléphone portable bricolé et une puce. Si vous le souhaitez, contactez-moi au 0022468419760.

 

Merci d'avance de votre témoignage d'amitié et pour le temps que vous prenez pour cela.

 

Mes amitiés depuis la Guinée.

 

Diasso KONATE

Partager cet article
Repost0
8 mai 2010 6 08 /05 /mai /2010 18:21

Du CRA de Bobigny à l'aéroport Charles de Gaulle, retranscription du récit par mails sur les listes RESF d'une folle journée et d'une mobilisation exceptionnelle et réussie. 

 

----- Message transféré ----

Envoyé le : Ven 7 mai 2010, 18h 19min 57s

Objet : [resf93] URGENT... URGENT... URGENT... Kouly Sow ne doit pas être expulsé -- Rassemblement samedi à 10h30 devant le CRA de Bobigny

 Kouly Sow, ancien gréviste de l'acte II, fiancé à une jeune française, résidant à Villepinte, est en rétention depuis le 21 avril au CRA de Bobigny. Sa rétention prend fin demain matin samedi, à 11h52.

 Or il a appris cet après-midi qu'un vol pour Bamako était prévu pour lui demain à 16h30 !!

 Kouly Sow ne doit pas partir, il doit continuer à construire la vie qu'il s'est construite en France auprès de Mariam, il doit être régularisé comme le souhaite son employeur, qui avait déjà fait des démarches pour sa régularisation et qui a transmis aux autorités une nouvelle promesse d'embauche dès qu'il a appris son arrestation.

 Pour que Kouly Sow soit libéré demain à 11h52, appel à rassemblement demain à 10h30 devant le CRA de Bobigny

 45 rue de Carency (Métro Bobigny Pablo Picasso terminus de la ligne 5, le CRA est juste derrière le TGI)

 Sa fiancée Mariam sera là, venez la soutenir ! Il y aura aussi les Amoureux au Ban Public, avec banderole !

 Qui peut se joindre à eux ?

 Merci !

--------------------------

 Date : 8 mai 2010 13:55:07

 Ils essaient d’extraire Kouly du CRA.

Le véhicule est bloqué par une marée humaine: tous les manifestants sont couchés par terre pour l’empêcher de passer, style pacifiste.

Un ami de Kouly chante des sourates du Coran, style MLK adapté.

J’entends la foule qui reprend.

Inch Allah, que ça marche!

Le quartier est bloqué (mais peut être pas toutes les issues).

 Un agent de la force publique vient de parler d’entrave à une décision de justice:

 RISQUE D’ARRESTATION IMMÉDIAT

 -------------------------

 Date : 8 mai 2010 14:02:55

 Kouly est toujours en train d’être extrait.

Mais plusieurs sorties sont possibles.

Le groupe est calme, déterminé.

 Parviendront-ils à le mettre sur le vol de Bamako de 16h30 dont l’embarquement se fait à 14h30 au terminal 2E de Roissy?

 --------------------------

 Date : 8 mai 2010 14:22:51


 Ce n’est plus le Coran, ce sont des chants joyeux et des slogans enthousiastes que scandent Mariam, la fiancée de Kouly, et l’équipe de lycéens et étudiants, nombreux autour d’elle.

C’est la fête au CRA, dit José.

Les retenus chantent, répondent, rigolent, montrent leur tête juste au dessus des policiers.

Xx prend des photos.

X, Y, et Z (des femmes) , supervisent.

Une équipe se sépare.

 --------------------------

 Date : 8 mai 2010 14:52:55

 

Il a été extrait, sous le nez des manifestants, probablement couché (et saucissonné? Mais pas drogué) ou dans le coffre de la fourgonnette bleue.

L’opj en civil “jamais vu si peu de monde aussi pacifique bloquer avec autant d’efficacité les missions de la police. Il va avoir du mal avec son rapport!                

Le rassemblement se dissout et se reconstitue au 2E de Roissy.

Encore temps de les rejoindre si vous n’êtes pas loin.

 --------------------------

 Date : 8 mai 2010 15:33:38

 Kouly est à l’aéroport.

