Reconduits en Russie, en catimini, à la veille du réveillon : la date est un bon indicateur de la noblesse de la besogne. Lundi 6 janvier, trois enfants manquaient à l’appel dans les écoles de Guéret. Ils sont partis au beau milieu des vacances. Loin. Dans l’indifférence, ou presque. « J’étais à côté d’eux et je n’ai rien fait, je les voyais tous les jours et c’est fini, je ne les reverrai plus », culpabilise Cécile Lemaigre du Réseau éducation sans frontières (RESF). Comme d’autres bénévoles des associations qui accompagnent les familles de demandeurs d’asile de Guéret, Cécile a été prise de court.
Joints par téléphone à Rostov-sur-le-Don
Pour Maître Jean-Éric Malabre, l’avocat limougeaud de Rachid et Rouzane Iboyan, le choix de la date de leur renvoi en Russie relèverait plutôt d’un pragmatisme comptable : « Traditionnellement, les préfectures s’empressent d’expulser en fin d’année pour remplir les quotas. »