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20 décembre 2014 6 20 /12 /décembre /2014 23:52

La France est le pays qui accueillerait le plus d’étrangers, lesquels vivraient de prestations sociales, prenant la place des Français «de souche»… Plus qu’aucune autre, la question migratoire véhicule des clichés souvent nauséabonds.

La stabilité globale des flux migratoires en France n’y change rien : le ressenti de l’immigré comme un danger progresse comme l’a montré le dernier rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme

 

La France, championne de l’immigration ?


Les clichés ont la vie dure. En dépit des chiffres qui disent l’inverse. Contrairement à ce qu’on entend souvent, le flux d’immigrés légaux entrant sur le territoire français n’explose pas. Il est stable, autour de 250 000 entrées par an, depuis une grosse dizaine d’années. Ajoutons que les responsables politiques ont tendance à comptabiliser les entrées… sans tenir compte des sorties. Selon une récente enquête de l’Insee, environ 60 000 immigrés quittent le territoire chaque année. Par ailleurs, ces valeurs sont plutôt faibles si on les compare aux pays voisins. La comparabilité des statistiques migratoires entre pays est un véritable casse-tête, mais il est notable que pour Eurostat comme pour l’OCDE, la France accueille plutôt moins d’immigrés que les pays voisins. En 2012, l’OCDE estimait ainsi que la France avait accueilli 258 000 immigrés ayant vocation à rester durablement sur le territoire. C’est un peu plus que l’Espagne (209 000), mais c’est autant que l’Italie (258 000) et moins qu’au Royaume-Uni ou en Allemagne (respectivement 286 000 et 399 000). En 2011, que ce soit pour Eurostat ou l’OCDE, la France se situait à la dernière place de ces cinq pays. Et si on rapporte ces flux à la population des pays d’accueil, la France apparaît comme un des pays les plus… fermés. Ainsi, en 2011, l’immigration n’avait représenté, selon l’OCDE, que 0,33% de la population hexagonale. Parmi la quinzaine de pays européens pour lesquels l’OCDE a des chiffres, seule la République tchèque faisait moins, avec 0,22%.

 

 Le «grand remplacement»


C’est un terme en vogue dans la «fachosphère», et qu’on a même retrouvé cette semaine en couverture de Valeurs actuelles. S’opérerait en France un «grand remplacement» de population, les étrangers prenant la place des «Français de souche». Comme on l’a vu, le volume modéré du flux migratoire invalide cette thèse. Mais si ce fantasme a la vie si dure en France, c’est que ses partisans tiennent compte des immigrés… et de leurs descendants. Parce que l’immigration est plus ancienne en France que dans d’autres pays, la deuxième génération, celle des enfants d’immigrés, est plus nombreuse, relativement à la population totale, que dans les autres pays européens. Ainsi, parmi les personnes âgées de 18 ans ou plus fin 2008 résidant en France, 4, 5 millions personnes nées dans l’Hexagone avaient au moins un parent immigré. A quoi il faut ajouter 2,2 millions de mineurs vivant dans une famille dont au moins un des parents est immigré. Cela conduit à un total d’environ 6,7 millions de descendants directs d’immigrés nés en France. Davantage que les immigrés eux-mêmes. C’est ainsi que Valeurs actuelles insiste dans son dossier sur l’importance de la présence d’origine immigrée en France.

Le fait de comptabiliser les immigrés de deuxième génération est très discutable. Parce que l’immense majorité de ces descendants, nés en France, sont Français. Ou encore parce qu’une moitié d’entre eux sont issus d’un parent immigré… mais aussi d’un parent né en France.

Par ailleurs, les parents de ces descendants d’immigrés sont d’origines diverses, reflétant l’histoire de l’immigration en France. Ainsi, la grande majorité des 4,5 millions de descendants d’immigrés majeurs sont d’origine européenne : 20% étaient d’origine italienne, 13% espagnole, 10% portugaise et 20% d’autres pays européens. A l’inverse, selon les statistiques de l’Insee, seulement 23% des 2,2 millions de descendants d’immigrés mineurs sont d’origine européenne, une grande majorité étant d’origine africaine.

 

 Des immigrés qui vivent aux crochets de la France ?

 

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