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Qui Sommes-Nous?

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15 avril 2015 3 15 /04 /avril /2015 16:18
RÉCIT

Sur les 550 migrants entassés sur un bateau, 400 auraient péri dimanche près des côtes italiennes. Un bilan comparable à la tragédie de Lampedusa en 2013.

Le bilan probable de 400 morts fait du naufrage d’un bateau de clandestins dimanche dans le détroit de Sicile l’un des plus meurtriers en Méditerranée depuis le début de ce siècle. Il dépasserait en horreur le chavirage du 3 octobre 2013 au large de l’île italienne de Lampedusa, où 366 personnes avaient péri. Le 10 septembre 2014, au large de Malte, près de 500 migrants partis d’Egypte mouraient noyés, leur bateau ayant été volontairement coulé par des passeurs, selon les témoignages des 10 survivants.

Mardi matin, l’Orione, patrouilleur des gardes-côtes italiens, a débarqué à Reggio Calabria, à la pointe sud du pays, 670 migrants recueillis en mer, dont 144 rescapés d’un naufrage. D’après les récits de ces derniers, ils étaient 550 sur l’embarcation qui a coulé. Partis de Libye, ils ont passé 24 heures en mer. De nombreuses femmes accompagnées d’enfants en bas âge étaient à bord, ainsi que des mineurs seuls.

 

Le quotidien La Repubblica rapportait ce mercredi le témoignage d’une jeune survivante : «Après un jour et une nuit en mer, entassés sans eau ni nourriture, nous étions désespérés. Quand nous avons aperçu le bateau [des gardes-côtes], des passagers ont commencé à s’agiter. Malgré les appels au calme, leurs mouvements ont fait se retourner l’embarcation. J’ai vu des dizaines d’enfants disparaître dans l’eau.»

 

Le temps calme depuis plusieurs jours en Méditerranée a entraîné la multiplication des départs depuis la Libye où attendent, parfois pendant plusieurs mois, les candidats à la traversée. L’agence de presse italienne Ansa a également recueilli ce témoignage d’un rescapé : «Nous étions parqués depuis quatre mois dans une usine de sardines, dans les environs de Tripoli. Nous étions plus de mille. Nous mangions une seule fois par jour. Si l’un d’entre nous parlait à un ami, il était frappé. Tout ça pour nous prendre le peu d’argent que nous avions. Ceux qui organisaient ce trafic nous obligeaient à téléphoner chez nous, ils nous frappaient pendant ces appels, nous obligeaient à dire à nos familles que nous étions mourants, là aussi pour les escroquer.»

Voir le repoartage au début du journal d'Arte
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15 mars 2015 7 15 /03 /mars /2015 20:51

 

A Rome, un réseau mafieux avait pris le contrôle de la gestion des camps de réfugiés, jusqu'à son démantèlement, en décembre 2014. Un rouage parmi d'autres d'un système criminel qui avait gangréné tous les secteurs de la capitale italienne.


« Les immigrés nous rapportent plus que la drogue. » Dans des écoutes téléphoniques dévoilées en décembre dernier par les carabiniers, Salvatore Buzzi fanfaronne. L'homme de 59 ans fait ici référence à la gestion de plusieurs camps de réfugiés de la ville de Rome, dont il avait pris le contrôle. Sa ruse : détourner une partie des 40 euros attribués par jour et par immigré et versés par l'État à ces structures d'accueil. Le mafieux italien aurait ainsi amassé plus de 40 millions d'euros.

Ces malversations ne sont qu'un des rouages d'un gigantesque système criminel, n'ayant épargné aucun secteur de la Ville éternelle. Baptisé « Mafia Capitale », son existence a été révélée le 2 décembre 2014. Réseau tentaculaire reliant les milieux de la criminalité, de la politique et des affaires, cette organisation, hiérarchique et secrète, avait pour but d'obtenir des appels d'offre et des financements publics de la municipalité au profit d'entreprises « amies »...

« Le Borgne »

À titre provisoire, les hommes de la brigade financière de la police italienne ont saisi quelques deux cent mille millions d'euros de biens, soupçonnés d'être liés à l'opération. Terrains, immeubles, boîtes de nuit et même couvent, l'organisation regorgeait d'artifices pour blanchir son argent. À l'aide de plusieurs sociétés écrans liées au Luxembourg ou dans la République de Saint-Marin, telles Zenith SRL ou Fidens Project Finance, « Mafia Capitale » élargissait même en permanence les canaux de diversification de son butin.

