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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 17:41

La « jungle » abritant près de Calais, dans des conditions de grande précarité, plus de 3000 migrantes et migrants a été la victime de la violence destructrice des CRS. Mêmes violences qu’à plus de cent reprises pour les évacuations des campements Rroms ces derniers mois. Ce nouvel acte de répression gratuit et cynique requiert un peu d’histoire.

Du centre d’accueil au campement concentrationnaire

Dès la fin des années 90, fermeture près du port de Calais du Centre de Sangatte géré par la Croix-Rouge, sur ordre de Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur. Établissement dans la lande autour de Calais des « jungles », dans l’insalubrité et la vulnérabilité les plus totales, évacuées et sdétruites en septembre 2009 sur l’ordre d’Eric Besson, Ministre de la migration et de l’identité nationale dans le gouvernement Sarkozy. En juin 2014, évacuation de plusieurs squats installés dans Calais même et fermeture de l’espace de distribution des repas. À l’automne 2014, promesse d’un centre de jour limité à 400 personnes (ouvert en deux temps dès janvier 2015) et installation d’une nouvelle jungle autour de l’ancien camp de vacances « Jules Ferry ». Au printemps 2015, tous les migrants survivant à Calais sont contraints à se regrouper sur ce terrain insalubre, en un véritable ghetto concentrationnaire, avec la promesse qu’ils y seront tolérés. Pendant ce temps le Ministre de l’Intérieur du gouvernement Hollande, Bernard Cazeneuve, obtient 15 millions d’euros de son homologue britannique Theresa May pour bloquer par des palissades sécurisées l’accès au port de Calais et au tunnel sous la Manche ; les exilées et les exilés qui tenteront de les franchir pour parvenir en Angleterre, leur but de paix, seront réprimés sans ménagement.

Condamner migrantes et migrants à l’exclusion

L’idée de manœuvre ? Contraindre migrantes et migrants à gagner le camp concentrationnaire imaginé par le Premier Ministre Manuel Valls : au milieu de la jungle en cours de destruction, un ensemble cellulaire fait de 125 conteneurs en alu est destiné à « accueillir », dans des chambres à douze couchettes superposées, sans toilettes ni cuisine, 1500 seulement parmi les 6000 à 7000 exilées et exilés qui tentent désespérément de gagner l’Angleterre depuis Calais. N’y ont accès que celles et ceux qui acceptent de l’enregistrement biométrique et d’entrer ainsi dans le système des renvois dans le pays de premier accueil (en général la Grèce) prévus par les accords de Dublin III. Placé sous haute surveillance policière, ce « centre d’accueil provisoire » (CAP) est inaccessible aux associatifs.

Quant aux autres exilés, une partie d’entre eux a été dirigée dans d’aléatoires « centres d’accueil et d’orientation » (CAO) ; improvisés, ils sont dispersés sur tout le territoire de l’hexagone. Ces « centres de répit » devraient permettre à réfugiées et réfugiés de formuler une aléatoire demande d’asile en France alors que la plupart désirent rejoindre parents et amis en Angleterre ; leur but inavoué est en fait d’inviter les indésirables exilés à quitter la France, avant qu’on ne les condamne à un OQTF. À vouloir rendre migrants et migrants invisibles, on nie les légitimes aspirations de personnes qui, pour seul délit, ont été contraintes à fuir violences répressives et bombardements ; on nie leur dignité humaine en les privant des requis de l’hygiène la plus élémentaire ; on nie leur existence même en les évacuant et les expulsant, au mépris de leur équilibre physique, affectif, psychique et social.

De Calais à Idomeni : exclure migrantes et migrants

Pendant ce temps, à l’autre extrémité de l’Union européenne, on assiste à une autre externalisation d’une frontière interne à l’UE. Non plus la France retenant et tentant d’expulser les migrantes et les migrants qui souhaitent gagner l’Angleterre, mais la Grèce sommée d’accueillir ou de refouler les migrants bloqués sur son territoire par la fermeture de la « route des Balkans ». Si la Macédoine a fermé sa frontière avec une barrière renforcée analogue à celles qui à Calais bouclent port et accès au tunnel c’est que les pays l’UE que sont la Hongrie, la Slovénie, la Pologne et surtout l’Autriche l’on fait avant elle. À la frontière de la Macédoine le village d’Idomeni est en train de devenir le Calais de la Grèce, avec près de 10000 exilés bloqués, dans une état de précarité total, dans le froid et la boue. 38% d’entre eux sont des enfants.

La réponse de l’Union européenne ?

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Published by Fontenay - Diversité