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Qui Sommes-Nous?

  • : Le blog de Fontenay pour la Diversité
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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 21:29

Voila au plus vite les notes très approximatives que j'ai prises cet AM au tribunal correctionnel de Paris. A compléter si nécessaire. 

C’était aujourd’hui lundi 25 janvier la première audience du procès des retenus de Vincennes accusés d'avoir « par l’effet d’une substance explosive … créé un danger pour les personnes… et détruit le centre de rétention de Vincennes… » le 22 juin 2008. 
Il y avait beaucoup de monde dans le hall, Comité de soutien, militants associatifs et syndicaux, et les échanges étaient nombreux et ont duré longtemps !!! Bien sûr la salle d’audience était vraiment trop petite pour que nous entrions tout-te-s d’autant que la présidente avait refusé qu’il y ait des personnes debout derrière ce qui est communément admis, du moment que le silence règne… 

Après deux heures d’attente devant un portique de sécurité installé pour l’occasion, avec bien sûr présence policière et gendarmesque massive, j’ai réussi à rentrer dans la salle : un banc était occupé par les élus et personnalités appelés à témoigner : Jean Desessard, sénateur vert de Paris, Nicole Borvo, sénatrice PCF de Paris, Jean-Pierre Brard, député, Emmanuel Terray, LDH et monseigneur Gaillot. 

Un autre banc s’est révélé, à l’appel des parties civiles, être occupé par des policiers du CRA présents le 22 juin ( décontracté-e-s et même hilares par moments ?!!.). 

Les avocates des retenus, Mylène Stambouli et Irène Terrel (présents également Henri Braun et Sylvie Boitel) tentaient alors de faire valoir à la présidente du tribunal qu’elle ne respectait pas une fois de plus les droits de la défense. Elle poursuivant le contrôle d’identité des 10 prévenus (dont l'un comparaissait détenu, un autre est gravement handicapé suite à son incarcération), alors que la défense soulevait un problème de taille : à la vue de la présidente du tribunal, Moïse Diakité, un des prévenus, (père de 7 enfants français, 20 ans de présence en France) et son épouse venaient de reconnaître en sa personne le magistrat instructeur qui a fait basculer leur vie. A la suite d’un contrôle de camionnette ( !) elle l’avait envoyé en novembre 2005 pendant 4 mois en détention préventive, sa femme enceinte étant mise alors sous contrôle judiciaire et leurs 4 enfants placés à l’ASE pour deux ans, et récupérés avec beaucoup de difficultés au prix d’une procédure lourde et difficile. Le jugement survenu en 2007 avait prononcé une peine de 4 mois couvrant la détention préventive… 

Madame Diakite tentait d’exprimer son indignation. 

Après une nouvelle interruption de séance, Mylène Stambouli a déclaré qu’il n’était pas possible de juger ce dossier dans ces conditions car cette affaire de 2005 a été déterminante pour les difficultés rencontrées ensuite par la famille Diakité. Cette condamnation a justifié ensuite la mise en rétention, à plusieurs reprises de Monsieur Diakite, y compris en juin 2008. (Mises en rétention d’autant plus stupéfiantes qu’il est père d’enfants français). 

Elle a soulevé l’art 6 de la convention de la cour européenne des droits de l’homme sur l’impartialité : "le client dit ne pas avoir confiance". 

Et l’article 668 du code de procédure pénal. 

Maître Stambouli demande à la présidente de se désister (déporter) elle-même, ou alors une demande de renvoi et une requête en récusation seront déposées. 

Le procureur affecte dans son propos liminaire de comprendre l’émoi de M Diakite, mais cite une jurisprudence de 
la CEEDDH favorable au maintien de la présidente … 

Irène Terrel complète le propos de Mylène Stambouli en évoquant 
la Théorie
 de l’apparence pour souligner que le procès ne peut fonctionner dans ces conditions et demande à la présidente de se déporter. 

Cette dernière annonce alors un renvoi au lendemain mardi 26 janvier à 13h30, 31è chambre. 


Monsieur Diakite sort de la salle après avoir dénoncé fortement ce qu’il ressent comme un terrible acharnement judiciaire.