Nous ne laisserons pas Rome entre les mains des voleurs"

A la tête de cette pieuvre locale, Massimo Carminati, 56 ans, un ancien membre des Noyaux armés révolutionnaires (NAR), groupuscule d'extrême droite actif au cours des années de plomb. Surnommé « Il Nero » (« Le Noir ») ou encore « Il Guercio » (« Le Borgne »), allusion à une blessure récoltée lors d'une fusillade avec la police, l'ancien terroriste était devenu l'idéologue de cette mafia 100 % romaine.

Avec lui, une trentaine de suspects ont été arrêtés pour participation à une association mafieuse. L’enquête, toujours en cours, vise une centaine de personnes, dont l’ancien maire de la capitale, Gianni Alemanno. Le 8 décembre 2014, au congrès des jeunes du Parti démocrate, sa formation politique, le Premier ministre transalpin Matteo Renzi avait réagi à ce que certains médias ont appelé le « sac de Rome » : « Nous ne laisserons pas Rome entre les mains de voleurs. »

 

Voir le reportage sur Arte

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12 mars 2015 4 12 /03 /mars /2015 19:53

 

De plus en plus de migrants rejoignent l'Europe à tout prix en passant par l'Italie. Parmi eux, des milliers de jeunes qui deviennent les proies des exploiteurs en tout genre. En deux ans, plus de 8000 enfants et adolescents non accompagnés ont débarqué sur les côtes italiennes. Depuis, près de 2000 ont disparu... A Rome, l'association "Civico Zero" tente de les aider.

 

Voir le reportage de Gustav Hofer sur Artelink

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8 mars 2015 7 08 /03 /mars /2015 18:50

On se demande parfois à quoi sert la visualisation de données.

L’image publiée par Nicolas Kayser-Bril ce dimanche apporte une réponse : à faire apparaître des proportions dont les chiffres seuls ne rendent pas compte.

 


 

En gris, la population européenne en 2014 ; en blanc, dans le coin gauche, un petit carré représentant les migrants et réfugiés arrivés en 2014. C’est minuscule.

L’image interroge les raisons pour lesquelles cette minuscule part est considérée comme si dangereuse, si déstabilisante.

Bien sûr, il y a des effets de concentration et l’inégale répartition sur le territoire. Bien sûr il y a un effet d’accumulation (un petit carré blanc + un petit carré blanc + un petit carré blanc, etc). Mais, soudain, cela paraît si proportionnellement dérisoire... Et puis, un carré blanc le reste-t-il longtemps ?

 

Lire l'article sur Rue 89

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4 mars 2015 3 04 /03 /mars /2015 18:42

Le nombre d'immigrés entrés illégalement dans l'Union européenne a presque triplé en 2014 par rapport à l'année précédente, selon l'agence Frontex. L'organisme pour la sécurité et les frontières extérieures précise que 274 000 personnes sont ainsi entré clandestinement dans l'UE en 2014 contre 100 000 en 2013, soit une augmentation de 180 %, d'après Frontex.

Parmi eux, plus de 170 000 sont arrivés par la mer en Italie, et plus de 50 000 en Grèce. Ewa Moncure, porte-parole de Frontex, détaille :

« Il y a plusieurs raisons à cette hausse spectaculaire : une situation dramatique en Syrie, en Erythrée, au Soudan du Sud, en République démocratique du Congo, en Irak combinée au fait que la Libye est de facto un Etat défaillant où la loi n'est pas appliquée. Cela a créé des conditions idéales pour les trafiquants de personnes qui opèrent en Libye en toute impunité. »

Ewa Moncure précise par ailleurs que la Libye est devenue « le principal point de départ pour les migrants ». Enfin, la responsable précise que « l'évolution de la situation liée au groupe Etat islamique [groupe terroriste qui progresse en Irak et Syrie] a aussi joué un rôle ».

image: http://s2.lemde.fr/image/2014/10/23/534x0/4510965_6_c245_franchissements-illegaux-aux-frontieres-de_8657e90de80b386a6c25245ad2cad3fd.png

Franchissements illégaux aux frontières de l'Europe selon la « route » empruntée.

hausse des demandes d'asile

Le plus grand groupe d'arivants est de loin celui en provenance de Syrie : 37 533 de ses ressortissants sont entrées dans l'UE au troisième trimestre l'année dernière, contre 16 429 au trimestre précédent et 4 714 sur les trois premiers mois de 2014. La tragique guerre civile syrienne, qui a fait plus de 200 000 morts en quatre ans, vide le pays.


