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Qui Sommes-Nous?

  • : Le blog de Fontenay pour la Diversité
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1 juillet 2008 2 01 /07 /juillet /2008 20:32

On le sait : les conditions d'émigration d'Afrique sont dramatiques. Ceux qui n'arrivent pas nombreux, au terme souvent d'une odyssée dramatique. On connait Mellila, Malte, l'Italie, la Turquie, pires que la France. Mais que se passe-t-il dès le départ? Un article de LePost.fr nous le raconte... 
Combien de temps pourrons-nous encore défendre ce monde fait d'inégalité et d'égoïsme, rester derrière les murs de notre château-fort en regardant crever les serfs?... ?...

À l'instar de la frontière américano-mexicaine, les eaux séparant l'Union européenne du continent africain font office de tombeau à ciel ouvert. Amnesty international, dans un rapport publié mardi 1er juillet, braque les projecteurs sur la manière dont la Mauritanie traite les migrants en route vers le Nord. Renvoyés d'Espagne après avoir atteint les îles Canaries ou arrêtés avant d'embarquer, ils sont expulsés vers le Mali ou le Sénégal quelle que soit leur nationalité, le plus souvent au mépris des normes internationales.



Outre les conditions de rétention qui leur sont réservées, l'ONG souligne la responsabilité de l'Espagne mais aussi de l'UE, qui «repousse ses frontières extérieures vers le Sud» en exigeant des pays de transit qu'ils deviennent les «gendarmes» de l'Europe. Ses observations se fondent sur une mission de recherche effectuée en Mauritanie en mars 2008, au cours de laquelle des délégués de l'organisation se sont entretenus avec des personnes détenues dans le centre de rétention de Nouadhibou dans le Nord-Ouest, avec les autorités du pays chargées de la «sûreté nationale» et avec des migrants et des réfugiés venus pour la plupart de pays d'Afrique de l'Ouest.



L'actualité de ce document nourri de témoignages est brûlante : sur fond d'adoption par le Parlement européen de la « directive retour » portant sur l'expulsion des clandestins, les drames liés à l'émigration se multiplient dans cette région. Près de 700 migrants sont arrivés, ces derniers jours, sur les îles espagnoles des Canaries, situées dans l'Atlantique au large du Maroc, après plusieurs jours de traversées périlleuses ; certains d'entre eux sont morts dans les hôpitaux de l'archipel ; des corps ont été retrouvés en décomposition sur une plage près de Nouadhibou, où plus d'une centaine de personnes, supposées vouloir prendre la mer, ont été arrêtées. Une association estime à 900 le nombre d'Africains morts en chemin en 2007. Les arrivées aux Canaries, après un record en 2006 (31.600), seraient néanmoins en baisse, selon le gouvernement espagnol, en raison de l'effet dissuasif du dispositif de surveillance des côtes par l'agence européenne Frontex et des accords de rapatriement signés avec plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest.

Des trajectoires migratoires mouvantes



Intitulé «Mauritanie : ‘"personne ne veut de nous"», le rapport rappelle qu'au cours des dix dernières années, les trajectoires migratoires se sont modifiées au gré des politiques et des pratiques policières des pays du Nord. Le renforcement des contrôles autour du détroit de Gibraltar (large de 15 kilomètres) a détourné les migrants vers Ceuta et Melilla, les enclaves espagnoles au Maroc. Puis, à l'automne 2005, des personnes sont mortes en tentant de franchir ces barbelés. L'intensification des contrôles à cet endroit ainsi qu'à la frontière Sud du Maroc ont repoussé les départs plus au Sud, de la Mauritanie (à 800 kilomètres des îles espagnoles) au Sénégal (jusqu'à 2.000 kilomètres), multipliant les risques pour les migrants.



L'ouverture, fin 2005, de la nouvelle route reliant la capitale mauritanienne Nouakchott à Nouadhibou a aussi contribué à faire de cette ville un point de ralliement. «J'ai quitté le Liberia pour la Côte d'Ivoire en 2004. J'ai rencontré sur la route un chauffeur de camion qui m'a conseillé d'aller en Mauritanie car ce n'est pas loin de l'Europe et on peut y trouver du travail pour réunir l'argent nécessaire à la traversée», témoigne un migrant libérien. «On pleurait durant la traversée, raconte un Ghanéen, les vagues de plus de quatre mètre nous faisaient peur. On priait Dieu tout le temps. Au bout du quatrième jour, il n'y avait presque plus rien à manger, ni à boire. Nous avions épuisé toutes nos provisions, certains d'entre nous ont bu des petites quantités d'eau salée. Plusieurs personnes dont les dix femmes sont tombées malades. Au bout de neuf jours de voyage, nous sommes arrivés à Tenerife, la police espagnole nous attendait et nous a arrêtés.»



Quand ils séjournent en Mauritanie, les candidats au départ, pour la plupart des ressortissants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sont le plus souvent «en règle» car ils peuvent entrer dans ce pays sans visa s'ils sont munis de documents d'identité. Pour embarquer à bord de cayucos, ces embarcations longues de 14 à 18 mètres utilisées par les pêcheurs de Nouadhibou, ils doivent débourser «jusqu'à plusieurs milliers d'euros» et comprendre les liens complexes entre le «passeur» chargé de l'ensemble de l'opération, les rabatteurs ou «coxeurs», parfois eux-mêmes des migrants, et les «capitaines» des bateaux.



Racket, Trahison, corruption, «surbooking» : les formes d'escroqueries sont multiples et n'épargnent pas les fonctionnaires de police, qui peuvent soit «fermer les yeux» en échange d'argent soit fournir du matériel (moteurs, essence, etc.), comme l'affirme Amnesty international.



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Le Post.fr 

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