Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Qui Sommes-Nous?

  • : Le blog de Fontenay pour la Diversité
  • : Blog du Collectif Fontenay pour la Diversité - RESF Fontenay-sous-Bois
  • Contact
3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 21:37

Cet Algérien est inexpulsable mais n'a aucun droit. Dans le dénuement le plus complet, il sollicite une régularisation humanitaire.

« Une fois, je me suis couché devant une voiture en plein milieu du Pont-Neuf, mais elle s'est arrêtée… Je ne veux pas rester toute ma vie comme ça. Sinon, je me jette dans le Tarn. On ne parlera plus de moi et cela fera un Arabe de moins en France. » Du courage, Nordine Djelida en a. Il l'assure. Mettre fin à ses jours, cela ne lui serait jamais venu à l'esprit. Mais cet Algérien de 43 ans ne sait plus comment sortir de l'impasse qu'est devenue sa vie. « C'est une situation sans solution. Il ne peut pas travailler et est à la rue. Un logement, sans ressources, il ne faut pas y penser. Il n'a plus aucune reconnaissance. Il est exclu de tout. Il faut entendre sa souffrance », appuie Philippe Brosset, directeur de l'association Aide et accueil en Albigeois. À la fois sans papiers et inexpulsable, car père d'un enfant français, Nordine Djelida n'a aucun droit, à part l'aide médicale d'État consentie aux étrangers en situation irrégulière.

Dans le dénuement le plus complet, il survit en faisant la manche à la sortie des messes, les samedis et dimanches, devant les églises de Saint-Joseph et Saint-Martin. « Je suis musulman, mais je tiens grâce à l'aide des chrétiens, à l'Entraide albigeoise et à deux frères épiciers avenue Colonel-Teyssier. J'ai honte, quand je me rappelle mes débuts. »

Remontons vingt ans en arrière : « J'étais greffier à la cour d'appel de Mostaganem. En 1990, les terroristes ont assassiné deux de mes collègues. J'avais un bon boulot. Il me fut facile d'obtenir un visa pour la France. Je ne suis jamais reparti », raconte Nordine.

En 1991, il s'est marié avec Djamila, une Albigeoise. Le couple a fait long feu, mais elle lui a donné un fils. De fin 1992 à la mi-94, Nordine a tenu une petite entreprise de maçonnerie. Débouté du droit d'asile, on a tenté de l'expulser mais il s'est rebellé dans l'avion. «Le commandant de bord a refusé de me prendre. Ce refus d'embarquer m'a valu un an de prison à Lyon. Pourtant, je n'ai jamais ni volé, ni trafiqué… Mon casier judiciaire est vierge. » C'était à l'époque où Charles Pasqua était ministre de l'Intérieur, à son tour condamné le 27 octobre dernier à un an ferme dans le procès de l'Angolagate. Nordine fait le rapprochement avec un certain sourire.

C'est un homme cultivé qui parle et écrit cinq langues : hollandais, anglais, arabe, français et allemand.

Son seul espoir, ce qu'il demande « au pays des droits de l'homme, c'est une régularisation humanitaire. Mon fils a besoin de moi », plaide-t-il, très fier d'Ali, « lycéen de 17 ans et footballeur à l'US Albi. Il est doué pour le sport comme son père. J'étais un musclé. Je courais. J'ai même fait le marathon d'Albi. » Il en entame un autre, cette quête du Graal des papiers. Il est venu à «La Dépêche», espérant «faire bouger, que les gens aient du cœur, que l'on me fasse ce cadeau de Noël: des papiers, enfin.» (...)

Lire la suite sur ledepeche.fr

Partager cet article
Repost0

commentaires