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Qui Sommes-Nous?

  • : Le blog de Fontenay pour la Diversité
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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 22:26
A Lyon se tiendra les 28 et 29 mars une deuxième assemblée générale des jeunes majeurs sans papiers …. Après celle d’Orléans en janvier.

En 2004, la situation des jeunes majeurs scolarisés sans papiers a été à l’origine du RESF.

Des dizaines, des centaines, de jeunes scolarisés sans papiers ont été régularisés depuis. Et pourtant, en 2009, on ne parle plus beaucoup d’eux, eux qui sont toujours des milliers à vivre l’insupportable, comme Alexandra, « sans papiers » et menacée d’expulsion, du fait d’une loi injuste, inacceptable et qui doit changer, comme Verlain, régularisé depuis peu de temps.

RESF développe une campagne publique d’information et de sensibilisation sur la question des jeunes majeurs sans papiers et des lois qui les fabriquent.

Cette campagne se déroulera sous plusieurs formes dont des affiches.

Le visage de Verlain, celui d’Alexandra, jeunes majeurs étrangers sans papiers, posent avec gravité la question de la situation faite à des milliers de jeunes comme eux qui à 18 ans se sont retrouvés sans droit au séjour dans le pays où ils vivent et où ils ont été scolarisés depuis des années.

Afficher son visage est un acte de courage de la part de ces jeunes, assumé pour que des milliers d’autres, ceux qui sont isolés, ceux qui ont peur de se faire connaître, trouvent la force de dépasser la honte qu’ils ressentent souvent et la peur du rejet, et rejoignent ceux qui peuvent appuyer leur combat.

Se réunir en venant de tout le pays, prendre le train et voyager, braver les contrôles de police, est un acte de courage. Se réunir pour prendre en main son destin est déjà une façon de le transformer.

Nous vous adressons ces images, pour que par votre intermédiaire, elles soient mises à la portée du public le plus large. Nous tenons à votre disposition témoignages et contacts sur ce sujet.

Vous ne pourrez pas rencontrer les jeunes qui sont enfermés, mais d’autres seront présents ce week-end. Vous pouvez les rencontrer gare de la Part dieu à Lyon samedi 28 mars à 9 h 30 à l’arrivée des trains.

Quelques exemples concrets du sort réservé aux jeunes majeurs scolarisés sans papiers

27 mars 2009

Expulsion et enfermement

2 jeunes hommes kurdes en grève de la faim au Centre de rétention de Metz.

Ils sont arrivés en France mineurs ou tout juste majeurs, ils ont été scolarisés, ils travaillent, leurs familles sont ici. Mais pour les autorités françaises, ils ne sont qu’un de plus sur le quota d’expulsion à tenir.

Süleyman Akdeniz est un jeune Kurde d’origine Turc, arrivé en France à l’âge de 16 ans .Il en a 21. Il a passé son adolescence en France, appris un métier. Il travaille désormais en CDI dans le bâtiment. Il a connu sa future femme qui est française et il devait se marier dans les quelques jours suivant son arrestation. La famille, nombreuse en France s’était préparée à ce grand événement.

Mais Süleyman a été piégé lors d’un entretien avec les autorités qui l’ont convoqué en vue de l’enquête pour le mariage et l’ont gardé « au chaud » pour faciliter son arrestation et conduit au centre de rétention de Metz.

Nous, RESF Moselle, avions rencontré la Préfecture récemment. Celle-ci ne veut pas revenir sur l’OQTF.

Süleyman est en danger en Turquie pour avoir fréquenté les milieux militants kurdes alors qu’il était adolescent. La décision de la Préfecture de Moselle d’expulser ce jeune, en plus d’une atteinte grave à ses droits fondamentaux de vivre et de travailler dans le pays où il a quasiment toute sa famille, un travail, une fiancée, des souvenirs d’adolescence ,l’expose à des risques de torture, de prison sans qu’il ait la possibilité de faire appel.

Et pour couronner le tout, Ergul Serdar, un jeune kurde de 23 ans arrivé en 2005 en France à l’âge de 19 ans pour rejoindre sa famille l’a rejoint au centre de rétention de Metz, suite à une OQTF notifiée par la Préfecture de la Marne. Libéré par le Juge des Libertés avec une notification selon laquelle il avait 7 jours pour quitter la France , il a été arrêté …quelques heures après alors qu’il allait rejoindre sa famille.

Refus d’asile et règlement kafkaïen dit Dublin II. Angers et la Belgique

Expulsion prévue le 27 mars

Al Haj est un jeune soudanais de 18 ans qui a fui son pays afin de trouver l’asile en Europe.

Un retour au pays serait synonyme d’emprisonnement, torture et mort.