Pas saucissonné.

Calme.

Il a connaissance de tous vos messages (continuez) et a entendu les chants des manifestants.

J’espère que le préfet aussi? Voir plus bas l’adresse ou écrire.

 La discussion entre nos amis et les passagers est calme et intéressée

  

--------------------------

 Date : 8 mai 2010 16:36:31

 En discutant avec eux Xx vient de découvrir que les copains de Mariam et Kouly sont les amis de Zyied et Bounad, de Clichy sous Bois.

Ils ont été disciplinés, mais ce serait dur à gérer pour la Préfecture, quel potentiel d’agitation si ils n’étaient pas contents, aïe.

 Moment de calme et de fatigue.

Kouly est dans une voiture au pied de l’avion.

Comme le dit Marie Cécile, les passagers ont tout à fait réceptifs.

(comme nous le savons tous, il y a 3 expulsés par jour de moyenne, accueillis par l’AME à l’aéroport de Bamako).

 

Statut du vol: embarquement clos, mais il y a un retard: le Dakar, lui, est repoussé de 90 mn

 

Les cendres du volcan ne parviennent pas vite ici, elles devraient atteindre ce soir le sud de la France, Barcelone ferme ...

Les forces naturelles, avec nous!!!!!

--------------------------


Date : 8 mai 2010 17:32:42

 

L’avion a du retard, mais Kouly est reparti dans la voiture.

Vers le ZAPI de Roissy, où on l’a remis en garde à vue, comme il vient d’en informer Mariam.

Yeeeaaaahhhhh

 

Jean Paul Brard et Catherine Herrero continuent avec l’équipe!

Bises,

 Xx, pour tout le monde (qui va enfin se prendre un petit déj)

 

--------------------------

 

Date : 8 mai 2010 15:49:38

 

avion-foule-800 

 

 

Date : 8 mai 2010 18:57:45

 

IL EST LIBRE!
Et tous deux vous remercient tous chaleureusement.

Après 17 jours à Bobigny, l’heure de la fin de rétention selon la Préfecture est tombée à temps!

Interview:
- Quelle est la première chose que tu vas faire une fois rentré chez toi?
- Mes papiers! Lundi discussion avec le patron, bientôt l’union qui avait été retardée par les déménagements, à plus pour la régularisation.

Fraternellement, comme dirait Y,
Pour l’équipe,

Xx

Partager cet article
Repost0
6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 21:16

Ahmed (1) vit à Caen depuis bientôt dix ans. Sans papiers, la préfecture a toujours rejeté ses demandes de régularisation. À chaque fois, il présentait pourtant des promesses d'embauche.


 

Témoignage

 

« J'aimerais me sentir citoyen et payer mes impôts. Pour l'instant, j'ai seulement le sentiment de tricher, et ce n'est pas dans mes principes. » Voilà presque dix ans qu'Ahmed (1) vit à Caen. Au début des années 2000, il fuit son pays (2) pour des raisons politiques. « La situation était très tendue chez moi. On s'attaquait aux gens qui avaient accompli leur service militaire ou qui travaillaient en relation avec l'État. Je remplissais les deux conditions. » Mais sa venue en France n'est pas seulement le fruit de contraintes. « C'était un rêve de gamin de vivre en Europe. J'ai toujours voulu découvrir cette civilisation. »

Diplômé d'un bac +4, Ahmed désire travailler dès son arrivée. Il est d'abord employé sur les marchés. Puis dans le bâtiment. Ce secteur, il ne le quitte pas avant plusieurs années. « Mais depuis le début de la crise, il n'y a plus vraiment de travail. Alors, je me suis lancé dans autre chose : l'art. »


La peur des contrôles

Ses périodes d'emploi n'ont jamais duré très longtemps. « Je travaillais uniquement lorsque j'avais besoin d'argent. Pas plus. J'avais toujours peur de me faire arrêter au travail lors d'un contrôle. » Au quotidien, son attitude est différente. Le trentenaire essaye de vivre « comme tout le monde. Car c'est en essayant de se cacher qu'on attire l'attention ».

