Que c'est triste, Roissy, le samedi...

La vie ne fait pas de cadeau, et le Préfet de police de Paris non plus

Et nom de Dieu c’est triste 

Roissy, le samedi, 

Avec ou sans Bécaud!

Je suis là, je la suis, avec leur petit Félix

Je n’ose rien pour elle 

Que cette politique xénophobe presse 

Comme un quelconque fruit.

Vous avez pu suivre le déroulement des faits par les messages successifs transmis sur les listes par les différentes personnes de Resf qui se sont succédées à l'aéroport aujourd'hui, pour jusqu'au bout, accompagner l'épouse de M. MO et leur fils qui a eu 3 ans en décembre pendant que son père était en rétention et tenter d'éviter l'expulsion de M. MO. Arrivé depuis 10 ans en France à l'âge de 18 ans, il y a fondé sa famille et c'est en France que sont nés les deux enfants du couple, Félix, et la plus jeune qui aura 2 ans au mois de février mais plus de père à ses côté.

M. MO a pu appeler une dernière fois son épouse avant d'être attaché entre deux policiers comme des passagers ont pu le constater.

Pas de confirmation de son expulsion par les autorités ce qui se décode comme une confirmation.

Demain matin c'était la fin de sa très longue période de 45 jours de rétention. Aussi longue et angoissante pour lui que pour sa famille.

Lors de son arrestation, les 2 machines à coudre, qui permettaient d'assurer les besoins de la famille ont été saisies, laissant son épouse et leurs deux enfants sans ressources.

Ce soir, au dernier moment, la troisième tentative d'expulsion aura été la bonne.

La forte mobilisation lors de la première le 28 décembre, les innombrables appels indignés qui avaient saturé le standard de la préfecture de police de Paris l'avait conduit a débarqué M. MO de l'avion, mais pour le reconduire au centre de rétention administrative de Vincennes.

Désespéré par l'annonce de la deuxième tentative d'expulsion annoncée pour le jeudi 5 janvier, M. MO tente de mettre fin à ses jours et est transporté à l'hôpital. A sortie, pour retourner au centre de rétention administrative est assortie d'une convocation des médecins pour une consultation le samedi 7 janvier.

Le 7 janvier, à la veille de son dernier jour de rétention, ce n'est pas pour aller à l'hôpital ou le libérer que la préfecture de police de Paris le fait sortir du centre de rétention administrative de Vincennes mais pour le conduite à Roissy pour le renvoyer en Chine, contre sa volonté par le vol Air China de 19 h 30.

Nous sommes nombreux à nous être mobilisés sous différentes formes, par téléphone, par fax ou mails à l'attention du préfet de police de Paris, devant la préfecture vendredi matin pour demander sa libération ou ce soir à l'aéroport.

Continuons à communiquer au préfet de police de Paris (tout en restant polis et sans allusions à d'autres événements) ce que nous pensons de sa décision, du renvoi en Chine où il n'a plus de liens d'un père de famille de deux enfants nés en France, de ce démembrement d'une famille constituée en France, au nom de l'application d'une indigne politique d'état xénophobe et inhumaine.

Ces messages affirmeront notre volonté citoyenne et témoignerons de notre solidarité et contribueront à entourer un peu son épouse et ses enfants qui restent son son soutien et finiront par atteindre M. MO dans son nouvel exil en Chine.

Françoise