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Qui Sommes-Nous?

  • : Le blog de Fontenay pour la Diversité
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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 13:28

C'est une première à Lyon. Entre 43 et 68 étrangers du centre de rétention sont entrés collectivement en grève de la faim le 15 octobre. Retenus près de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry en attente d'être reconduits par avion dans leurs pays d'origine, ils ont cessé de s'alimenter jusqu'à nouvel ordre.

Jeudi, ils ont fait parvenir une lettre ouverte au directeur du centre de rétention pour lui expliquer leur geste. Il lui demande de satisfaire à dix revendications.

La première : les retenus demandent au directeur de « laisser la Cimade faire son travail ». L'action de l'association oecuménique chargée de faire respecter le droit des étrangers au centre de rétention serait, selon eux, handicapée par l'absence d'indépendance des juges chargés d'étudier les dossiers des étrangers.

Le juge est surnommé « Monsieur “Bonjour, quinze jours” »

Ces derniers ont, du coup, surnommé le juge des libertés « Monsieur “Bonjour, quinze jours” », comme la durée légale de leur enfermement, inlassablement reconduite par les juges des libertés, sans distinction. Murat Dulut, 33 ans, un Turc enfermé au centre de rétention et joint par téléphone, le déplore :


« Le juge nous reçoit au tribunal, il ne nous écoute jamais. Il nous dit seulement bonjour, puis il prolonge automatiquement notre rétention de quinze jours, jusqu'à ce que la reconduite à la frontière soit effective. »

Murat et ces coretenus demandent au contraire que soient étudiées « au cas par cas, les situations individuelles » (revendication numéro 7). Ils contestent « les décisions du juge, qui sont basées seulement sur une politique du chiffre, 28 000 expulsés par année » (revendication numéro 2).

« En Turquie, je suis comme un débile, je ne connais pas la langue »

Ils protestent toujours contre « les prolongations automatiques, sans examiner du tout nos situations administratives » (revendication numéro 3) et demandent « l'intervention d'une organisation neutre pour revendiquer [leurs] droits selon la justice, la liberté, l'égalité et la fraternité. Dans la plupart des cas : nous sommes jugés sur la forme pas sur le fond », déplorent enfin les retenus (revendication numéro 6).

Murat attend son transfert au centre de rétention de Lyon, vers la Turquie, son pays d'origine. Mais il se défend de vouloir y vivre :


« Je suis arrivé en France à l'âge de 3 ans. En Turquie, comme c'est le cas pour beaucoup de retenus ici, je suis comme un débile, je ne connais pas la langue ni la culture. Je suis Français, toutes mes attaches sont ici. »

Mais le jeune homme a fait de la prison en France, la préfecture ne lui a pas renouvelé son titre de séjour et il doit partir. La prison et l'éloignement, une situation qu'il vit très mal : il ne mange plus depuis deux jours.

Des retenus frappés par les policiers ?

D'autres revendications plus éparses et plus graves font partie de la lettre ouverte envoyée par les 68 retenus au directeur du centre de rétention jeudi. « Certains retenus [auraient] été frappés par la PAF [la police de l'air et des frontières, ndlr] d'autant plus qu'il y avait des mineurs, et nous trouvons cela inhumain, humiliant, il y a de quoi se révolter face à ces actes », notent les retenus dans leur lettre (revendication numéro 8).(...)

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