Catherine - Fontenay pour la Diversité


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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 16:30
Samedi, Médecins du monde a distribué à Calais un kit de survie aux migrants, après la fermeture du local Grand froid. Sacs de couchage, eau, bâches plastique pour se protéger de la pluie. Du matériel humanitaire parfois détruit par la police, selon l'ONG, qui demande l'ouverture d'un lieu d'hébergement sur la ville. Interview de Mathieu Quinette, coordinateur de la mission migrants littoral.

 Quelle est la situation des migrants à Calais ?

Ils sont à la rue, sans protection, alors que la température avoisine le 0°. Et le harcèlement policier est  intensif. Ils sont arrêtés, poursuivis dans Calais, on les intimide. Les forces de l'ordre ont l'ordre d'empêcher tout attroupement. Ils ne peuvent pas rester posés quelque part sans qu'on les fasse bouger. Ce qui veut dire qu'ils ne peuvent pas rependre leurs forces, ils ne peuvent pas se réchauffer devant un feu.
(...)

Lire la suite sur libecalais.fr
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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 02:05

Tout à l'heure, Mohamed Abourar, le lycéen de Colombes (Hauts de Seine) expulsé ce matin vers Casablanca (Maroc), a envoyé un texto aux enseignants de son lycée qui s'étaient déplacés aux aurores à l'aéroport de Roissy: il s'excusait de les avoir fait se lever à 4 heures du matin... Les enseignants et les membres de son  collectif de soutien sont bien décidés à aller jusqu'au bout et à obtenir son retour en France.

Rien n'y a fait: ni la mobilisation des professeurs et des élèves du lycée professionnel Valmy où Mohamed était en première - lycée visité il y a deux ans par Rama Yade lors de la campagne municipale (elle est depuis conseillère municipale de l'opposition) -, ni les interventions de l'Inspection d'académie du 92 et du Recteur de Versailles, ni les soutiens syndicaux, politiques, associatifs, etc. La préfecture s'était pourtant engagée à ce qu'il ne se passe rien ce week-end... Mais à 7 heures 35 ce samedi, Mohamed a embarqué dans le vol pour Casablanca.

"C'est encore une fois la violence qui l'emporte, protestent les profs qui étaient à Roissy ce matin. Niant le droit légitime de Mohamed à poursuivre ses études en France, l'arrachant à ses copains et à sa formation (en maintenance des bâtiments de collectivité, ndlr), on le renvoie vers un pays qu'il a quitté il y 6 ans et dans lequel il n'a pas de projet !".

Des enseignants membres du Collectif de soutien m'ont fait parvenir le témoignage qui suit, sur les dernières heures de Mohamed Abourar sur le sol français: 

"Une journée banale en France.

Mohamed Abourar est un élève scolarisé dans mon lycée, où je suis enseignante. Je ne l’ai pas en cours comme élève. J’ai d’autres élèves, certains sont « sans-papiers », comme lui. Mais ils ont tous un avenir. Il est comme tout élève faisant partie de notre communauté éducative.


Nous sommes enseignants pour les aider tous à s’accomplir scolairement, professionnellement, socialement.

Mohamed a 18 ans. Il est arrivé en France à l’âge de 13 ans avec son père. Il a engagé une procédure administrative de régularisation à sa majorité. Il prépare son Bac professionnel. C’est un élève exemplaire qui prouve chaque jour son sérieux et sa maturité.

Il a été arrêté jeudi 17 janvier suite à un contrôle d’identité. Il effectuait alors son stage en entreprise. Il a été placé en garde à vue, puis en centre de rétention. Il risque d’être expulsé du territoire français.

Ce jeudi 21 janvier 2010, 13h15, nous l’attendons dans la petite cour pavée. Il est plutôt joli ce bâtiment, pour un tribunal.

Je fume ma troisième cigarette lorsque les éducateurs et le père de Mohamed arrivent. Les mains se serrent, les regards sont anxieux, les sourires forcés. Quelques mots de présentation. Et tout le monde se replonge dans ses pensées.

Je ne les connais pas ces gens, et pourtant nous sommes là pour le soutenir, le défendre, ensemble. Je me demande à quoi ressemble Mohamed. Je croise tous les jours 480 élèves au lycée. Je l’ai forcément croisé, je lui ai forcément dis bonjour un jour.

Et puis il arrive. Trois personnes menottées, encadrées chacune par deux policiers qui les maintiennent et les font avancer. Et je le reconnais lui ; oui, ses yeux, ses sourires, je me rappelle, dans le hall du lycée, dans les escaliers, dans la cour.

