Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Qui Sommes-Nous?

  • : Le blog de Fontenay pour la Diversité
  • : Blog du Collectif Fontenay pour la Diversité - RESF Fontenay-sous-Bois
  • Contact
25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 12:16

Le commissaire européen aux migrations et affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, tente l’apaisement face aux critiques qui s’abattent sur l’Union européenne à propos de sa gestion de la crise migratoire.

La Commission européenne répète depuis des mois que l’espace Schengen n’est pas négociable en tant que garant de la libre circulation des Européens. L’attaque du Thalys a pourtant montré les failles du système. Ne faudrait-il pas revoir les règles de Schengen ?

L’espace Schengen est une des réalisations européennes les plus tangibles pour les citoyens européens. Nous ne discuterons de rien qui puisse en saper les fondements. Pour être clair, il est hors de question de renégocier Schengen. Les événements qui se sont produits dans le Thalys montrent de nouveau que la question du terrorisme demeure un problème transnational qui ne peut être combattu que par une coopération transnationale. La Commission européenne est d’ailleurs prête à faciliter ce débat dans le cadre de l’agenda européen pour la sécurité, adopté en avril dernier.

Le ministre italien des affaires étrangères a déclaré que Schengen était menacé, vous ne partagez donc pas son point de vue ?

Comme je vous l’ai dit, ma position est très claire : Schengen doit rester en dehors [des discussions]. Nous avons dans nos mains des outils. A nous d’améliorer notre façon d’améliorer ces outils dans le futur.

Les derniers chiffres concernant l’asile en Europe montrent une augmentation de 78 % des demandes de protection depuis le début de l’année, soit 565 000 demandes en six mois. Certains pays sont totalement dépassés par l’ampleur de la crise…

Personne ne connaît les chiffres réels. Les données sont basées sur des estimations. La vérité est que les gens continueront à fuir leurs conditions de vie, les persécutions, la violence et l’extrême pauvreté pour assurer leur avenir et protéger leur famille. On oublie parfois que, depuis l’époque du Mayflower [au XVIIe siècle], l’Europe a été le plus grand exportateur de migrants dans toute l’histoire de l’humanité. Cela fait parti de son ADN. La question aujourd’hui n’est pas de savoir comment stopper ces migrations, mais comment on va les gérer de la manière la plus efficace.

Angela Merkel a déclaré que la crise migratoire constituait sans doute le principal défi de l’Europe, plus que la crise financière en Grèce…

La chancelière a raison : la question migratoire est l’un des défis les plus importants auquel l’UE est confrontée. Les citoyens européens l’ont bien intégré. Pour la première fois, un sondage Eurobaromètre a montré que les questions migratoires arrivaient en tête des préoccupations des citoyens devant la crise économique. Cette enquête a aussi montré qu’une majorité de citoyens considère l’approche européenne comme la seule solution pour avancer. C’est d’ailleurs la priorité du président Juncker, qui a créé pour la première fois un poste de commissaire aux migrations qui a conduit la Commission à présenter pour la première fois, en à peine six mois, un agenda complet sur les migrations.

Mais nous avons maintenant besoin de l’engagement plein et entier des Etats membres. N’oubliez pas que ce sont les Etats membres qui sont responsables de la mise en œuvre de ces politiques. Ces derniers mois, certains pays ne semblaient pas partager ce point de vue mais nous devons adopter des politiques plus courageuses et montrer plus de solidarité et de responsabilité sur le terrain.

Des dizaines de milliers de migrants réussissent à se déplacer illégalement en Europe. Les règles dites de Dublin ont montré leur limite…

Nous allons évaluer ce système. Si notre évaluation montre qu’il faut adapter la législation, nous procéderons aux ajustements nécessaires. La porte est ouverte pour une révision potentielle.

Nous savons que plusieurs Etats font face à une forte pression migratoire. Mais tous les Etats membres doivent appliquer les règles. Les Etats doivent partager leurs responsabilités. Et s’ils ne les respectent pas, alors des mesures strictes doivent être prises, sans exception. De son côté, la Commission a déjà publié des lignes directrices concernant les règles de Dublin. Cela nous a permis de créer ce que nous appelons une approche « hotspot » [la mise en place de centres d’accueil destinés à enregistrer les migrants, à leur fournir une aide humanitaire et à faire un premier tri entre les candidats au droit d’asile].

L’un des deux « hotspots » censés identifier les migrants à leur arrivée sur le territoire européen, en Grèce, ne fonctionne toujours pas. Paris et Berlin exigent des efforts plus rapides. Où en êtes-vous ?