Dans certaines situations, il lui faut toutefois être plus vigilant. « En voiture, j'insiste pour que le conducteur ne fasse aucune bêtise. » Parfois, ce n'est pas suffisant. « La police m'a déjà arrêté. Selon eux, je ne portais pas ma ceinture. Mais ce n'est pas vrai. Je fais trop attention à cela. Ce n'était qu'une excuse. » Ses séjours en garde à vue n'ont jamais duré très longtemps grâce à l'aide de l'Association solidarité travailleurs immigrés (Asti), qui a multiplié les démarches pour qu'Ahmed ne soit pas expulsé.


« On ne prend pas le travail des Français »

Ses quatre demandes de régularisation n'ont jamais abouti. Pourtant, « avec chaque dossier, je présentais des promesses d'embauche ». Des preuves insuffisantes pour la préfecture. Selon les critères transmis par le gouvernement, les promesses d'Ahmed ne se trouvaient pas dans des secteurs sous tension. Ce qu'il réfute. « Nous, les travailleurs sans papiers, on ne prend pas le travail des Français. On prend uniquement le travail dont ils ne veulent pas. Presque personne n'est prêt à se lever à 6 h du matin pour aller galérer dans le froid et être manoeuvre sur un chantier. »

Il ne comprend pas non plus cette immigration choisie dont débattent les politiques. « Quand on parle d'immigration choisie, pourquoi on ne choisit pas parmi nous ? Je suis plein de talents. J'ai plein de choses à offrir à la France ! »


 

(1) Nom d'emprunt

 

(2) Le nom du pays n'est pas indiqué pour préserver la sécurité d'Ahmed.


 

Florent HÉLAINE - ouest-france.fr
Partager cet article
Repost0
3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 22:03

Nous étions à Orly hier matin, dimanche 2 mai. Quelques militants RESF, des militants haïtiens de la plate-forme d’associations franco-haïtiennes (PAHFA), et des journalistes. Pour une fois, il ne s’agissait pas de sensibiliser les passagers d’un vol sur lequel un père ou une mère devait être expulsé(e), mais d’accueillir un adolescent haïtien venu retrouver sa mère en France. Une belle histoire? En partie seulement. 

Viliène, la mère de Wolf, le garçon arrivé ce matin, vit en France depuis dix ans. Elle avait laissé au pays ses deux enfants, Wilky, l’aîné, aujourd’hui âgé de 18 ans et quelques mois, et Wolf 14 ans, espérant les faire venir par la suite. 

Après des années de galère pour obtenir des papiers, et une fois sa situation en France stabilisée, Viliène s’est attelée en avril 2008 à constituer le dossier de regroupement familial, pour enfin faire venir ses fils: Wilky, 17 ans à l’époque, et Wolf, 13 ans. Pour elle, et c’est le cas pour presque toutes les demandes, c’est un marathon sans fin : on lui demande un nouveau papier à chaque rendez-vous, quand ceux-ci ne sont  pas reportés. Les mois passent, les documents deviennent périmés, il faut à nouveau les faire venir du pays, traduire, certifier, rapporter. Par l’accumulation de ces démarches, l’administration française freine délibérément le regroupement des familles. (...)

Lire la suite sur le libéblog A l'école des sans-papiers 

Partager cet article
Repost0
15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 20:53

MAROMME.Deux membres de la famille Karapetian racontent leur arrestation par la police et leur séjour au centre de rétention de Oissel.

 

Ce matin-là, peu après 9 h, le tintamarre de la sonnette intrigue Hranush Karapetian, 17 ans. La jeune fille est réveillée. Pas sa maman, Sylvart, qui a le sommeil profond. Elles sont seules dans l'appartement du cinquième étage. Le père, bénévole à l'Armée du Salut, est au travail. Les deux sœurs aînées sont en vacances, Hranush colle un œil au judas de la porte. Derrière, huit personnes en civil sont sur le palier. « Ils étaient bien habillés. Ils ont demandé à entrer en disant qu'ils étaient de la police. Ils ont exhibé leur carte tricolore », raconte Hranush.
Les policiers sont accompagnés d'un interprète. Débute ensuite une fouille des pièces. « Ils ont regardé dans les placards et fouillé le sac de ma mère. Ça ne m'a pas plu. Ils nous ont demandé de justifier de nos identités. J'ai montré mon carnet scolaire et ma mère a produit le certificat de parrainage de la Ville de Maromme », détaille Hranush. Après un passage par les locaux de la police des frontières à Rouen, les deux femmes sont conduites au centre de rétention administratif de Oissel. (...)