Il traverse aujourd’hui une autre cour, en baissant la tête. Il nous aperçoit alors, nous sourit, à son père, ses profs, ses éducateurs. Chacun notre tour nous lui disons « bonjour Mohamed », mais il ne s’arrête pas, il doit continuer à avancer. Il doit monter les escaliers, rentrer dans le bâtiment, s’asseoir derrière cette barrière, là sur ce banc à l’écart de tous et de tout, cerné par les policiers.

Nous restons dehors, incapables de bouger sur le moment. Une collègue s’effondre en larmes. La vision de notre élève menotté, encadré par les policiers comme un criminel, cela je ne peux l’intégrer ni l’accepter. Il nous faudra plusieurs minutes avant de retrouver du courage, le courage de Mohamed, pour pouvoir rentrer à notre tour la tête haute, pour lui donner à notre tour les sourires et l’espoir, derrière cette barrière, sans pouvoir l’approcher.

L’avocate arrive. Elle s’entretient avec le greffier. Nous informe que Mohamed passera en deuxième audience. Nous demande d’entrer dans la première salle d’audience et de nous installer regroupés.

Les trois « prévenus » arrivent ensuite. On leur a enlevé les menottes. Ils s’assoient de l’autre côté.

Chaque minute d’attente est trop longue. Je l’observe. Son regard est perdu quelque part dans le vide, droit devant lui.

Le greffier annonce la juge, nous nous levons.

« Affaire …..n°….. » . Un homme mauritanien se lève et s’avance, prend place debout à côté de son avocat. La juge présente le dossier. Nous n’entendons rien, les micros ne fonctionnent pas. L’avocat parle à son tour, puis c’est le tour du commissaire représentant le préfet.

« Affaire ABOURAR Mohamed …n°….” . Mohamed se lève et rejoint son avocate. La juge parle, on n’entend toujours rien. L’avocate s’exprime, puis le commissaire, puis l’avocate.

« Affaire …..n°…. ». Un homme palestinien s’avance…

"La juge se retire pour 10 minutes afin de délibérer.

Les minutes sont toujours aussi longues. Le soleil est de la partie, il traverse les grandes vitres à droite, et se pose sur nos têtes, nous voile la vue. Ma main en visière, j’essaie d’apercevoir Mohamed, il s’entretient avec une policière, il sourit. La policière vient dire à son père que Mohamed veut lui parler.

Je les observe dans le soleil, le père et le fils.

Nous demandons à la policière, une collègue et moi, à lui parler. Elle accepte, mais nous n’aurons pas le droit de lui serrer la main. Les premiers mots sont difficiles, mais son sourire fait le reste. Nous lui disons que quoi qu’il arrive nous resterons mobilisés, que nous soulèverons des montagnes, que nous sommes tous avec lui, le lycée, les profs, les élèves. Il ne me connaît probablement que de vue, même pas de nom, mais il me fixe de ses yeux, il me dit que ça l’encourage et l’aide à tenir, il nous dit merci d’être là, et merci tout court.

La juge revient. Elle s’assoit. Elle annonce que les requêtes pour les affaires …. et ABOURAR sont rejetées. Elle se relève aussitôt et ressort immédiatement de la salle d’audience sans plus de commentaire.

Le coup est tombé. J’ai dû mal comprendre, c’est allé tellement vite. Je regarde mes collègues, je regarde Mohamed. Je ne comprends plus rien, plus rien à cette justice. Mohamed est stoïque, il ne semble pas réagir. Nous non plus. Le silence est là, il persiste, aucun mot ne peut sortir.

Les policiers font se relever les trois hommes venus comparaître, ils sont en train de les faire sortir de la salle. Vite, vite, on se lève, on dit bien fort à Mohamed que ce n’est pas fini, qu’on est là, qu’on reste là avec lui, qu’il tienne bon.

Une autre collègue pleure. Je lève les yeux au plafond et regarde en l’air, il paraît que cela évite aux larmes de tomber sur les joues.

Nous sortons à notre tour de la salle d’audience. Mohamed est retourné sur son banc derrière la barrière. Nous restons là, nous voulons lui montrer que nous serons là jusqu’au bout. Je cherche à croiser son regard, mais il regarde son père. Et puis l’espace d’un bref instant, j’ai ses yeux, je lui donne mon sourire et toute ma force.