Voici la protection qu’il a trouvé en Europe :

* Interpellé en Belgique, il a été enfermé deux mois dans un centre de rétention fermé. Les conditions étaient tellement difficiles qu’il a refusé catégoriquement de faire une demande d’asile dans cet Etat signataire du règlement de Dublin 2 : certains écrits comparent ces centres de rétention à des « camps de concentration moderne ». Les autorités lui donnent une « obligation de quitter le territoire belge », sous peine d’expulsion au Soudan.
* Il franchit donc les frontières franco-belges. En France, à Angers, il noue des liens avec d’autres soudanais, avec l’école, avec une structure d’accueil et d’hébergement, avec des travailleurs sociaux. Il commence alors à vivre quand il est mis en rétention administrative avec un arrêté de ré-admission vers la Belgique.
* Escorté jusqu’en Belgique, il est livré aux autorités belges qui lui donnent à nouveau une « obligation de quitter le territoire belge », sous peine d’expulsion au Soudan. Il lui est alors précisé qu’il a refusé de faire sa demande d’asile en Belgique, que cela fait deux fois qu’il vient sur le territoire belge, la prochaine fois c’est l’expulsion au Soudan.
* Il franchit à nouveau les frontières , et erre plusieurs mois de villes en villes. Il revient à Angers et se fait à nouveau interpeler dans la rue. Il est à nouveau mis en rétention administrative avec une nouvelle demande pour un arrêté de ré-admission en Belgique.

Si tel est le cas, voici la protection qu’il aura trouvé en Europe :

* Escorté jusqu’en Belgique, cet Etat risque d’exécuter sa menace : l’expulsion au Soudan.
* Livré aux autorités soudanaises, il sera emprisonné, torturé et très certainement condamné à la peine capitale.

Nous nous battons pour que l’histoire de ce jeune soit entendue et prenne enfin le pas sur l’acharnement administratif dans lequel il est en train de se noyer. Sans nouvelles de sa famille, ses seuls repères sont en France, ne l’oublions pas et aidons-le à se reconstruire !!

Nous nous battons pour que la France stoppe sa demande de ré-admission vers la Belgique, et par ricochet son expulsion au Soudan !!

Nous nous battons pour que la Préfecture d’Angers accepte enfin d’envoyer sa demande d’asile à l’OFPRA !!

Grâce à votre mobilisation, nous avons déjà réussi à stopper le précédent arrêté de ré-admission et le vol prévu dans la nuit de mardi à mercredi. Son dossier a aussi été débloqué du centre de rétention de Rennes pour atteindre la Préfecture d’Angers. Une nouvelle demande est lancée à la Belgique : Ne sortira-t-on jamais de cet acharnement à le balloter de pays en pays ??

L’horreur au quotidien, vous avez dit Kafka ? Alors lisez ce récit.

CHEN Gaowang est un élève de terminale du lycée Racine, Paris 8e. Gaowang est venu rejoindre ses parents en France en 2003. En France depuis 1999 ; ceux-ci ont demandé l’asile politique qui leur a été refusé. Depuis, ils ont effectué de multiples demandes pour régulariser leur situation administrative toutes jusqu’à présent soldées par un refus. Gaowang a une soeur (âgée de 17 ans) qui vit dans ce pays et une tante qui est, elle, en situation régulière en France.

Gaowang est à présent en terminale S et compte poursuivre des études supérieures en France et construire sa vie avec ses parents, sa soeur âgée de 17 ans et sa tante (qui est en situation régulière) dans ce pays. Il a obtenu une carte d’un an (au titre de la vie privée et familiale) en octobre 2007. La cour d’appel, dans son jugement du 16 octobre 2008, a décidé de ne pas renouveler sa carte. Pourtant, le 6 novembre 2008, soit 3 semaines après que la décision de non renouvellement ait été prise, la Préfecture lui a remis une SECONDE carte de séjour (vie privée et familiale) d’un an. Carte qu’elle a subitement décidé UN MOIS ET DEMI APRES de lui retirer. Le 2 mars 2009, elle a envoyé à Gaowang une Obligation à quitter le territoire français "dans un délai d’un mois".

Cette décision a été prise au plus haut niveau puisque le Réseau a alerté la préfecture à plusieurs reprises depuis le 23 décembre 2008, à propos de la situation de Chen Gaowang et des décisions contradictoires prises à son égard.

Ou celui-là, refus d’asile à un enfant soldat….

Jeune majeur de 20 ans, Hugo est né au Congo Brazzaville. D’origine Lari, ses parents ont été assassinés. A partir de 5 ans, il est enfant des rues, puis enfant soldat. Il est arrivé en France en 2007.