 

Lire la suite sur paris-normandie.fr

Partager cet article
Repost0
14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 22:03

En grève pendant cinq mois à Paris, Siabou Diaberra, trente ans, a été expulsé en février. Nous l’avons retrouvé dans la capitale malienne, où il témoigne de son désarroi et de son souhait ardent de revenir en France.

Bamako (Mali), envoyée spéciale. Autour du vendeur de cigarettes, des tabourets de fortune ont été posés sur la terre battue. Sous une chaleur étouffante, une dizaine de jeunes Bamakois discutent autour d’une tasse de thé. Dans un pays où l’on n’ose même plus calculer le taux de chômage, les jeunes, forcés à l’inactivité, passent le temps comme ils peuvent. L’un d’entre eux ne parle pas beaucoup. Siabou Diaberra ne connaît pas ce quartier de Bamako, ni ses habitants. Il est arrivé dix jours plus tôt, expulsé après huit longues années en France. Déposé comme un colis dans une ville où ne vit que sa « grande famille », des parents éloignés qui l’ont recueilli en attendant qu’il ait les moyens de rentrer dans son village, à plusieurs centaines de kilomètres.

Le verbe rare, Siabou Diaberra n’est pas un revendicatif. Il ne crie pas au scandale. Mais énonce les faits. Gréviste sans papiers engagé dans le mouvement de lutte pour obtenir une circulaire de régularisation, il a été expulsé vers le Mali le 21 février dernier. Dans les locaux de l’Association malienne des expulsés (AME), en périphérie de Bamako, il montre une affiche  : le photographe Olivier Jobard y a pris sur le vif deux policiers embarquant de force, sur la passerelle d’un avion, un sans-papiers, jambes scotchées, porté comme un paquet. « Ils m’ont fait ça », dit simplement Siabou en baissant les yeux. Il regarde ses mains. Des cicatrices noires strient ses poignets, stigmates de menottes trop serrées.

L’expulsion n’est pas sans conséquences psychologiques pour ceux qui la subissent. « Perte d’appétit, troubles du sommeil, insomnies, cauchemars, manque de confiance en soi, sursaut à un moindre bruit », énumère Haddia Diarra, psychologue clinicienne de Médecins du monde. Depuis septembre, l’association humanitaire a monté un partenariat avec l’AME pour la prise en charge des problèmes de santé mentale chez les expulsés. Siabou subit, lui, des pertes de mémoire. Mais certaines dates restent gravées dans sa mémoire  : 24 avril 2002, arrivée à Paris. Il a vingt-deux ans. Originaire d’une famille pauvre d’agriculteurs du village de Tichy, dans la région de Kayes (nord-ouest du Mali), il n’est pas allé à l’école, ne trouve pas de travail. À ces raisons économiques, s’ajoute une tradition culturelle  : Siabou est un Soninké, une ethnie voyageuse qui a presque élevé la migration au rang de devoir.

Arrivé en France avec un visa touristique, le jeune Malien trouve rapidement du travail. Un copain lui « prête » de « vrais papiers ». Pendant quatre ans, il prépare des salades dans un restaurant d’entreprise, préposé à la coupe des légumes. Quarante heures par semaine pour 880 euros net par mois. Après la restauration, le bâtiment, en intérim  : démolition, coupe de ferraille. Siabou se fabrique des faux papiers, son patron s’en rend compte, le licencie.

