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Qui Sommes-Nous?

  • : Le blog de Fontenay pour la Diversité
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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 10:12
DESINTOX

Le 24 juin, sur France Inter, le ministre de l'immigration a nié un cas de "délit de solidarité " évoqué par Libération. Au prix d'une grande mauvaise foi.

CEDRIC MATHIOT - Libération.fr

Intox

Nier, encore et toujours. Jusqu’à la mauvaise foi, jusqu’au mensonge. Le ministre de l’Immigration s’accroche à son credo : «Le délit de solidarité n’existe pas.» Y compris quand Libération lui apporte la preuve du contraire.

Le 24 juin, Gilbert Laval, correspondant de Libé à Toulouse, raconte l’histoire de Salimou Fofana, Guinéen en situation régulière, jugé devant le tribunal de grande instance de Rodez pour avoir parfois hébergé un compatriote sans papiers.

Ce matin-là, Eric Besson est l’invité de la matinale de France Inter. Lors de la revue de presse, Frédéric Pommier reprend l’article de Libé et interroge ainsi le ministre. «Une peine d’au moins cinq mois a été requise contre Salimou Fofana, pour avoir occasionnellement hébergé, parfois nourri, un compatriote sans papiers. Si l’on parle de délit d’humanité, êtes-vous d’accord cette fois pour dire que cela existe, M. Besson» ?

«Non, absolument pas, rétorque le ministre, qui affirme: sur cette affaire, je veux vous faire noter que le procureur d’une part et le préfet d’autre part ont dit que l’affaire était beaucoup plus large, les faits reprochés beaucoup plus larges que ceux que vous venez de citer, et que l’affaire d’immigration illégale était incidente, annexe, par rapport à l’affaire principale.»

Et de conclure : «Quand je dis que le délit de solidarité n’existe pas, je dis quelque chose de simple : il n’y a pas de bénévole, d’humanitaire, ou de particulier qui ait, en France, en soixante-cinq ans, une seule fois été condamné pour avoir aidé, hébergé, nourri, conduit dans sa voiture, etc. un étranger en situation irrégulière.»


Désintox

Résumons le propos du ministre : si Salimou Fofana a été jugé, si cinq mois ont été requis contre lui, c’est parce que les faits étaient plus larges que la seule aide à un clandestin. Eric Besson est fidèle à sa ligne. Au prix d’une grande mauvaise foi. Dans sa défense têtue, le ministre n’a raison que sur un point, anecdotique par ailleurs : l’«affaire d’immigration illégale» - telle qu’il la nomme - est effectivement une procédure incidente. (...)

Lire la suite sur Libération.fr

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16 juin 2009 2 16 /06 /juin /2009 20:39

COMMUNIQUÉ COMMUN LDH/RESF

Le 15 juin 2009 

 Deux « aidants » doivent être jugés prochainement.

Après l’interpellation en février d’un responsable de la communauté d’Emmaüs de Marseille et d’une militante de Terre d’Errance à Coquelles, les ministres successifs de l’immigration et de l’identité nationale ont nié qu’il existe en France un délit de solidarité.

Pourtant, le 17 juin, un homme comparaitra devant le tribunal correctionnel de Rodez pour avoir hébergé, nourri et conservé les documents d’un ami venant, comme lui, de Guinée.

Ce gouvernement transforme la solidarité en délit.

Pourtant, le 21 juillet 2009, une femme comparaîtra devant le Tribunal Correctionnel de Foix pour avoir hébergé et soutenu un mineur, jeune afghan de 16 ans. Or elle a réclamé longtemps, et en vain, que la collectivité publique assume sa responsabilité en le prenant en charge. Et la Convention internationale des Droits de l’enfant et les lois françaises font obligation de venir en aide à un mineur isolé et égaré.

Ce gouvernement transforme l’assistance aux mineurs en délit.

Monsieur Besson affirme que le délit de solidarité n’existe pas. Or c’est bel et bien sur le fondement de cette qualification pénale que ces poursuites sont engagées. Monsieur Besson doit le reconnaître : ce délit existe, et la loi doit changer.

Nos organisations, unies avec beaucoup d’autres dans un même combat pour faire changer la loi, réclament que les aidants, qu’ils soient associatifs ou simples citoyens, ne puissent plus être poursuivis sur le fondement de l’article 622-1 du code CESEDA.

