Je veux avoir des papiers, pour travailler comme coiffeuse et vivre tranquille ». Armine, 20 ans, cultive un rêve simple, mais compromis. Amiénoise depuis 5 ans, cette maman officiellement arménienne vit sous le coup d’un arrêté de reconduite dans son pays de naissance. Dont elle n’a pas de souvenir. Elle n’y a vécu que 2 ans, avant d’être balloté en Russie puis en France par ses parents étudiants en médecine, acculés à fuir pour des raisons ethniques.
Vendredi, Armine et son mari Roman, ont reçu un certificat de fin de formation « Intégration économique et sociale des migrants ». Sous l’égide des associations CEMEA (d’éducation) et RESF (de soutien aux sans-papiers), ils étaient une vingtaine de sans-papiers, brimés dans leurs pays d’origine comme l’Arménie, la Géorgie ou la Biélorussie, à avoir suivi cet automne neuf semaines d’enseignement au français, à la citoyenneté et d’informatique. Le tout financé par la Région à hauteur de 10 000 euros par session. Des fonds publics au soutien d’illégaux ? « Nous ne sommes pas dans les clous de la loi. Mais nous assumons de placer l’humanité au-dessus », se défend Thibault Viguier, élu (PS). D’ailleurs, une troisième session vient de démarrer.