Ils ressortent du bâtiment comme ils sont venus, menottés, maintenus, encadrés par les policiers.

Nous applaudissons très fort ces policiers, et longtemps, jusqu’à ce qu’on nous dise de repartir, nous applaudissons très fort à cette justice injuste.

Mes mains rougies ont aussi applaudi très fort à ton courage Mohamed, et j’applaudirai encore très fort demain au lycée pour que tu entendes mon soutien. Et j’applaudirai encore plus fort, s’il le faut, à l’aéroport, pour que tu saches que nous ne t’abandonnerons pas. Que la France ce n’est pas que cela."

Collectif de soutien à Mohamed Abourar

Source : libeblog c'est classe 

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 20:19

Un an que ça dure. Un samedi par mois, au milieu des gens qu font leurs courses, ils déambulent dans les rues avec des photos immenses, dans le centre-ville de Lille. Sur les images, des sans-papiers. Les militants qui marchent avec la Ligue des droits de l'homme, pensent que l'«expo-mobile» du photographe Abdoulaye Sima peut faire changer le regard, contre la «traque» des sans-papiers. A l'approche des régionales, l'expo migre dans les quartiers.

 

Ils tiennent la photo à bout de bras en silence. Rue de Béthune, Grand Place, les badauds regardent passer cet instant d'art militant. Sur les photos, une femme, avec un enfant dans les bras, un homme en blouson, les membres d'une famille, les mains devant leur visage. Derrière chaque photo géante, une phrase, prononcé par l'homme ou la femme photographié : «J'ai cherché partout mon bonheur, je l'ai trouvé ici», a écrit une femme.

Ça s'appelle «Sans-papiers, ne plus vivre cachés», et tous les photographiés cachent leur visage. Il y a, explique la Ligue des droits de l'homme, une Mauritanienne qui fuit «l'excision», un Kabyle qui a fui «des menaces de mort» en Algérie, un Algérien qui n'arrivait plus à nourrir sa famille «et qui a trouvé un travail de maçon» à Lille. Tous ont peur de l'expulsion.

Refuser la «traque» des sans papiers, ajoute la LDH, c’est refuser «les contrôles d’identité au faciès», «les visites illégales au petit matin à domicile», refuser «que des fonctionnaires dénoncent des sans papiers qui se présentent à eux en confiance pour des démarches administratives», «qu’on emprisonne de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps dans des centres de rétentions des personnes n’ayant commis aucun délit», et aussi refuser «les poursuites judiciaires contre ceux qui les aident».

A l'approche des élections régionales, l'association s'agace d'un discours ambiant de «sélection» des étrangers : «Ils ont fui la guerre, la répression, la famine, arrêtons de ne pas les voir». Et ajoute : «Ils gardent nos enfants, prennent soin de nos vieux, nous servent dans les restaurants, font notre ménage, construisent nos immeubles. Avec ou sans papier, notre confort se bâtit sur leur exploitation».

H.S. -libelille.fr

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 20:16

Expulsé début septembre, le sans-papier kurde a obtenu un visa et atterri à l'aéroport de Blagnac lundi soir.

« Dépaysé mais trop content », c'est ainsi que Nevzat est arrivé, lundi soir, à l'aéroport de Toulouse Blagnac après quatre mois et demi d'absence. Nevzat Aksoy, Kurde de nationalité turque, avait fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire finalement appliquée début septembre. Interpellé chez lui, il avait dû quitter son épouse française et ses enfants le jour même de leur premier anniversaire de mariage. Placé en garde à vue dans les locaux de la police de l'air et des frontières, il avait embarqué quelques heures plus tard pour Ankara.