Elles assurent les deux personnes poursuivies de leur solidarité et de leur soutien.

Elles exhortent les tribunaux à résister à cette politique pénale scandaleuse, et à prononcer des relaxes.

Elles encouragent les citoyens à signer la pétition « délinquants solidaires » sur le site www.delinquants-solidaires.org

Elles demandent aux parlementaires de la majorité comme de l’opposition d’unir leurs efforts pour que la loi française en matière d’immigration respecte les règles minimales de décence, d’humanité, et de respect des droits.

 

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25 avril 2009 6 25 /04 /avril /2009 09:00
A lire, cet excellent papier de libeorleans.fr , qui illustre une fois de plus l'humanisme "à la Besson" : 

SANS PAPIERS. Qualité incontestable des lois françaises sanctionnant les sans papiers, elles affichent toutes une véritable impartialité. Hommes, femmes et enfants sont traités avec le même égard. À cette exception près que les femmes, au moins dans le Loiret, semblent jouir d’un certain privilège. Ceci grâce au bon vouloir du préfet et de son zélé secrétaire général. Pour preuve, ces deux récents cas frappés du sceau de la justice républicaine. D’un côté, voici Hanane, une jeune femme marocaine mariée de force dans son pays, rapatriée à Pithiviers par son nouveau propriétaire, un cousin bénéficiant de la double nationalité, et installée dans une belle-famille peu hospitalière. Servant de bonne à tout faire, puis insultée et violentée, la bougresse a osé quitter le domicile conjugal pour entamer une procédure de divorce. Manque de chance, elle n’a pas subi ces brimades trois années durant, délai obligatoire pour se voir attribuer un titre de séjour de dix ans. (Lire la suite...)
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2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 21:19

Depuis presque deux ans, les bénévoles de Terre d’errance sont présents au côté des réfugiés sans asile du camp de Norrent-Fontes pour leur apporter une aide de première nécessité mais aussi leur consacrer un peu de temps, leur parler, les rencontrer.

Le 18 février dernier, la Police aux Frontières a arrêté Monique, une bénévole de l’association chez elle et l’a mise en garde à vue pour « aide au séjour irrégulier en bande organisée ».
Treize migrants ont également été arrêtés le même jour sur le camp. Quatre d’entre eux sont toujours emprisonnés.

Depuis, il semblerait que l’État soit engagé dans une stratégie de découragement qui passe par l’intimidation des bénévoles et une répression policière accrue à l’égard des migrants (surveillance de la gare de Lillers, interventions sur le parking et le camp, utilisation des matraques et des gaz lacrymogènes, communiqué de presse hostile…).

Or le souhait de l’association est de contribuer à un débat serein sur la question des migrants et de faire partager à tous l’expérience qu’elle a acquise à leur côté depuis près de deux ans afin que soit enfin engagée une réflexion de fond sur la question des migrants et que puissent émerger des solutions justes qui respectent les libertés et la dignité de tous. C’est l’objet de cette lettre ouverte.

Petit à petit, au fil de leur engagement, les bénévoles sont devenus les récepteurs de centaines d’histoires de vie qui leur ont permis de répondre à ces questions incontournables que l’État n’aborde pas : d’où viennent ces hommes et ces femmes ? Qui sont-ils ? Pourquoi ont-ils dû quitter leur pays ?
Comment sont-ils arrivés en Europe, puis dans les fossés de Norrent-Fontes ? Pourquoi et comment vont-ils en Angleterre ?

À Norrent-Fontes, tous les réfugiés sont Érythréens. Aucun n’est expulsable car ils seraient automatiquement enfermés et torturés, voire tués. Tous reçoivent un statut de réfugiés ou une protection humanitaire où qu’ils fassent leur demande d’asile. Mais la plupart n’ont pas le droit de la demander en France, ils sont prisonniers du règlement Dublin 2, mis en place en 2003, qui les oblige à rester dans le premier pays européen qu’ils ont foulé, à savoir l’Italie.