Révolution  : « Le 14e jour du dixième mois de l’année 2009 », Siabou sort de la clandestinité et se met en grève. Un ami lui a parlé du mouvement. « Je paie des impôts et des taxes, je voulais être régularisé. Ceux qui ont “grévé” ont eu des papiers  ; donc, j’ai voulu faire pareil. » Les quelque 1 600 intérimaires grévistes, évacués de nombreux piquets, finissent par se retrouver au 103 de la rue La Fayette, à Paris. « Tous les jours, j’allais là-bas. Faire signer des pétitions, organiser la collecte des Cerfa (certificats d’embauche – NDLR), faire la quête dans la rue. » Siabou fait donc grève depuis plus de quatre mois quand, le 1er février 2010, à 10 h 10, il est arrêté lors d’un simple contrôle de police, au métro Château-Rouge. Il a beau montrer sa carte de gréviste, rien n’y fait  : gardé à vue pendant 48 heures, il est transféré au centre de rétention de Vincennes avant d’être présenté au consulat du Mali, qui doit délivrer un laissez-passer préalable à sa reconduite à la frontière. Comment le consulat a-t-il pu donner le sésame à l’administration française alors que le jeune homme ne possédait aucun papier prouvant son identité  ? Siabou assure que sa carte de gréviste a été utilisée pour prouver son identité. Au début du mouvement, chaque travailleur engagé dans la lutte s’est vu remettre une carte, avec son nom et sa photo. Comble du cynisme, l’administration s’est servie de cette carte pour expulser Siabou. Il secoue la tête, dépité. Il dit  : « Depuis le 24 avril 2002, je n’ai jamais fait de bêtises en France. Quand je n’avais pas de quoi me payer un ticket de métro, je restais chez moi. »

L’expulsion de Siabou a été particulièrement violente. Certainement parce qu’ils le savaient gréviste et craignaient sa résistance, les agents de la police aux frontières ont mis le paquet  : six policiers – quatre en civil, deux en uniforme –, l’accompagnent dans l’avion. Ses jambes et ses bras sont scotchés au siège  ; ses poignets, menottés. Et les policiers d’expliquer  : « Si on ne fait pas ça, tu vas refuser d’embarquer. » Siabou était prêt à tout pour garder sa dignité, y compris à « s’acheter un billet d’avion pour rentrer tout seul ». Tout sauf ça. Mahamadou Keita, chargé de l’accueil à l’Association malienne des expulsés, se souvient de son arrivée  : « Il était sonné et ne parlait pas beaucoup. Il m’a donné une adresse, je l’ai laissé devant la porte de sa grande famille, qu’il connaissait à peine, en pleine nuit. »

Depuis, Siabou attend. De récupérer un peu d’argent pour aller voir ses parents à Tichy. De voir comment il va pouvoir revenir en France. Car le retour est pour lui une évidence. Hors de question qu’il reste ici, où il n’y a « rien à faire ». À l’Association malienne des expulsés, Amidou Coulibaly, à qui il raconte son histoire, le soutient  : « Ce n’est pas normal que tu aies payé des impôts, cotisé à la Sécu et que tu ne puisses pas être pris en charge. Ce n’est pas normal de faire ça. Nous ne sommes pas des animaux. » Siabou Diaberra acquiesce. Silencieusement.

Marie Barbier - humanite.fr

Partager cet article
Repost0
10 avril 2010 6 10 /04 /avril /2010 11:34

Témoignage de Monsieur A. adressé le 18 mars 2010 au président de la fédération d’associations franco-haïtiennes de la Guadeloupe10h30, Orly sud le 17 mars 2010, vol CORSAIR SS 0866 départ 11h10 à destination de Pointe à Pitre via Fort de France.Il est 10h35 quand je me trouve à bord de l’appareil accompagné de ma concubine. Après quelques minutes, le temps de s’installer, notre attention est retenue par des cris et un brouhaha qui proviennent du fond de l’avion d’où plusieurs policiers en civile et en uniforme s’agitent autour d’un homme de couleur noire. 