Un objectif : travailler

Il y a quelques jours, il a enfin obtenu son visa. « On a trouvé rapidement un avion, relate son épouse Stéphanie. On était très angoissés après quatre mois et demi. » Nevzat a reposé ses pieds en France ce lundi sous les applaudissements du collectif «Tournefeuille sans papiers» qui le soutient depuis ses premières démarches. « La première chose qu'il voulait ,c'est voir les petites, la grande était venue avec moi à l'aéroport. La toute petite, elle, ne s'est pas couchée. Elle l'attendait dans un fauteuil à la maison. »

Stéphanie avait dû se rendre en Turquie au mois d'octobre pour un entretien à l'ambassade. de son côté, Nevzat a dû satisfaire à différentes démarches dont des tests de Français. Aujourd'hui, ces quatre mois et demi d'angoisse sont derrière eux. Il bénéficie d'un visa l'autorisant à travailler. « C'est la vie qui recommence, commente simplement Stéphanie. Nous allons faire tamponner rapidement le visa et il espère rapidement travailler et trouver un emploi dans le bâtiment. »

Continuer le combat

Pour Nevzat, un nouveau rapport à la police et à la France s'instaure. « Il peut profiter de se promener en liberté et de marcher dans la rue sans rien craindre. »

Plus de 2 500 personnes avaient signé la pétition lancée par le collectif contre l'expulsion du jeune Kurde. « Nous disons vraiment un grand merci à tous les signataires ainsi qu'au collectif, à tous ceux qui nous ont soutenus. » Et si les temps difficiles sont désormais derrière lui, le couple n'entend pas pour autant rompre les liens avec ceux qui les ont soutenus. « On va continuer mais pour les autres, assure Stéphanie. Je veux me battre et voir ce qui va se passer. Vous savez, quand on a la chance d'être soutenus comme nous l'avons été, c'est tellement merveilleux. Il y a tellement de souffrance. »

De son côté, le collectif Tournefeuille sans papiers a accueilli la nouvelle du retour de son protégé avec une grande joie. Mais il pense aussi aux autres «sans papiers» toujours dans des situations incertaines. Roufia, Brahim, Anette, Aref, Eramis, depuis la création, il y a tout juste un an, du collectif, la liste des prénoms derrière laquelle se cachent des hommes et femmes aux parcours aussi divers que difficiles s'allonge.

www.tournefeuillesanspapiers.org

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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 10:34
Elle se prénomme Scolastique. Mais ses amis, en France, l'appellent plus souvent "mamie". Scolastique Zouga n'a que 65 ans, mais elle a la démarche mal assurée et les traits d'une vieille dame. Marqués par l'hépatite C qui lui a rongé le foie ces dernières années. Scolastique a une vie de vieille dame, elle habite une résidence pour personnes âgées de la Ville de Lyon. Sort peu. Ne fait pas de bruit. Se plaint de ses rhumatismes. Mais, depuis deux mois, elle n'est plus vraiment une vieille dame comme les autres. Voyant que son bilan hépatique s'améliorait cette année, la préfecture du Rhône a décidé de ne plus lui renouveler son titre de séjour, délivré à l'origine pour nécessité de soins. A 65 ans, cette camerounaise apprend à vivre avec la crainte d'une expulsion…

Scolastique a quitté le Cameroun en 2001. A cause de son hépatite. "On ne pouvait pas me soigner là-bas." Elle n'a pas d'enfant, plus de famille proche. Elle vend sa maison et ses affaires, et s'envole pour la France. Pays où elle ne connaît personne. Pays dont elle ne connaît rien. "Je pensais que c'était comme en Afrique. Je croyais je n'avais qu'à demander où est l'hôpital". En fait de soins, Scolastique passe les premiers temps de sa vie en France dans la rue, à Lyon. C'est là que l'ont trouvée Catherine et Armand. Le couple est également camerounais ; ils sont originaires de la même région que Scolastique. Ils vont la prendre en charge, la mettre en contact avec les services sociaux. Scolastique sera d'abord hébergée en foyers d'urgence, puis prise en charge par l'Armée du Salut, et enfin aura une place dans une résidence sociale pour personnes âgées de la Ville de Lyon(...)

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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 22:48
Tous le pensaient en vol vers la Grèce. Mais Jamal s'est volontairement blessé, hier, au centre de rétention, provoquant son passage devant le juge de la liberté et de la détention qui l'a libéré.

