L’opération de grande envergure menée par le gouvernement depuis le 21 octobre pour disperser des centaines de migrants de Calais se poursuit. À ce jour, près de 600 personnes ont été déplacées puis enfermées dans sept centres de rétention administrative (CRA), à Marseille, au Mesnil-Amelot, à Metz, Nîmes, Paris-Vincennes, Rouen et Toulouse.
Après le jet privé pour 5 exilés, le gouvernement accélère la cadence et loue un avion de la sécurité civile pour 25. Il a déjà effectué douze rotations pour enfermer les exilés de Calais à Marseille, Nîmes et Toulouse. Quatorze transferts en bus se sont chargés de remplir des CRA du Mesnil-Amelot, de Metz, Paris-Vincennes et Rouen. La machine à disperser tourne à plein régime : elle enferme, elle humilie. Elle ajoute de la violence à la violence, du traumatisme au traumatisme, déjà subis entre le parcours de l’exil et les campements de Calais.
99 % des personnes enfermées sont libérées dans les 5 premiers jours de leur enfermement en CRA. La plupart sont déjà de retour à Calais. Comble de cette obstination absurde, coûteuse et dégradante : un Syrien enfermé au CRA de Metz 5 jours fin octobre a été une nouvelle fois privé de liberté au CRA du Mesnil-Amelot du 2 au 3 novembre, après deux nuits dans les campements de Calais. Ce cas n’est pas isolé : un Afghan de Calais a déjà été enfermé à deux reprises au CRA d’Hendaye en août. Un sort qui guette les 600 autres.
Des familles sont séparées : un enfant afghan de 12 ans est resté seul dans la jungle pendant que son père et le reste de sa famille étaient embarqués pour le CRA de Toulouse.