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Qui Sommes-Nous?

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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 13:20

Ce vendredi 13 novembre, 250 migrants ont été évacués de la place de la République dans des cars vers des centres d'hébergement. Nième évacuation depuis début juin, 2ème évacuation depuis 3 semaines sur la place.

Ahamad ne s'appelle pas Ahmad mais on ne donnera pas son nom parce qu'en Afghanistan il est censé être mort. Pour que sa famille ne soit pas en danger. Il était une des figures de ce campement et de la solidarité parmi les migrants. La veille il avait passé sa soirée à emmener des familles vers des lieux pour la nuit. Epuisé et ayant raté le dernier métro il n'avait pas dormi là. Ce matin, voulant revenir il s'est fait contrôler par des flics, suffisamment longtemps pour ne pas être accepté dans les cars qui vidaient le campement. Malgré la pression des quelques soutiens il n'a pu partir comme quelques autres des ses camarades.

Après avoir tenté l'intimidation et l'humiliation policière pendant des jours, espérant que les migrants lâcheraient l'affaire la préfecture et la mairie avaient laissé le campement se construire depuis une semaine. Depuis le rassemblement de vendredi dernier.

Nous savions donc qu'après la répression, le pouvoir allait utiliser son autre carte pour vider la place avant la COP21 : organiser une évacuation pour justifier la destruction du campement. Le souci des migrants était d'avoir une stratégie pour éviter la répétition des scénarios précédents et de laisser des camarades sur le carreau. Cela a presque fonctionné. Aussi parce que c'était la volonté des autorités : s'assurer que, juste avant la COP21, ne s'installe un autre campement, ici ou ailleurs. Aux yeux du monde entier. Eviter aussi de risquer, au même moment que les révoltes de Calais, des affrontements avec les migrants en plein Paris. Alors cette fois on a obtenu que de nombreux migrants arrivés après la constitution de la nasse policière puissent monter dans les cars.

Pourtant Ahmad et quelques autres sont restés sur le carreau... Et si des migrants qui n'étaient pas sur le campement ont pu bénéficier de la combativité de leurs camarades pour monter dans les cars, des dizaines d'autres sont arrivés trop tard.

Bricolage

Ce bricolage crée une situation sans fin. Depuis juin - où la mairie et la préfecture disaient déjà qu'il n'y avait plus de places - ce sont des milliers de places qui ont été trouvées sur Paris et la banlieue. Depuis l'évacuation du lycée Jean Quarré où là, juré craché, tout ce qui était possible avait été fait, ce sont 80, il y a presqu'un mois, puis 88 il y a 15 jours et aujourd'hui 250 nouvelles places qui ont été ouvertes. A chaque fois il a fallu que les migrants luttent et que le soutien s'exprime. Depuis le lycée, sytématiquement le pouvoir a d'abord utilisé le bâton avant de céder.

Mais, même quand, pour leurs propres raisons, les autorités essaient d'évacuer tous les migrants, elles échouent. Les raisons sont simples : elles ne le font pas dans l'intérêt des migrants. Si c'était le cas la solution serait simple : elles entreraient en contact avec ceux-ci pour savoir leur nombre et leurs demandes, pour planifier les solutions avec eux. Pour éviter ainsi que certains restent à la rue après une évacuation.

Pour éviter aussi, qu'arrivés dans les centres, un certain nombre de migrants n'en reviennent aussitôt parce que les conditions ne répondent pas à leurs légitimes attentes. Ce matin encore, arrivés à Champcueil, les migrants ont refusé de descendre du car pour aller dans un ancien hôpital desaffecté, dans un lieu isolé et loin de Paris eux qui doivent y faire leurs démarches. Malgré la pression policière plusieurs sont revenus sur Paris. A la rue.

Impasse

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Published by Fontenay - Diversité