> Je me rapproche auprès d’un steward pour lui demander ce qui ce passe et celui-ci me répond que c’est une personne qui serait rentrée clandestinement sur le territoire Français et qu’il était donc renvoyé dans son pays d’origine.
> J’insiste pour connaitre le pays de cet homme, et quelle n’est pas ma stupéfaction lorsque j’apprends que ce "clandestin" est Haïtien.Je me suis immédiatement insurgé devant cette situation, sachant ce que ce peuple vient d’endurer et qu’il y a une trêve entre la France et Haïti, trêve qui permet à tout ressortissant Haïtien de pouvoir demander l’asile sur le territoire Français.
> Je prends donc la décision de me rendre à l’arrière de l’appareil afin de me renseigner auprès des 2 policiers en civil, qui sont restés avec ce Mr Haïtien, menotté les mains dans le dos, les pieds liés comme si cette personne était un dangereux criminel, au point tel que l’un des policier avait sa jambe gauche posée sur celles du "clandestin" alors qu’avec ses mains il lui tenait le visage afin qu’il ne puisse pas se débattre, pendant que l’autre policier aidait son collègue à maintenir cet homme qui ne cessait de hurler qu’il ne voulait pas retourner à Haïti, qu’il avait tout perdu, sa maison, ses proches et qu’il préférait aller en prison ici parce que là-bas il n’y avait que la mort.Je me suis donc présenté et après avoir posé des questions sur le statut de cet homme, et était-il normal de le maintenir de cet façon aussi inhumaine, humiliante qu’inacceptable, ces 2 policiers m’ont expliqué qu’en fait ce Mr était en possession d’un passeport valide avec un visa qui malheureusement avait expiré et qu’il avait un peu tardé à faire régulariser sa situation. Ils l’escortaient jusqu’en Guadeloupe pour soit disant refaire la démarche afin d’obtenir peut-être la régularisation, parce qu’il était rentré sur le territoire Français par la Guadeloupe.Entre temps un médecin en pédiatrie, exerçant à l’hôpital St Vincent de Paul à Paris, c’est joint à moi pour faire pression auprès des policiers pour que dans un premier temps ils relâchent leur étreinte sur Charly puisqu’au dire de ces 2 hommes ce "clandestin" se prénomme ainsi, et pour que dans un second temps, le Docteur puisse prendre son pouls, tant Charly était dans un état de panique, de peur, de surtension, d’angoisse et de nervosité extrême. Le médecin a même proposé de lui donner un calmant, chose que les policiers ont catégoriquement refusée.Devant cette situation, j’ai demandé au steward que le commandant de bord vienne sur les lieux. Celui-ci s’est présenté et nous a ordonné d’aller nous assoir et à demander à Charly de cesser de faire tout ce raffut, car de toute façon il avait pris la décision de décoller et sur ses paroles s’en est retourné.
> Je lui ai dis que de toutes façons il n’était pas question que cet avion décolle avec à son bord une personne qui était maintenue dans ces conditions et que je refusais donc de m’assoir, j’ai demandé aux personnes qui m’approuvais de bien vouloir se lever. Plusieurs voyageurs se sont alors joint à moi, dont un couple qui m’a laissé ses coordonnées pour témoigner si besoin était et qui doit me faire parvenir quelques photos prisent à bord dès la fin de leur séjour sur la Martinique.Pendant ce temps, le commandant de bord a fait avancer son avion en direction de la piste d’envol. Ne voyant pas d’autre solution, j’ai décidé d’appeler France 2 TV, service reportage, pour les informer de la situation et en espérant que cela allait peut-être faire revenir le commandant de bord sur sa décision.
> Après avoir expliqué ce qui se passait à bord de ce vol au Directeur du service reportage, Mr C., que j’informais par téléphone de l’évolution des événements, j’ai à nouveau demandé au steward de prévenir le commandant de bord de ma décision concernant France 2, et c’est donc après plusieurs minutes que celui-ci a fait une annonce comme quoi il était forcé et contraint de s’arrêter sur un parking en bout de piste pour débarquer un "individu en situation irrégulière".C’est ensuite un véhicule de la PAF qui est venu se positionner à l’arrière du boeing 747 pour que les policiers descendent de l’avion accompagné de Charly.
> Nous avons décollé à 12h35.J’ai eu Mr C. depuis au téléphone, il m’a confirmé que Charly était retourné en centre de rétention pour 3 ou 4 jours, mais que du fait que j’avais fait intervenir la presse télévisée, qu’il était fort possible que les autorités réfléchissent à deux fois sur l’expulsion de Charly, et qu’il allait mener une enquête de son côté quant à savoir si les conditions de la trêve sont bien respectées et qu’il était près au cas où à faire un reportage sur le sujet.Dans l’espoir que mon intervention puisse permettre à toutes et tous ces "CHARLY" de vivre dignement et de refermer leur blessures, et si demain je dois à nouveau recommencer ce que j’ai fait, alors c’est avec la plus grande fierté que je recommencerai...