En Italie, tous passent par des camps d’identification et d’expulsion où ils sont fichés par prise d’empreintes digitales. À la suite de quoi, ils reçoivent des papiers d’un an, parfois deux ou trois, avant d’être laissés livrés à eux-mêmes dans un pays inconnu à la première gare près du camp.
Après avoir tant cru en l’Europe et laissé derrière eux tant de compagnons d’infortune qui ne la verront jamais, ils découvrent ce que veut dire être réfugié en Italie : pas de logement mais des squats sans eau ni lumière, pas de cours d’italien, pas d’aide financière mais la seule charité pour manger et changer de vêtements. Puis la xénophobie, les attaques racistes, le refus des carabinieri (policiers) de reconnaître la valeur des papiers présentés, les difficultés et les délais de renouvellement de ces protections au rabais. Et surtout, pas d’emploi.

De fait, ils ne peuvent qu’écouter ceux qui ont atteint l’Angleterre, la Suisse ou la Norvège. Ils reprennent la route. Simplement. Parce qu’être réfugié en Italie est insupportable. Ils n’ont besoin d’aucune aide pour se déplacer. Seulement du bouche à oreille. Ils arrivent chez nous et se cachent dans les camions pour passer en Angleterre. Là-bas si par chance on ne trouve pas leurs empreintes dans le fichier Eurodac sur les étrangers et les demandeurs d’asile, ils obtiennent le statut de réfugié pour cinq ans. Sinon, ils sont rejetés et renvoyés en Italie.
Tous disent qu’ils se doivent d’essayer une fois le passage en Angleterre pour savoir si l’Italie a mis leurs empreintes dans le fichier. Car rien n’est automatique. Aucun gouvernement ne respecte les règles. Il est donc toujours possible que ça marche.

Si on les expulse d’Angleterre vers l’Italie, ils ont au moins appris, pour l’avoir vu, qu’il est possible de ne pas dormir dehors ou dans les squats et qu’il est possible de travailler.
Alors dès leur expulsion à l’aéroport de Rome, ils font demi-tour et se remettent en route. Ils reviennent en sachant cette fois qu’ils seront condamnés à rester clandestins en Angleterre mais qu’ils pourront au moins économiser et envoyer un peu d’argent à la famille restée au pays. Car tous ces jeunes qui ont entre 17 et 30 ans, savent, en quittant le pays, qu’ils ont à assumer un double sacrifice : celui de vivre un exil long et périlleux et d’être, une fois parvenus à destination, la seule ressource des vieux et des enfants restés au pays.

Contraints de gagner la vie comme travailleurs clandestins en Angleterre, ou comme fermeurs de portes en France, ils envoient l’argent en Érythrée. Ils ne font donc pas cela pour s’acheter une vie de pacha dans la jungle ou pour engraisser une filière qui piloterait ça de loin mais pour aider leurs familles prisonnières de pays pauvres et tyranniques.
Travailleurs clandestins en Angleterre, ils vivent de salaires au rabais, sans accès à la santé, sans possibilité de se marier donc sans foyer, sans espoir d’ascension, sans futur. Alors régulièrement ils se risquent à nouveau à demander un statut, sortent de la clandestinité et sollicitent de nouveau l’asile auprès du gouvernement anglais. Le plus souvent, on retrouve leurs traces et on les réexpulse.

Certains errent ainsi pendant des années, au coeur de l’Europe, prisonniers de la misère et du règlement Dublin 2 qui pour eux est synonyme d’impasse, de séjours en centre de rétention — ces prisons pour innocents étrangers —, de séjours dans les squats italiens et de séjours dans les jungles du Pas-de-Calais.
Car dans la région non plus aucune chance n’est laissée à ceux qui ont déjà été fichés ailleurs.
La seule voie possible c’est un retour direct à la jungle, aux zones d’attente, de transit, de rétention, le goulot d’étranglement du Pas-de-Calais. Certains en sont à leur cinquième année d’errance, avec combien de tentatives de demande en France ou ailleurs ?

Survivre en tant que femme, homme, adolescent ou famille dans des zones de non-droit, dans une vie clandestine, sans devenir esclave de gens peu scrupuleux, implique nécessairement des formes d’organisation. Toutes ne sont pas mafieuses et prétendre le contraire c’est se débarrasser à bon compte de la complexité des problèmes.