Lire sur Le Monde
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4 mars 2015 3 04 /03 /mars /2015 13:26

Un bateau transportant des migrants a chaviré au large de la Sicile et au moins dix personnes sont mortes, ont rapporté mercredi 4 mars les gardes-côtes italiens.

L'alerte a été donnée par un remorqueur affecté aux plates-formes pétrolières libyennes. Un garde-côte italien transportant déjà 318 migrants repêchés plus tôt est arrivé sur place. Avec l'aide de l'équipage du remorqueur, les gardes-côtes sont parvenus à sauver 121 personnes, puis ont patrouillé dans la zone, en vain, dans l'espoir de retrouver d'autres survivants.

Sept opérations de secours en 24 heures

En moins de vingt-quatre heures, sept opérations de secours ont été menées par les gardes-côtes italiens, qui ont sauvé au total 941 migrants dans le canal de Sicile, qui sépare l'île italienne de la côte d'Afrique du Nord. Parmi ces rescapés figurent plus d'une trentaine d'enfants et une cinquantaine de femmes. L'une d'entre elles, enceinte, a dû être transportée d'urgence à l'hôpital.

 

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 22:38

L’opération Triton, mise en place depuis le 1er novembre 2014 sous l’égide de l’agence européenne Frontex pour surveiller les routes migratoires vers l’Italie en provenance de Libye et d’Egypte, a connu lundi 9 février son premier et grave dysfonctionnement. Vingt-neuf migrants originaires de l’Afrique subsaharienne sont morts de froid. Leurs corps ont été entreposés dans un hangar de l’aéroport de la petite île de Lampedusa en attendant une hypothétique identification. Ils avaient entre 18 et 25 ans.

 

Le premier appel de secours est parvenu dimanche aux autorités italiennes. Les conditions météorologiques étaient épouvantables dans le canal de Sicile : des creux de huit mètres et des vents à 120 km/h laissaient prévoir le pire pour l’embarcation à bord de laquelle se trouvaient 105 personnes. Aucun navire commercial ne croisait dans cette zone et les deux navires qui ont la charge de surveiller cette zone dans le cadre de Triton – l’un italien, l’autre islandais – étaient en ravitaillement à Malte et en Sicile.

« Il ne s’agit pas d’un accident mais d’homicides »

Dans de telles conditions, les secours ont mis six heures pour arriver sur le lieu du drame à 110 milles au sud de l’île. Sept personnes étaient déjà sans vie à bord du bateau pneumatique des migrants probablement partis de Libye. Le retour fut tout aussi long, à deux nœuds à l’heure, sous un vent glacial. Faute de place à bord, la plupart des migrants ont dû prendre place à la proue des navires de secours. À leur arrivée à Lampedusa, les vedettes des garde-côtes transportaient 29 cadavres. Un survivant a raconté que les passeurs, malgré les conditions périlleuses, les avaient obligés à prendre la mer. « Il ne s’agit pas d’un accident mais d’homicides », ont dénoncé les autorités maritimes.

Une autre issue était-elle possible ? « Avec Mare Nostrum, il aurait été possible de mettre ces gens au chaud et au sec, de leur donner à manger », a regretté Flavio Di Giacomo, porte-parole de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Italie. « Horreur au large de Lampedusa. Des gens sont morts non pas dans un naufrage, mais de froid. Voilà les conséquences de l’après-Mare Nostrum », a réagi sur Twitter la présidente de la Chambre des députés, Laura Boldrini, ancienne porte-parole du Haut Commisariat des Nations unies pour les réfugiés.

