« Notre dispositif sera exemplaire, tant sur le plan qualitatif que quantitatif. » Dominique Versini, l’adjointe à la maire de Paris chargée de la solidarité, ne manque pas d’emphase pour décrire le plan d’accueil des adolescents sans-papiers arrivés seuls dans la capitale qu’elle va détailler la semaine prochaine au Conseil de Paris.
Accusée par les associations de laisser des mineurs à la rue, critiquée par le défenseur des droits qui soulignait les insuffisances du dispositif, la Ville (qui accueille avec le Nord et la Seine-Saint-Denis près d’un quart des migrants mineurs en France) s’est attachée à corriger les ratés du système.
Première innovation de taille : les mineurs isolés étrangers (MIE) feront désormais l’objet d’une « mise à l’abri » systématique dès leur arrivée à la Paomie (Permanence d’accueil des mineurs étrangers), chargée d’examiner les dossiers des migrants… et de déterminer s’ils sont réellement mineurs.
1 581 jeunes hébergés
Ce service, assuré par France Terre d’asile, va être totalement refondu afin de donner une réponse aux jeunes migrants en cinq jours maximum (contre deux semaines actuellement). La reconnaissance ou pas du statut de mineur isolé leur sera notifiée par écrit et plus oralement. « L’idée, c’est que plus personne ne se retrouve dans cette sorte d’apesanteur administrative, sans accès aux dispositifs d’aide », insiste Dominique Versini.
Près des deux tiers des jeunes migrants, reconnus mineurs par la Paomie, se voient ensuite refuser le statut de MIE par la justice.