Il y a un an, les réfugiés sans asile de Norrent-Fontes se sont dressés contre ceux qui les exploitent.
Ils ont pris conscience, aidés en cela par l’association, que leur qualité de migrants ne leur pas ôte tous les droits et qu’ils pouvaient porter plainte auprès de la police française contre ceux qui contrôlaient alors le lieu de passage et les exploitaient. À cette occasion, des bénévoles de Terre d’errance ont surpris la visite d’une voiture immatriculée en Belgique, conduite par des ressortissants soudanais et kurdes qui pourraient être liés à un réseau mafieux important.
L’association a proposé son témoignage à la justice qui jusqu’à aujourd’hui ne lui a pas répondu. Quelques mois plus tard, une expédition punitive a été menée sur le camp par ces mêmes mafieux qui ont assassiné le jeune Mansour. Là aussi l’association a proposé son aide aux autorités judiciaires pour faire avancer l’enquête. Aucune réponse.
Encore quelques mois plus tard, la police aux frontières plaçait Monique en garde à vue, dans le cadre d’une commission rogatoire diligentée par le parquet de Béthune.

L’association ne comprend pas cette logique qui néglige la piste des criminels pour s’attaquer à des innocents. Elle continue d’espérer des éclaircissements de la part de la justice. Livrés à eux-mêmes après le départ des passeurs, les réfugiés n’ont pas eu d’autres choix que de s’organiser pour répondre à ceux d’entre eux qui ont encore une chance en Angleterre. Ils ont repris possession de leur parcours et se sont demandés qui voulait bien fermer la porte derrière eux.
Alors être passeur ce n’est, ni plus ni moins, qu’ouvrir et fermer des portes de camion pour des gens qui ont besoin d’aller en Angleterre pour demander l’asile. Le mot passeur est un mot couperet dans lequel l’État fait disparaître la complexité de la situation, le marasme juridique et le destin personnel de ces hommes.

On ne gagne rien à enfermer l’humain dans une terminologie qui le déshumanise. Quand on prend le temps de les rencontrer, humainement, on s’aperçoit que cette période d’activité où ils se sentent utiles leur redonne une valeur, une raison d’exister, à eux qui ne se voient aucun futur.
Alors sachant cela, comment juger ?
Sachant cela, comment gérer ?
De cette jungle, de ces histoires et de ces gens. À présent qu’est-ce qu’on fait ?

On peut fermer les yeux. Toujours. S’en laver les mains. Mais on peut aussi essayer d’y faire face, coller au terrain pour être le dernier rempart contre les dérives humaines, s’assurer que tout se passe pour le mieux, qu’il n’y ait ni violence, ni vol, ni abus, pour sauvegarder la dignité de chacun, pour la protection des plus faibles.

Et l’État quant à lui peut renoncer à la répression, accepter qu’il subsiste bel et bien un énorme problème, que la fermeture de Sangatte n’a rien réglé, qu’elle a même aggravé les choses, que la criminalité se nourrit des conditions indignes dans lesquelles les réfugiés sans asile sont maintenus.
Comprendra-t-il qu’accueillir ces hommes et ces femmes, les abriter, le temps qu’ils obtiennent l’asile dans un pays où ils auront une réelle chance de s’intégrer, ce serait non seulement plus humain mais aussi plus efficace pour lutter contre la criminalité et prévenir les accidents ? Et que si ces gens arrivent ici, ce n’est pas du fait des passeurs qui ne sont que le symptôme, mais du fait des déséquilibres insupportables de notre monde et de la démission des pays riches face à cette injustice ?

Tout pourrait rester en l’état. Les âmes charitables et les humanistes continueraient de jouer le rôle du petit pansement jeté sur une hémorragie, les réfugiés de déambuler sur nos routes, dans nos champs, dans nos villes et les différents services de police d’orchestrer la valse des résultats chiffrés et des gardes à vue inutiles, tout en martelant que si les réfugiés sont là, c’est à cause des passeurs, sans se poser la question de savoir quels hommes et quelles histoires se cachent derrière ces mots.
Nous voulons que l’émoi suscité par l’arrestation de Monique Pouille et relayé par la sortie du film "Welcome" soit l’occasion d’enfin ouvrir une réflexion de fond sur la question des réfugiés sans asile abandonnés dans la région et dans toute l’Europe depuis des années.
Abandonner les exilés aux seuls habitants et à la loi des fossés n’est pas une politique, c’est une lâcheté qui ne respecte ni l’Étranger,ni le Citoyen. Le drame de l’après-Sangatte a trop duré.