« Mare Nostrum » est le nom de l’ancienne opération de secours aux immigrants, mise en place par l’Etat italien en octobre 2013 à la suite de deux naufrages qui avaient provoqué la mort de plus de 400 personnes au large de Lampedusa et Malte. L’émotion suscitée par ces drames avait conduit l’Etat à mettre sur pied une flotte de secours, assistée de 900 hommes, capable de se porter à 172 milles (environ 318 kilomètres) des côtes de la Péninsule. Coûteuse (10 millions d’euros par mois), Mare Nostrum a permis de sauver des milliers de vies.

Le sauvetage, pas une priorité

Mais elle a également été l’objet de nombreuses critiques. L’Italie s’est souvent plainte d’être seule à supporter la charge financière et humaine de ces sauvetages. Une partie de la classe politique lui reprochait de provoquer « un effet d’aspiration » de l’immigration, incitant les passeurs à multiplier les traversées. Des pays d’Europe du Nord ont dénoncé la mise en place d’« un véritable pont vers l’Europe » , en en voulant pour preuve les 170 000 arrivées de migrants sur les côtes italiennes en 2015. Un record absolu.

Lire aussi : Surveiller les entrées ou sauver les migrants, le dilemme de Frontex

L’annonce de la mise en place de Triton et de ses quatre avions, d’un hélicoptère, de sept navires et de 65 officiers a été accueillie avec soulagement par les autorités italiennes. D’un budget plus limité (90 millions d’euros), elle se consacre à la surveillance des frontières. Le sauvetage ne constitue pas sa priorité, sauf en application du droit maritime international. Ses navires ne peuvent dépasser la limite de 30 milles (environ 55 kilomètres) et leur zone de compétence ne comprend ni Malte ni Lampedusa. Elle a montré dimanche et lundi ses premières limites.

 

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9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 22:57

L'embarcation a été secourue dans la nuit de dimanche à lundi par des gardes-côtes italiens dans des conditions météorologiques difficiles.

Plus de vingt migrants sont morts de froid sur une embarcation qui a été secourue dans la nuit de dimanche à lundi par des gardes-côtes italiens, a annoncé lundi une source médicale. «Il y a beaucoup de morts, certainement plus de vingt», a déclaré un médecin du centre des urgences de l’île italienne de Lampedusa, où ont été transférés la centaine de survivants, dont certains hospitalisés pour hypothermie. 


Dans la matinée, les gardes-côtes avaient évoqué un premier bilan de sept morts. «Nous avons dans le centre six jeunes souffrant d’une forte hypothermie et on tente d’organiser leur transport par hélicoptère» vers des hôpitaux mieux équipés, a ajouté le médecin. Selon les médias italiens, le total des morts pourrait atteindre 25 à 29 migrants, ce dernier chiffre étant avancé par le quotidien La Repubblicasur son site.

L’alerte avait été donnée dimanche après-midi par les migrants à l’aide d’un téléphone satellitaire. Le centre opérationnel des gardes-côtes a dépêché sur place deux navires marchands qui se trouvaient dans la zone, ainsi que deux vedettes parties de Lampedusa. Par des vents de force 7, ces deux vedettes ont secouru les migrants dimanche vers 21 heures et sont arrivées lundi dans l’après-midi à Lampedusa.

«Des vagues atteignant huit mètres. Les horribles conditions de mer n’arrêtent pas cependant les trafics d’êtres humains depuis la Libye», ont écrit les gardes-côtes dans un communiqué relatant l’opération de sauvetage du bateau. L’hiver et le mauvais temps n’ont pas mis un terme aux départs de migrants clandestins, essentiellement depuis la Libye, après une année 2014 record qui a vu plus de 170 000 personnes débarquer en Italie.

Selon le ministère italien de l’Intérieur, 3 528 migrants sont encore arrivés en janvier. En trois semaines entre fin 2014 et début 2015, les gardes-côtes avaient d’ailleurs sauvé près de 3.000 migrants, dont plus de 2 000 dans des conditions dramatiques, alors qu’ils se trouvaient sur des cargos abandonnés par leur équipage près des côtes italiennes. L’Union européenne a lancé à l’automne en Méditerranée l’opération «Triton» coordonnée par Frontex, l’agence de l’UE pour la surveillance des frontières, avec pour objectif de contrôler les frontières maritimes et secourir les navires en difficulté.