Mais pour lui et Karim, « le combat continue ».
Hier, 5 h 38. Au téléphone, Dominique Wattelet affolée. Son protégé afghan Jamal, 25 ans, va sortir du centre de rétention de Lesquin direction Roissy et la Grèce, sans passer devant le juge de la liberté et de la détention. « On ne sait plus quoi faire », désespère-t-elle.
9 h 30, palais de justice de Lille. Le rassemblement prévu la veille est maintenu, une quinzaine de personnes soutiennent Karim, quant à lui libéré mercredi. Deux heures après, tous apprennent qu'en fait, Jamal, par désespoir, s'est cogné front et bras sur une table du centre de rétention au moment de sortir. Il n'est pas dans l'avion vers la Grèce, mais au CHR de Lille. Il expliquera plus tard qu'une fois les menottes au poignet, il a eu « peur de perdre sa famille française ». Le fatidique délai de 48 heures entre l'interpellation et l'expulsion effective va être alors franchi. Selon la procédure 35 bis, la préfecture est obligée de demander la prolongation de la rétention au juge de la liberté et de la détention. (...)

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Nordeclair.fr

 
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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 21:15

Il s'agissait d'un simple suivi de leur demande d'asile. Karim et Jamal, deux clandestins afghans, ont été « cueillis », hier à Lille, à la préfecture par les services de police.

La Cimade a saisi la Cour européenne des droits de l'Homme.
JUSTINE FAIDERBE >
lille@nordeclair.fr

Les nerfs de Dominique ont lâché dans le bureau de la Cimade. « Imaginez la galère dans laquelle ils vont repartir, c'est horrible ! » La tête dans les mains, l'informaticienne pleure. Karim et Jamal, les deux Afghans qu'elle hébergeait avec son mari depuis quatre mois à La Madeleine, ont été emmenés quelques heures plus tôt au centre de rétention de Lesquin. Interpellés vers 14 h dans l'un des bureaux de la préfecture de région, à Lille, parce qu'en situation irrégulière.

 


Dominique et Bernard Wattelet croyaient à un rendez-vous concernant la demande d'asile des deux jeunes hommes, mais la « mesure de remise exécutoire aux autorités compétentes de l'État dans lequel ils ont fait leur première demande d'asile » figurant sur la convocation était supposée les avertir que, derrière la porte, trois policiers attendaient Karim et Jamal. « Mais on ne l'a pas comprise, s'excuse presque Dominique. Sinon, on ne serait pas venus. » « Tout s'est passé très vite, reprend-elle. On était interloqués et les garçons tellement choqués qu'ils n'ont opposé aucune résistance. » Arrivés dans la métropole lilloise quatre jours avant le démantèlement de la « jungle » de Calais, Karim et Jamal, 19 et 25 ans, ont un parcours semblable aux milliers d'autres migrants qui ne rêvent que de l'Angleterre : une famille persécutée, la mort « aux trousses », dit Dominique, une fuite longue, pénible. Des désillusions. Il y a quelques jours encore, ils répétaient aux Wattelet qu'ils voulaient vivre en France. « Ils ont appris à parler notre langue en trois mois, ont retrouvé des habitudes, voient des copains, explique Bernard. Karim, qui a travaillé comme interprète en Afghanistan pour l'armée américaine, veut même reprendre ses études. » 
« La procédure normale » 
Jamal, lui, n'a jamais voulu raconter son histoire. « On savait juste qu'il n'avait plus de maison. Il veut être peintre », continue Dominique qui se sent aujourd'hui « honteuse de son pays ». « On ne demande rien à personne, aucune aide financière, aucun soutien. On les a accueillis chez nous comme des fils, avec l'accord de la préfecture, et on nous piège. » Selon le règlement de Dublin, Jamal et Karim devraient être reconduits en Grèce, « premier pays européen où ils ont été identifiés et demandeurs d'asile », explique un porte-parole de la préfecture qui affirme aussi que « les interpellations en préfecture ne peuvent être effectuées que dans ce strict cas de figure : c'est la procédure normale ».
Alertée de la situation hier après-midi, la Cimade, qui considère que la Grèce ne respecte le droit d'asile, a saisi en urgence la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH). Qui a aussitôt exigé du gouvernement français la libération de Karim. Elle devrait intervenir ce matin. Quant à Jamal, le recours est encore en étude. A priori soit il sera relâché, soit son expulsion sera suspendue en attendant la décision de la CEDH. Mais Dominique ne lâche pas : « Là ou en Grèce, je lui ai dit que de toute façon, je viendrais le chercher. On a prévu de partir en vacances à quatre. »

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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 21:11

Arrivé en octobre, le jeune Pitshou est prisonnier de la jungle administrative.