Lu ur le site de Migrants Outre Mer : http://www.migrantsoutremer.org/Orly-un-temoin-arrete-une

Partager cet article
Repost0
26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 19:31
Vers 8h30 hier matin, la police a attendu que Guilherme Hauka Azanka, Angolais en situation irrégulière, revienne de déposer ses trois enfants à l’école Gilbert Dru de la Guillotière (Lyon 7e), pour forcer la porte de son domicile, l’embarquer et tenter de l'expulser, pour la troisième fois en un mois. Sous les yeux de sa compagne, de leur bébé d’un an et une petite fille de dix ans. Une quinzaine de parents d’élèves, mobilisés depuis plusieurs semaines en faveur de Guilherme Hauka, ont essayé de s’interposer, dénonçant « la brutalité policière » et « l’acharnement à détruire une famille ».  A la sortie de l’école, hier, de nombreux parents étaient encore en état de choc, craignant une nouvelle expulsion de leur voisin

 

« Papa en instance d’expulsion. Ecole en colère ». La banderole placée à l’entrée de l’école maternelle Gilbert-Dru a jauni en trois mois que des parents de l’école, épaulés par le Réseau Education Sans Frontière, se mobilisent pour que Guilherme Hauka Azanka ne soit pas arraché à sa compagne et leurs quatre enfants.  Jeudi après-midi, à 16h30, ils étaient une vingtaine massés devant l’école à se repasser le film de la matinée, partagés entre l’inquiétude et la colère. (...)

Lire la suite sur
Libélyon.fr 

Partager cet article
Repost0
26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 19:29

Guilherme Hauka-Azanga est reparti pour la troisième fois derrière les barbelés du centre de rétention administrative de Lyon. Et pour l'y conduire, la police a employé la manière forte. Récit.

 

Jeudi matin, Guilherme Hauka-Azanga, emmène trois de ses quatre enfants à l'école du quartier de la Guillotière, dans le 7e arrondissement de Lyon. Libéré samedi dernier du centre de rétention par le juge des libertés, ce père de famille sans-papiers d'origine angolaise pense avoir sept jours de tranquillité.

Sept jours pendant lesquels, il ne peut pas, au terme de la loi, être arrêté. Mais il ignore que la cour d'appel de Lyon a annulé la décision du juge des libertés, suite à l'appel de la préfecture du Rhône. Ce qui permet aux forces de l'ordre de procéder à sa mise en rétention.

C'est en retournant chez lui qu'il repère des policiers. « Je l'ai vu arriver chez nous en courant, raconte sa femme, Florence. Il était poursuivi ». A l'intérieur, outre Florence et la dernière fille d'un an du couple, se trouve une copine de leur aînée. Elle est passée à l'appartement pensant trouver son amie.

Toute la scène de l'arrestation se déroulera sous ses yeux de dix ans. « J'ai refusé d'ouvrir la porte, poursuit la femme de Guilherme Hauka-Azanga. On m'avait dit de ne pas ouvrir sans avoir vu un mandat ».

Arme dégainée et menottes sous les yeux d'une enfant

Après avoir « défoncé » la porte d'entrée, les policiers se précipitent à l'intérieur. Mais Guilherme s'est réfugié dans la chambre qu'il a fermée à clé.

« J'étais dans le salon avec ma fille dans le dos et la copine de ma fille. Un policier a fait sauter la serrure puis a dégainé son arme dans la direction de Guilherme ». (...)

Lire la suite sur Rue89 



 

Partager cet article
Repost0