Il a été débouté du droit d’asile et s’est retrouvé l’été dernier sans toit ni droit, avec une Obligation de Quitter le Territoire Français, confirmée par le Tribunal Administratif.

Malgré tout, grâce à son esprit d’initiative, Hugo est arrivé en quelques mois à obtenir un statut : Brillant autodidacte, il prépare l’examen d’entrée à l’Université et a intégré un dispositif d’insertion professionnelle. Il a ainsi effectué plusieurs stages qui le rapprochent de son projet professionnel dans le domaine de l’environnement.

Il a obtenu un titre de séjour provisoire de quelques mois. Toutefois, son renouvellement est incertain.

Sa marraine RESF33, son parrain Noël Mamère et son comité de soutien témoignent de son désir et de ses capacités d’insertion.

C’est pourquoi nous vous demandons de vous joindre à eux pour réclamer sa régularisation, afin qu’Hugo puisse poursuive son exceptionnelle progression intellectuelle et sociale de manière sereine parmi nous.

La vie suspendue en attendant la décision de la CNDA cour nationale de la demande d’asile.

Issa est arrivé à Bordeaux en février 2008 seul à 17 ans, après un voyage long et périlleux, sans connaitre un mot de français. Il fuyait l’armée tchadienne qui l’avait enrôlé de force 8 mois auparavant à la sortie du collège. Refusant toujours son incorporation forcée, il est emprisonné et torturé. Il arrive à profiter d’un mouvement de rébellion pour s’échapper vers le Nord d’ou sa famille Goran est originaire. Abandonné par son père à 5 ans, orphelin de mère à 11 ans, il est sans parenté directe. Considéré comme déserteur et rebelle, il est contraint de quitter le Tchad.

Pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance à Bordeaux, il a demandé l’asile et mis toutes ses forces dans l’apprentissage du français. En septembre 2008, il a réussi à reprendre le chemin du lycée. Son courage et son sourire forcent l’admiration et la sympathie. Très déçu par la réponse de l’OFPRA en décembre, il met tous ses espoirs dans le recours à la CNDA.

Ce qu’il craint est le retour forcé au pays où il serait à nouveau confronté à la violence. Ce qu’il veut c’est continuer à se former afin de trouver sa place dans la société française qui représente pour lui « la paix et les droits de l’homme ». Il est prêt à travailler dur pour cela. Il se sent déjà par ses aspirations en grande partie français. Aidons-le à le devenir tout à fait.

La peur de l’arrestation

Octobre 2007, 18 ans, bon anniversaire, arrestation et rétention.

Août 2008, réussite au CAP, arrestation et rétention. Impossibilité de faire un apprentissage par refus de papiers.

Mars 2009, Alae Eddin échappe à l’arrestation, la police est venue chez une personne de sa famille où elle pensait le trouver.

Alae-Eddin EL JAADI veut s’inscrire en apprentissage après avoir réussi son CAP de plâtrier-plaquiste. Quoi de plus normal ? L’entreprise dans laquelle il a fait deux stages lui fait un contrat d’apprentissage. Tout va bien.

Mais voilà, Alae-Eddin EL JAADI est marocain, il est entré légalement en France à l’âge de 15 ans, il vit chez sa tante qui l’a adopté par kafala. Mais la préfecture a refusé de lui donner des papiers au moment de sa majorité, en 2007. Elle lui a même donné une OQTF (Obligation à Quitter le Territoire Français) et la police est venue l’arrêter. Alae-Eddin a été enfermé pendant plusieurs jours en centre de rétention en octobre 2007. Finalement devant les protestations nombreuses et la mobilisation de son lycée le LP Tony Garnier, la Préfecture a accepté de le laisser finir son année scolaire.

En juin 2008, Alae-Eddin confiant dans son intégration et sa réussite scolaire a demandé à la préfecture le renouvellement de son titre de séjour. Réponse : arrestation et mise en rétention le 20 août 2008. Alae-Eddin est sorti de rétention, assigné à résidence par le juge, mais il peut être expulsé à tout moment et il n’a toujours pas de « papiers » !

Nous ne comprenons pas l’acharnement de la préfecture contre ce jeune homme qui ne demande qu’à se former pour travailler dans un secteur qui, dit-on, manque de professionnels. Nous demandons un titre de séjour « vie privée et familiale » pour Alae-Eddin El Jaadi. Ce n’est que justice.

Ils sont quelques milliers, une goutte d’eau par rapport à la population française. Ils ont démontré courage et force de caractère, ils sont notre richesse parmi les autres jeunes.

La loi doit leur donner une situation régulière.

Souirce : Mille babords
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