Comment Hortefeux fait ses chiffres...

Qui, en « métropole », connaît le centre de rétention de Pamandzi, sur l’île française de Mayotte ? Un "truc" totalement hors-norme, dans lequel sont enfermée hommes, femmes, enfants, dans des conditions honteuses... C’est pourtant en grande partie grâce à ce petit territoire insulaire de 375 km², situé dans l’océan Indien à plus de 8 000 km de Paris, que Brice Hortefeux, le ministre de Nicolas Sarkozy en charge de l’immigration, réalise ses chiffres d’expulsions les plus impressionnants. On comptait, en 2007, près de 14 000 « éloignés » de Mayotte, contre 26 000 expulsés de métropole. En 2008, ce chiffre pourrait passer à 28 000. Chaque semaine, des Comoriens, en provenance de l’île d’Anjouan principalement, tentent de traverser les 70 kilomètres de mer qui les séparent de Mayotte. À bord de pirogues de pêcheurs, les kwassa-kwassa, ce flux permanent de migrants attirés par la différence de niveau de vie entre les îles vient grossir une population de sans-papiers estimée à 55 000 personnes, soit le tiers de la population mahoraise totale.

Et en France ? Selon le canard Enchaîné, plus de 4 600 (soit 40%) des « renvoyés » en 5 mois dans leur pays seraient des Rroms roumains et Bulgares. Un chiffre avancé par l’association Romeurope.

Notons que ces expulsions sont des retours « aidés ». C'est-à-dire payés : 300 euros par adulte, 100 par enfant. Pratique, puisque, faisant partie de l’espace Schengen, ces « expulsés » peuvent revenir dès le lendemain dans le pays de leur choix…

Pas si efficace qu’il le dit, Hortefeux ?... Encore trop pour nous, mais ça fait quand même plaisir !