Aujourd’hui il est temps d’affronter les racines du problème et de réfléchir. _ Comment en est-on arrivé là ? Combien de jeunes désoeuvrés rempliront nos prisons pour avoir permis à leurs frères d’avancer ? Pour n’avoir pas eu d’autres alternatives ? Comment la population des environs se trouve-t-elle abandonnée comme eux dans des jungles que l’État et l’Europe ne veulent pas voir ? Une poignée de citoyens comme seuls garants de la dignité humaine dans des zones de non-droit. Nous en sommes vraiment là ?
Tout pourrait rester en l’état. Combien de temps ?
Tout pourrait changer si on s’écoutait. Tous.
Ça ne tient qu’à nous, qu’à vous. Au courage commun de défendre notre devise. Il y a des moments où l’histoire s’écrit en posant cartes sur table pour pouvoir construire un après.

Nous demandons à l’État d’entendre enfin la voix de ceux qui font face là où tout le monde fuit et de considérer plus justement ces hommes et ces femmes qu’il néglige ou qu’il jette en prison alors qu’ils fuient la misère et la tyrannie. Nous refusons les fausses solutions policières, la criminalisation des migrants et leur enfermement.
Le projet actuellement négocié entre la France et le Royaume Uni qui envisage la construction à Calais d’un camp de détention ( !) pour les migrants, géré par les autorités britanniques, est terrifiant. Nous y voyons une dérive sinistre à laquelle nous nous opposerons résolument.

Pour autant, nous continuons d’espérer que la France et les États européens entendront notre appel en faveur d’une politique de l’immigration digne des valeurs qui ont fondé nos républiques.
Nous sommes prêts à rencontrer les autorités pour en débattre.

Entre-temps, nous invitons tous les citoyens européens à signer le Manifeste pour la défense des migrants et de ceux qui les aident sur le site de l’association :

http://terreerrance.wordpress.com/

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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 11:47

Son rendez-vous à la Sécurité sociale s’est terminé au poste de police. Helder Dos Santos, un angolais « malade et gravement handicapé » accueilli par la communauté Emmaüs d’Auxerre, avait rendez-vous, le 3 février, à la Caisse primaire d’assurance maladie de l’Yonne, pour examiner son dossier social. Mais un agent de la caisse « a appelé la police qui est venu procéder à l’interpellation sur place » de ce compagnon sans titre de séjour, accuse le président d’Emmaüs Yonne dans un courrier envoyé, le 11 février, au directeur de la CPAM et rendu public hier, 18 février, dans le quotidien régional, l’Yonne républicain.

 

Hubert Trapet « proteste vivement contre une telle pratique de délation par la Caisse primaire (…). On aurait pu s’attendre à une autre attitude de la part d’un organisme comme le vôtre, porteur d’un idéal de solidarité à l’origine de la fondation de l’Assurance Sociale dans notre pays ». Selon l’Yonne Républicain, Helder Dos Santos a été remis en liberté pour des raisons médicales.

Source : Faireface

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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 22:24
"Fait divers : en quelques lignes"... C'est l'intitulé d'un résumé d'article paru dans les Dernières nouvelles d'Alsace. 
C'est froid, c'est glaçant... La méthode des flics, comme le résultat : trois jeunes kurdes (des "personnes". A prendre dans le double sens du terme...)  renvoyés dans les geôles turques :

"STRASBOURG: des Kurdes au centre de rétention de Metz. - Samedi matin, les policiers ont contrôlé certains bus de manifestants kurdes ralliant le cortège strasbourgeois pour réclamer la libération de leur leader Abdullah Öcalan (DNA d'hier). Parmi les familles inspectées, quatre personnes - âgées de 21 à 33 ans - étaient en séjour irrégulier. Placées en garde à vue, elles ont été conduites au centre de rétention de Metz."
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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 22:12

Record battu. Le 13 février, 251 personnes étaient enfermées au Centre de rétention administrative (CRA) 25wfbbzh de Mayotte pour une capacité théorique de 60 places. Soit, dans le détail, 65 femmes, 120 hommes, 46 mineurs âgés de plus de 2 ans, 17 mineurs de moins de 2 ans, et 3 gardés-à-vue.

