Dix vigiles sans-papiers attaquent leur ex-employeur

Les dix vigiles maliens licenciés en 2006 étaient présents au conseil des Prud'hommes de Bobigny. Le jugement a été mis en délibéré au 15 septembre.

) Le conseil de Prud'hommes de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a examiné lundi 7 juillet les recours de dix vigiles maliens licenciés en 2006 pour avoir présenté de faux-papiers à leur employeur qui les avait embauchés sans accord préfectoral préalable, sciemment selon eux. Le jugement a été mis en délibéré au 15 septembre. En mai 2007, Claude Zanga, le gérant d'Omnium de sécurité privée (OSP), société aujourd'hui disparue, avait été condamné par le tribunal correctionnel de Bobigny pour "travail dissimulé" à huit mois d'emprisonnement avec sursis, 5.000 euros d'amende et une interdiction d'exercer de trois ans.

125.000 euros demandés

Dix ex-salariés sans papiers employés par OSP dans des enseignes Monoprix ou Groupe U d'Ile-de-France étaient présents conseil aux Prud'hommes, y compris Souleymane Bagayogo, expulsé en août 2006. "Etre là était hyper important, ça me confirme dans l'idée que la France est un Etat de droit", a déclaré à l'AFP le sans papiers. Il a été autorisé à rentrer en France, où vivent sa femme et sa fille, avec un visa court séjour, pour défendre ses droits. Sur les dix maliens, sept ont été régularisés selon le syndicat CGT. Ils avaient été licenciés pour "faute grave" ou "faute lourde" pour avoir présenté de faux-titres de séjour à leur embauche, entre 2002 et 2006. Dans un seul cas, un vigile était parti de lui-même. Pour chaque salarié, Me Gaëtane Carlus a réclamé environ 8.000 euros de dommages pour licenciement abusif, "sans cause réelle ni sérieuse", ainsi que le rappel de primes non versées. Plus de 125.000 euros sont au total réclamés. (Avec AFP)

Source :lenouvelobs.com