 
Des murs blancs pour seul horizon. Voilà à quoi en est réduit depuis un peu plus de trois mois Pitshou, 16 ans, sans-papiers, d'origine congolaise. Accueilli dans le centre de pédiatrie du Chiva suite à son hospitalisation début octobre, le jeune homme n'a pas quitté sa chambre depuis, alors qu'il ne nécessite aucun soin depuis bien longtemps (voir notre édition du 9 octobre 2009). Logiquement, l'adolescent aurait dû être pris en charge par les services sociaux dès sa sortie, comme l'avait demandé le procureur Leroy. Et pourtant, aucune solution n'a été proposée, si ce n'est un prolongement de son séjour à l'hôpital initié par le personnel, désireux de ne pas laisser le jeune homme à lui-même. Une solution à double tranchant. Pris en charge, le mineur ne peut cependant pas sortir sans autorisation de l'hôpital. Pour lui, le havre s'est transformé en prison blanche. « La faute au manque de places disponibles en foyer d'accueil », selon le conseil général, à qui incombe la responsabilité de l'aide sociale à l'enfance. Pas d'accord, estime Christian Morisse, le responsable de RESF en Ariège : « Tous les centres du département n'ont pas été sollicités et des places sont disponibles dans des familles d'accueil ». Dans une lettre adressée début décembre au conseil général, au préfet et au Chiva, l'association demandait l'autorisation provisoire de sortie du jeune congolais, afin de passer les fêtes à l'extérieur du centre hospitalier. Une missive jamais reçue, selon les services du siège de l'instance départementale. Pitshou a donc passé les fêtes entre les brancards et les perfusions. Le conseil général assure qu'une procédure de prise en charge par France Terre d'Asile a été entamée à la mi-décembre et serait sur le point d'aboutir. En attendant, Pitshou semble faire office de patate chaude entre les mains des différentes administrations. Le conseil général estimant que les finances départementales ne pouvaient plus se permettre d'assumer des responsabilités découlant de la politique de l'État en matière d'immigration. Et ce conflit a un coût. A 560 € le coût de la journée d'hôpital, la Sécurité Sociale a déboursé un peu plus de 50 000 € depuis le début de l'affaire. Un chiffre à méditer quand on sait que la journée en centre d'accueil s'élève à 150 €, à la charge du département.

Source : ladepeche.fr 

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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 20:19
Venus d'Afghanistan, des jeunes - certains n'ont pas 16 ans - dorment sur les berges du canal Saint-Martin depuis plusieurs mois.

C'est la guerre qui les a jetés à 8000 kilomètres de chez eux, dans les rues du Xe arrondissement de Paris.

Ce mardi soir, ils sont plusieurs dizaines sous le pont de la rue Louis-Blanc, agenouillés près du feu, suffisamment proches les uns des autres pour se tenir chaud.

Sahil a 17 ans, il parle anglais. Il est à Paris depuis vingt jours, peut-être trente, il ne se souvient pas. Toutes ses nuits, il les a passées là. De longues nuits. Interminables, glacées.

Sahil - ce n'est évidemment pas son vrai prénom - porte un sweat à capuche blanc et une écharpe beige. Pas de manteau, pas de bonnet, pas de gants. « J'ai froid mais ça va », répète-t-il. La peau mate, les yeux légèrement étirés et une fine barbe noire ; il est très beau.

Sahil a quitté Jalalabad en septembre. C'est son cousin, plus âgé, qui lui a procuré l'argent et les faux papiers nécessaires à son départ. C'est par avion qu'il rejoint la Grèce. Là, un de ses amis le loge et le nourrit moyennant quelques euros. La colocation dure deux mois avant un nouveau vol vers l'Italie. Le séjour tourne court, il faut repartir vite, la police est plus « vigilante » qu'ailleurs et surtout, pour Sahil, la destination à atteindre est la France, le « pays des droits de l'homme ». A la mi-novembre, il descend enfin à la gare de Lyon.

L'entretien est régulièrement interrompu pour traduire les questions aux autres garçons. « Je n'ai jamais pris l'avion », intervient Khaled, 16 ans, « avec les autres, on a pris un camion pour l'Iran. »

Sahil reprend. Du quai de la gare, il a rejoint les berges du canal, point de ralliement des réfugiés. « Où aller d'autre ? Je suis venu seul, je suis seul. » Il ne connaît personne d'autre à Paris, ne parle pas français et n'a plus un rond. 

Lire la suite sur Rue89 
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