Cet épisode rappelle celui révélé, en décembre, par Libération. Nous avions alors mis en ligne sur notre site Internet une vidéo tournée par un agent de la Police aux frontières (PAF) à l'intérieur de ce même CRA. On y voit des dizaines d’hommes entassés dans une pièce dont la grille est fermée à double tour. Et à quelques mètres, tout près des poubelles où se trouvent les restes du repas, des femmes et des enfants couchés sur des matelas de fortune. Ces images avaient suscité une forte émotion. Et Amnesty International avait exigé des autorités françaises qu'elles "mettent un terme aux conditions de rétention, indignes et inhumaines".

La préfecture avait alors affirmé que la situation, le 22 octobre, date à laquelle la vidéo avait été tournée, était "exceptionnelle". C'est "le seul jour, sur les quatre derniers mois, où le chiffre de 200 retenus a été dépassé", s'était-elle défendue. Selon elle, les autorités comoriennes, d'où sont originaires la plupart des clandestins, avaient à l'époque "compliqué", voire même "interdit à plusieurs reprises" les opérations de reconduite. !...)

Lire la suite sur le Libéblog Hexagone

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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 20:36
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Samedi 31 Janvier 2009

Anne Combarnous est la dernière mère de famille à avoir vu Avetis Abrahamian à l'école Gaston-Phoebus de Pau. « C'était lundi, il était 18 h 30, je venais chercher mon fils. J'ai croisé Avetis, il était bizarre. Je lui ai demandé ce qui se passait. Il m'a dit qu'il venait chercher Arman, qu'il ne pouvait pas parler et que Margareta avait été arrêtée avec Marek. Il est entré dans l'école. Sur le trottoir, il y avait deux personnes en civil que je ne connaissais pas. Ils sont partis avec Avetis. »

Le soir même, le couple arménien et ses deux enfants de 9 et 2 ans étaient placés en garde à vue à la police de l'air et des frontières de Billère. Dans la nuit, ils ont été transférés au centre de rétention de Cornebarrieu, près de Toulouse. Le mercredi matin, à 6 h 30, sous les yeux de son frère, Avetis et sa femme Margarita, ainsi que leurs deux enfants, ont été mis dans un avion, direction Erevan, en Arménie. Après une halte en ex-Tchécoslovaquie, ils ont atterri à Erevan, à 19 h 30.


Opposant au régime

Depuis, Anne, marraine républicaine d'Arman et Jean-Marie Mong, son parrain, n'ont plus de nouvelles. Ils ont simplement su par le frère qu'Avetis avait été retenu à l'aéroport d'Erevan. « La maman l'a appelé pour dire que son mari n'était pas ressorti de l'aéroport et qu'elle était seule avec les enfants. »

Cette dernière information a bouleversé de nombreux Palois, du Réseau éducation sans frontière (RESF) à France Terre d'asile, en passant par la Cimade et la Ligue des droits de l'homme et d'autres encore. De nombreux élus ont également fait part de leur colère, dont la maire de Pau, Martine Lignières-Cassou.

Selon Jean-Marie Mong, Avetis Abrahamian appartenait à un parti politique d'opposition arménien, le parti Anrapetyun, dirigé par Souren Khatchaprian. « Il aurait fait campagne pendant la présidentielle contre le président élu. » C'est la raison pour laquelle il aurait fui son pays après avoir subi plusieurs arrestations.

Arrivé sur le sol français en 2005, le couple a ensuite suivi le difficile parcours des demandeurs d'asile. La Commission nationale du droit d'asile à Paris, le refus, le recours, l'obligation de quitter le territoire français, le recours au tribunal administratif de Pau, la cour administrative d'appel.

Pour la vie quotidienne, le centre d'accueil des demandeurs d'asile de Pau, l'hôtel et enfin le petit appartement de la rue du 14-Juillet à Pau.

Arman était scolarisé à Gaston-Phoebus depuis la grande section de maternelle. Cette année, il était en CE2. Sa maîtresse décrit un enfant qui avait de bonnes bases et qui parlait un excellent français, sans accent. Elle était présente hier devant l'école avec ses collègues et les Atsem. « C'est le septième gamin qui disparaît dans cette école. Restons vigilants, restons unis dans un esprit social et de solidarité », a exprimé Jean-Jacques Le Masson, de RESF.