L’après Mare Nostrum

En trois semaines entre fin 2014 et début 2015, les gardes-côtes avaient d’ailleurs sauvé près de 3 000 migrants, dont plus de 2.000 dans des conditions dramatiques, alors qu’ils se trouvaient sur des cargos abandonnés par leur équipage près des côtes italiennes. «Je suis bouleversé, je suis vraiment bouleversé. Je ne réussirai jamais à m’habituer à ces tragédies», a déclaré à l’agence AGI le directeur sanitaire de Lampedusa, Pietro Bartolo. «Mais cette fois, je peux dire que cette tragédie pouvait être évitée (...). Ces réfugiés pouvaient être sauvés. Il aurait fallu qu’on aille les prendre avec des navires militaires et non ces vedettes, en pleine mer avec ce gel et ce mauvais temps», a-t-il ajouté. «Avec la fin de Mare Nostrum, nous recommençons à compter les morts en mer», a-t-il regretté.

 

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 18:04

Deux cent mille réfugiés ont cherché à rejoindre l'Europe par la mer en 2014, près de dix fois plus qu'en 2012, selon le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies. Trois mille quatre cents en sont morts.

Quelque 450 migrants ont été sauvés de la noyade au large des côtes italiennes, ce vendredi. Scène presque habituelle sur les bords de la Botte, qui voient les réfugiés affluer de façon croissante, depuis la Libye le plus souvent. Et les embarcations revêtent de plus en plus souvent une taille industrielle : fin décembre, ce sont 900 migrants, en majorité d'origine syrienne, qui ont été sauvés par la marine italienne à 9 kilomètres au large des côtes. Et l'on ne compte plus les drames : ferry transportant des clandestins incendié au large de la Grèce, embarcations de fortune pas assez robustes près de Lampedusa... 

Même après la fin de l’opération «Mare Nostrum», mise en place par l’Italie après deux naufrages en octobre 2013 puis dénoncée par l’Allemagne comme «un pont vers l’Europe», et à laquelle a succédé «Triton» (une opération européenne, beaucoup plus limitée, de contrôle des frontières), les migrants prennent tous les risques, même celui de périr en mer, afin d'atteindre l'Europe, soit pour y rester soit pour y transiter, vers l'Angleterre par exemple. Retour sur l'année 2014, vue des côtes européennes de la Méditerrannée. 

Trois fois plus de réfugiés ont pris le risque de gagner l'Europe par la mer en 2014

L'année qui vient de se terminer a vu le nombre de personnes cherchant refuge en Europe, et arrivées par la mer, exploser. Officiellement, 204 407 personnes ont accosté sur les rives européennes : c’est trois fois plus que l’année précédente. Parmi elles, 23 800 enfants, dont la moitié non accompagnés. Ils étaient 60 000 en 2013, 22 500 en 2012 et 70 000 en 2011, à se risquer au voyage. 

Les migrants en Méditerranée entre 2008 et 2014Les migrants en Méditerranée entre 2008 et 2014

Le nombre de candidats au départ explose, celui des morts et disparus aussi : en 2011, 1 500 personnes ont trouvé la mort dans les eaux méditerranéennes, contre 500 en 2012, 600 en 2013, et 3400 en 2014, soit plus que les trois années précédentes cumulées.

La Syrie et l'Erythrée, principaux pays fuis

Les migrants en Méditerranée en 2014Les migrants en Méditerranée en 2014

Les Syriens et les Erythréens sont les deux plus importantes populations à être arrivées en Europe par la mer en 2014 : à eux deux, ils représentent presque la moitié des migrants. Les premiers fuient surtout le conflit qui ravage leur pays depuis plus de trois ans, les seconds un régime despotique, les groupes armés et la misère. Le nombre de Syriens et Erythréens arrivés en Italie en 2014 a augmenté respectivement de 280% et 240% par rapport à l’année précédente.

 

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 14:31

Recueillis vendredi soir en Calabre, les clandestins qui dérivaient à bord de l'«Ezadeem» seraient d'origine syrienne.