En Grèce, c’est en train de se finaliser. Cette semaine, mardi et mercredi, la Commission organise une réunion avec les autorités grecques pour la mise en œuvre de ce « hotspot » au Pirée. Je reconnais que cela a pris plus de temps que prévu, mais j’exerce toute la pression possible sur les autorités grecques pour une mise en œuvre rapide, sachant que nous devons aussi prendre en compte l’incertitude politique actuelle. Quoi qu’il arrive, la Grèce doit assurer la continuité de l’Etat. Depuis la décision Conseil de l’Union de lancer ces « hotspots », les services de la Commission ont travaillé sans relâche à sa préparation.

Dans son Agenda pour les migrations, la Commission a présenté un large éventail de mesures. La question du retour des migrants dans leur pays d’origine en fait partie, tout comme l’établissement d’une liste européenne de pays « sûrs ». Cela fait des années que ce sujet est en discussion…

Sans aucun doute, le retour effectif des migrants qui ne sont pas qualifiés pour bénéficier d’une protection internationale doit être accéléré. Concernant l’établissement d’une liste de pays sûrs, nous avons contribué de manière significative à faire avancer le processus. Ainsi, tous les pays candidats [à l’Union européenne] devraient être inclus dans cette liste [Albanie, Monténégro, Serbie, Macédoine et Turquie]. Nos services sont en train d’établir cette liste, c’est une question de jours.

D’autres pays, notamment ceux du pourtour méditerranéen, feront-ils partie de la liste ?

Certains pays pourraient en faire partie, d’autres non… Nos services travaillent à l’élaboration de cette liste.

Paris et Berlin veulent étendre leur propre liste de pays dits « sûrs ». Cela va-t-il dans la bonne direction ?

Nous devons coordonner cette approche. Les Etats ont déjà leur propre liste, mais dans le cadre d’une politique européenne, vous comprenez bien que nous devons coordonner tout cela pour établir une liste européenne. A moyen terme, nous voudrions aussi réviser les procédures d’asile, pour avoir un possible mécanisme commun contraignant. Nous en discuterons lors du prochain Conseil des affaires intérieures, au mois d’octobre.

Le flux de migrants en provenance de la Turquie s’est nettement intensifié…

J’ai prévu de me rendre en Turquie pour discuter de ces sujets, car c’est vrai que la Turquie est devenue un corridor de passage. Le pays est en première ligne face à la situation en Syrie. Mais l’Europe fournit déjà une aide financière et humanitaire substantielle. L’Europe est déjà présente sur le terrain. Depuis 2011, elle a mobilisé 175 millions d’euros pour aider la Turquie à faire face.

Mais la Turquie semble aujourd’hui, elle aussi, complètement dépassée…

Absolument. Le nombre de réfugiés a considérablement dépassé ses propres capacités, mais en même temps, la Turquie doit faire preuve de responsabilité sur le terrain. C’est la raison pour laquelle nous devons renforcer notre coopération avec les pays d’origine, comme la Turquie. Cela fait partie intégrante de notre stratégie.

L’instabilité politique en Turquie n’aide pas à renforcer cette coopération…

Vous avez raison de mentionner cela. La situation en Turquie est assez volatile, mais j’ai reçu des engagements des autorités turques concernant leur volonté de coopérer avec nous.

Des voix s’élèvent en Europe pour mettre en place de véritables routes légales pour les migrations, la Commission semble plus mesurée…

La question des routes migratoires légales fait partie de la stratégie globale européenne des migrations. Tout le monde sait que la population européenne vieillit et qu’elle doit continuer attirer des personnes dotées de compétences en sciences, en technologies et en ingénierie. C’est ce à quoi sera confrontée l’Europe dans les décennies à venir. La Commission prépare d’ailleurs un nouveau paquet de mesures concernant la mobilité du travail afin d’attirer davantage de personnes hautement qualifiées, et parallèlement nous en sommes en train de bâtir un dialogue sur le long terme avec le secteur privé, avec les syndicats et les autres partenaires sociaux afin d’anticiper les besoins, afin que les gens n’aient plus à risquer leur vie en venant chez nous parce qu’il existe des routes légales pour les accueillir.

Les Etats ont rejeté l’instauration d’un mécanisme obligatoire de répartition des migrants pour soulager la Grèce et l’Italie au profit d’un mécanisme volontaire qui a montré ses limites…

Lire l'article entier sur Le Monde

Partager cet article
Repost0
Published by Fontenay - Diversité