Marie-Massou dit Labaquère, présidente de la Ligue des droits de l'homme, qui n'a pu être présente, ne peut retenir sa colère : « Il faut revoir le droit et permettre que les recours soient suspensifs. Ensuite, il faut arrêter de traiter les gens comme des chiens ! Ils n'ont pas de papiers, mais ils ont des droits ! Ils sont partis sans avoir le droit de faire une valise, sans savoir où ils allaient. On leur a menti. Le préfet a tout préparé et s'est débrouillé pour que la famille ne passe pas devant le juge de la liberté et de la détention. C'est honteux pour la France. »

La préfecture n'a pas souhaité « faire de commentaires » sur ce dossier.


Auteur : odile faure - Sud-ouest.fr
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29 décembre 2008 1 29 /12 /décembre /2008 21:06
par Sophie Foch-Rémusat, professeur de philosophie en lettres supérieures

Philosophe et militante du RESF, j’étais présente dans l'avion à destination de Kinshasa avec trois autres philosophes, le 16 décembre, au cours duquel la reconduction de trois sans-papiers nous a amenés à intervenir, à poser des questions. L'un d'entre nous a été débarqué de force. Deux autres ont été interpellés à notre retour en France et placés en garde à vue pendant onze heures (lire le «rebond» de Sophie Foch-Rémusat, Yves Cusset et Pierre Lauret dans Libération du 24 décembre, ndlr).

Protestations de passagers, réticences de certains membres du personnel navigant, refus d’embarquement de certains commandants de bord, débarquements forcés de passagers qui sont ensuite poursuivis, voire débarquements de tout l’avion : de plus en plus fréquents, de tels faits prouvent que la politique d’expulsion d’étrangers, en plus d’être injuste, se révèle impraticable. Est-ce la vocation de la police de courir après des grands-pères, des pères et des mères des famille, d’emprisonner des petits enfants en centre de rétention administrative, puis, le cas échéant, de poursuivre des citoyennes et des citoyens innocents dont le seul tort est de s’émouvoir de ce qui leur paraît une injustice flagrante ?

Mais surtout, de quel délit accuse-t-on les sans-papiers ? Ce qu’on leur reproche, n’est-ce pas essentiellement d’avoir une autre idée de ce qu'est l'humanité, plus haute, fidèle aux principes où notre civilisation prend sa source – la Bible en effet, enseigne que Dieu a donné la Terre en indivision à tous les hommes ? Etre humain, nous dit Kant, ce n’est pas être libre, car il pourrait exister des êtres de raison sur d’autres planètes ; ce n’est pas non plus avoir une histoire, car le sujet de l’histoire, c’est l’espèce humaine. Etre humain, c’est, en réalité, avoir la terre en partage.

Forts de cette belle idée, qui fut aussi la nôtre, des hommes et des femmes franchissent des frontières, se croient libres d’arpenter le terre et de s’établir où bon leur semble, au gré de leurs désirs ou en fonction de dures nécessités. Nous ne pouvons pas tenir cela pour un délit ou pour un crime. Il nous faut donc nous demander : qu’est-ce que cela signifie avoir la terre en partage, aujourd’hui, dans les conditions économiques, environnementales et politiques du monde tel qu’il est ? Quelles formes nouvelles doit et peut prendre ce partage ?

Nous vivons en Europe dans un régime de souveraineté partagée. Parfois cela nous trouble et nous inquiète. Est-ce une raison pour compenser ce que nous pensons être un abandon de souveraineté par une exacerbation du sentiment de propriété ? En chassant et expulsant des étrangers, en les traitant comme des voleurs entrés par effraction dans l’espace commun, ne fait-on pas illusoirement de chaque citoyen un petit propriétaire ? N’est-ce pas jouer sur les mots que de laisser croire qu’un peuple possède un sol de la même manière qu’un particulier une terre, un domaine ou une habitation ? Notre pays, le possédons-nous, nous citoyens, à la façon d’une propriété privée ? Avons-nous le droit d’en défendre l’entrée ?

Il n’existe pas de pensée de la propriété qui ne soit une pensée des limites de la propriété. Dans mon quartier, mon immeuble, tout n'est pas privé. Les rues sont à tout le monde, libres de toute appropriation et d'ailleurs, ceux qui font mine qu’elles leur appartiennent, on dit que ce sont des voyous. Un pays où il n’y aurait aucun espace libre où s’installer et laisser s’installer serait inhabitable. Gouverner, c'est aussi veiller à ce qu’il reste des séparations, des vides et des intervalles entre les personnes et les biens, de telle sorte que puissent s’y nouer des relations et s’y produire des changements.

