Calais-Metz : un transfert en jet privé en question

Nancy. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a finalement confirmé les informations du site internet streetpress qui révélait les transferts de migrants de Calais en situation irrégulière à bord d’un jet privé loué par l’État français. L’appareil, un Beechcraft 1900 de vingt places coûte 2 millions d’euros par an au contribuable, frais de kérosène inclus. Il est mis à disposition de la direction générale de la police nationale par Twinjet, une société privée basée à Aix-en-Provence, et utilisé pour transporter des étrangers en situation irrégulière vers divers centres de rétention administrative. Celui de Metz fait partie des centres potentiellement concernés par ces transferts par voie aérienne.

Le centre de rétention administrative de Metz, établissement ultra-moderne, contigu à la maison d’arrêt de Metz-Queuleu, peut accueillir jusqu’à 98 personnes, dont des familles avec enfants, derrière sa double clôture et sous l’œil de ses 24 caméras de surveillance. C’est pourquoi, il est concerné en tout premier lieu par cette opération. Il comporte quatre zones dont une totalement dévolue aux femmes et familles qui bénéficient même d’une aire de jeu.

Les juristes de l’Ordre de Malte, qui œuvrent à la défense des pensionnaires du centre, confirment que plusieurs transferts de migrants ont bien eu lieu récemment de Calais vers Metz. Cinq étrangers sans papiers sont arrivés à Metz en début de semaine. Au total, ce sont 41 migrants qui ont été transportés de Calais à Metz depuis le début de l’année, principalement par voie terrestre. Parmi ceux-ci, 36 ont déjà été libérés à la suite d‘erreurs de procédure ou à la faveur de procédures juridiques.et les 5 derniers devraient subir le même sort.

Il est fort probable que ces migrants, une fois dehors, tentent à nouveau de rejoindre la « jungle » de Calais, d’où ils rêvent de passer en Grande-Bretagne. La situation est ubuesque. Par exemple, un jeune Afghan, arrêté à deux reprises à Calais, a déjà effectué deux trajets en jet jusqu’au centre de rétention d’Hendaye, au Pays basque !

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