Sur le papier, il était prévu que les conditions météo hivernales et surtout la fin de la mission italienne «Mare Nostrum» de sauvetage au large dissuadent les migrants de tenter la traversée de la Méditerranée. L’Italie vient pourtant d’être, au cours des derniers jours, le théâtre de plusieurs débarquements d’envergure qui semblent révéler de nouveaux modes opératoires des trafiquants et les limites de la politique migratoire européenne.

Vendredi soir, vers 23 heures, le cargo Ezadeen a ainsi débarqué à Corigliano sur les côtes de Calabre au terme d’une intervention en urgence de la marine militaire italienne.  A son bord, quelque 360 migrants — 232 hommes, 54 femmes et 74 mineurs —, tous en bonne santé. Ils ont été transportés dans des centres d’accueil où ils ont rejoint des centaines d’autres arrivés en moins de deux semaines dans les mêmes conditions.  Au total, ce sont près de 2000 personnes, hommes, femmes et enfants, en majorité originaires de Syrie, ont débarqué sur les côtes itlaienns depuis le 20 décembre

Repéré jeudi soir à environ 150 kilomètres de Crotone, le bateau de 73 mètres de long, immatriculé en Sierra Leone, était à la dérive. Contactée par radio, une femme qui se trouvait à bord a indiqué que l’embarcation avait été abandonnée par son équipage. «Nous sommes seuls, il n’y a personne, aidez-nous», aurait-elle lancé selon le commandant de frégate Filippo Marini. Alertés, les garde-côtes italiens ont déposé par hélicoptère six hommes sur le pont de l’Ezadeen pour reprendre les commandes du bateau tandis qu’un navire islandais déployé dans le cadre du dispositif européen «Triton» a escorté l’embarcation.

Cet épisode inquiète sérieusement les autorités maritimes. Car il intervient après deux autres situations similaires survenues depuis le 20 décembre. Mardi, c’est un autre cargo qui s’était trouvé dans une situation identique, abandonné par son équipage et avec le moteur bloqué. Le Blue Sky M, avec à son bord près de 800 migrants, se dirigeait tout droit vers les côtes des Pouilles lorsque les militaires italiens sont intervenus, là encore par hélicoptère, pour prendre possession du navire. Sans cette opération, le bateau qui avançait à grande vitesse risquait de se fracasser sur les rochers. L’amiral Giovanni Pettorini évoque un nouveau modus operandi des passeurs pour faire arriver les clandestins en Italie : «Les trafiquants récupèrent des navires marchands en fin de cycle pour 100 000 à 150 000 dollars [de 80 000 à 125 000 euros, ndlr], puis ils les remplissent de migrants, principalement de nationalité syrienne, lesquels vont jusqu’à payer 6 000 dollars pour la traversée depuis la Turquie jusqu’en Europe. Les trafiquants n’ont aucun scrupule à abandonner le navire, vu le gain qu’ils réalisent en entassant des centaines de personnes à bord.»


«Transit». L’Ezadeen serait parti du port de Tartous en Syrie, puis aurait fait escale à Chypre. Sa destination officielle était le port de Sète. Quant au Blue Sky M, il serait parti de Turquie et faisait officiellement route vers Rijeka en Croatie. Au large de Corfou, un premier SOS est lancé avec l’hypothèse d’un détournement de l’embarcation par des hommes en armes. Selon les responsables maritimes grecs, un hélicoptère et une vedette auraient alors été dépêchés sur place. Mais ne détectant «aucun problème mécanique et rien de suspect sur le bateau», les autorités d’Athènes auraient laissé le Blue Sky M poursuivre sa route. C’est alors que le cargo aurait soudainement viré de bord et fait cap, à grande vitesse, vers l’Italie. C’est uniquement à 9 milles des côtes des Pouilles que les garde-côtes transalpins sont parvenus à reprendre le contrôle du bateau qui aurait été déserté par les membres de l’équipage, lesquels avaient bloqué le moteur «à une vitesse d’environ 10 nœuds», selon l’amiral Pettorino. Celui-ci dénonce «le gravissime problème que posent ces navires à la dérive en Méditerranée pour les autres bateaux en transit». Après le débarquement de tous les migrants, les policiers italiens ont placé sous enquête quatre personnes pour vérifier s’ils ne figurent pas parmi les trafiquants.

 

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