Enfin, dans quelle mesure cette politique de chasse aux sans-papiers et d’expulsions brutales ne sert-elle pas d’alibi et de couverture à une exploitation cynique, dans la restauration par exemple, le bâtiment, l’interim – une exploitation aux limites de l’esclavage, du malheur de femmes et d’hommes transformés en main d’œuvre d’autant plus corvéable qu’elle est terrorisée ? Plus on expulse, plus on aggrave la condition sociale des travailleurs sans-papiers de ce pays. Double langage d’un gouvernement qui se récrie bien fort qu’en expulsant les sans-papiers, il combat l’esclavage, tout en créant objectivement les conditions de sa prolifération.

Les travailleurs sans-papiers de ce pays sont, pour la plupart d’entre eux, un segment de la classe ouvrière. Leur exploitation est en quelque sorte le symétrique des délocalisations : une manière de se procurer de la main d’œuvre à prix cassés pour lutter contre la concurrence dans un monde globalisé. La chasse aux sans-papiers ne serait-elle pas une manière de masquer l’alliance objective de l’Etat et du patronat ?

Nous avons la chance de vivre dans une démocratie. Il y aura bientôt des élections européennes. C’est de notre responsabilité à tous d’accepter ou de refuser les politiques ou l’absence de politique qu’on mène en notre nom. 

Source : blogs Libé 
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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 11:08

Des professionnels des services publics de Psychiatrie Infanto-Juvénile, ainsi que d’autres professionnels de l’enfance, inquiets de la situation actuelle des enfants de parents sans papiers, alertent :


1. Sur la difficulté grandissante d’accès aux soins :

• Le risque d’une remise en question de l’acceptation de l’Aide Médicale d’Etat augmente pour les étrangers sans papiers.

• La peur d’être appréhendé dans les lieux de soins et sur les trajets fait obstacle à la demande et à la continuité des soins.

2. Sur les répercussions graves pour les enfants et leurs familles :

• Ces enfants vivent souvent dans une perpétuelle insécurité matérielle (déménagements multiples, hébergement précaire) et psychique : la menace d’une rupture des liens affectifs et sociaux est toujours imminente par rapport à leur environnement. Lorsqu’un des parents est renvoyé dans son pays d’origine, les répercussions sont graves sur la dynamique familiale et sur le développement de l’enfant.

• Les souffrances psychiques des parents ont un impact sur la construction des enfants : dépression maternelle, dévalorisation de la place parentale, culpabilité, etc...

• Certaines manifestations et signes de souffrance apparaissent plus fréquents chez les enfants pris dans cette problématique : réactivation des traumatismes antérieurs, préoccupation constante autour de la famille et de son devenir, hypermaturité avec absence de jeu, manifestations à expression somatique, agitation, échec scolaire.

• Les familles et leurs enfants ayant fui des persécutions dans leur pays d’origine, paraissent tant qu’elles sont sans papiers, suspendues dans un entre-deux, ce qui ajoute à la problématique de la migration, celle encore plus complexe de l’exil.

• Les pathologies psychiatriques, présentées par certains enfants de parents sans papiers, s’aggravent avec le renvoi dans le pays d’origine au prétexte qu’il existe des soins, alors même qu’ils sont insuffisants ou inexistants.

• La prise en charge des mineurs isolés est difficile.

• La présence de certains enfants avec leurs parents dans les centres de rétention pose de nombreux problèmes éthiques, en particulier la privation de liberté de ceux-ci.

3. Nous nous inquiétons également de l’effet traumatique sur l’environnement proche des familles expulsées ou menacées de l’être.


Nous sommes, dans notre pratique quotidienne, confrontés à de nombreuses situations cliniques où les droits fondamentaux de l’enfant, tels qu’ils sont rédigés par la convention internationale des droits de l’enfant et par le défenseur des enfants, sont bafoués : droit d’être soigné, droit de vivre en famille, droit d’être protégé. Comment continuer d’exercer nos missions de prévention et de soin dans ce contexte ? L’éthique de nos professions nous impose de nous engager sur cette question.

Nous souhaitons que le respect de tous les enfants vivant sur le territoire français reste une priorité pour la nation.

Pétition à signer ici

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